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13. Réunion du chaos [groupe]

UNHOLMERE
UNHOLMERE
Messages : 175
Lieux de vie : Sous la ville, sous ton lit, dans les mers et entre les incendies, dans ta colère profonde, juste assez pour te rendre fou et après... dans ton âme, jusqu'à ce qu'elle ne soit plus.
Job/Fonction : destructeurs, Appelés du chaos que tu es. Samael, Lobster, Bathory, Ah Puch, Eve, and so one. Les rejetons déglingués de cette bonne vieille source.
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Dim 14 Mai - 16:31
REUNION DU CHAOS

* * * * * *

Après tant de tumultes, on aurait pu penser que ça allait se calmer mais .... Lobster et sa clique avait bien évidemment ramener leur fraise, et non seulement certains avaient un grain, restés dehors on sait pourquoi ou comment, mais d'autres avaient eu leur liberté peu de temps après la sienne. Un mois qu'il était dehors et s'ils étaient arrivés jusqu'au Djinn, il n'était pas loin. Si un certain Léviathan avait retrouvé le djinn... C'était d'autant plus qu'il n'était pas loin. Alors Bao s'etait concerté avec Tuay. En d'autres lieux, ils auraient traité ça différemment mais lobster était un ancien homme de main du père de Tuay et thawan a une période bien plus sombre qu'aujourd'hui. Et le jour où thawan va apprendre que l'héritier c'est tuay, il va péter un plomb et chercher dans les dossiers les sombres connards du passé, pour grossir ses rangs.

Ce point était a garder en tête et même si ce n'était pas a aborder a cette réunion la, il y avait fort à parier que ça ne tarderait pas après la mort du vieux. Il devait donc prendre les devants , et les ennuis de Jian allaient servir de prétexte pour ne rien dire pour le moment, tout en commençant a se protéger un peu plus, eux , le club et tous les chérubins qui étaient avec eux. Ils n'iraient pas les chercher. Qui sait, peut être resteraient-ils loin, mais Bao ne croyait pas au père Noël... ce connard aimait foutre le bordel et récupérer ce qui lui appartenait. Est ce que Jian serait un appât ? Dans un sens indirect oui mais même s'il ne voulait pas qu'il me soit, il l'était quand même, alors autant se servir de ce qui ne peut être changer.

Certaines personnes furent convoquées en plus du noyau principal mais ça , ça regardait Tuay. Bao lui faisait confiance. Il faisait toujours confiance. Parce que personne n'avait envie de le trahir. Sauf les tarés en mal de douleur.

Entre-temps, Jian était revenu. Bao avait oui dire qu'il avait pété un petit plomb et serait barré, Phil s'etant lancé a sa recherche. Qu'est ce qui se passait entre ces trois la... Phil était un bon gars pour le djinn, mais ses addictions le rendaient vulnérable, il allait devoir régler ça...
Soigner sa douleur, faire une cure. Qu'est ce qu'il en savait, mais si lobster lui tombait dessus après l'avoir vu tripoter son ex wife, il était foutu. C'est ça qui t'inquiéter, bar avait bien plus la tête sur les épaules mais peut être trop arrogant pour se méfier assez de lobster, c'était son avis, ça n'engageait que lui.

Jian s'etait poussé dans un coin, se demandant ce qu'il foutait la, parce qu'il n'avait pas encore de boulot fixe, vu ce qui s'etait passé ya deux jours. Et on lui avait demander d'être la, ordre de l'aîné alors il est venu, mais il est nerveux.

Tout le monde est là. Même le patron. Et Bao rentrant, avec encore cette odeur de clope qui le suit mais pas que l'odeur. Lui même en noir, un autre homme, moins typé, passe la porte. Même carrure, même tranche d'âge, moins tatoué, même s'il l'est, des yeux acérés, une poignée brutal a n'en pas douter.

Jian ouvre de grands yeux, accoudé docilement a la table et croise le regard du nouveau qui immediatement a un petit sourire en coin. Le japonais entrouvre la bouche en regardant Bao, choqué, qui hausse un sourcil du genre: quoi. Un soupir s'échappe de la gorge du phalanger, avant de se mettre plus en arrière dans son fauteuil, un peu plus dans l'ombre, se frottant le visage d'une main... C'est pas vrai, manquait plus que lui.

Bao fait signe de la tête a Tuay, essayant de ne pas être tactile, que ça peut commencer. Il lui avait dit qu'il ramènerait un nouveau vigile pour remplacer Jian. C'est chose faite.


--

Calé contre son bureau, Tuay attendait que tout le monde prenne sa place, pour commencer leur petite réunion. Beaucoup de sujets à discuter, beaucoup de nouvelles choses à aborder et surtout, une mise au point qui s’imposait. Phil, Jian et Bar avaient eu leur différent ou qu’importe que ce soit, mais tant qu’ils réglaient dans leur petit trio, Tuay n’avait pas à s’en mêler. Par contre, un sujet avait été soulevé, et Bao et lui avaient dû en discuter très sérieusement. Lobster, Tuay en avait entendu parlé de ce connard, même plus jeune. Lui aussi avait fait partie des contes horrifiques que son frère s’amusait à lui raconter. Cela n’avait rien fait de plus que de renforcer son attention sur la gravité de la situation. Qui aurait cru qu’un jeu pour enfant deviendrait réalité, une fois l’âge adulte atteint ? Mais cela n’avait jamais été un réel jeu d’enfant pour eux. Les frères Chaemchamrat possédaient autant de différents que de rancœurs pour l’autre. Ses épaules étaient couvertes de sa veste, cachant ses tatouages de la vue de tous.

Alors que certaines discussions allaient de bon train autour de lui. Leila discutait gentiment avec Bar, qui avait allumé une cigarette, fumant à côté de Phil, toujours aussi silencieux, qui lui ne lâchait pas des yeux Jian. Tuay le percevait et s’ils se pensaient discrets les deux, c’était mal barré. Karina et Emma, deux pipelettes en leur genre, gloussaient légèrement, rigolant à une blague d’une des deux avaient lâché. Toutes les personnes ici présentes étaient celles en qui il avait le plus confiance. Leila, hybride serpent, possédait l’aptitude d’espionnage la plus acérée de ce groupe. Emma, version féminine d’un dragon marin, accompagnée de Karina, version féminine du yéti, cumulaient à elles-deux ses boîtes à ragots et à secrets. Bar et Phil formaient un duo redoutable lorsqu’ils étaient en bons termes et surtout, lorsqu’ils étaient en situation de danger. Et Jian, le petit frère de cœur de Bao, il n’avait tout simplement pas pu l’écarter. Il avait une confiance toute dévouée en eux et ils le lui retournaient bien. Au moment où la porte s’ouvrit sur Bao, Tuay ne fit que relever la tête, posant ses yeux sur lui, un sourire sur les lèvres. Bao… Jusqu’à apercevoir l’autre homme derrière lui. Certaines conversations cessèrent, même Bar se tut, sortant sa cigarette de la bouche pour cracher sa fumée, lançant un haussement de sourcil en direction de Tuay.

- Vu que nous sommes au complet, je vais pouvoir commencer. sourit la fée en se redressant légèrement. Cela n’aura échappé à personne dans cette pièce, mais nous sommes actuellement dans une situation délicate pour le club. Autant les remaniements ne sont pas remontés aux oreilles de tout le monde pour le moment, autant cela risque d’en atteindre certaines réellement désagréables. Il connaissait l’impact des mots, et il parlait le langage des gens de la nuit. Désagréable, ce n’était pas une piqûre de moustique. Mais une guerre ouverte. Mon frère, Thawan, a mal pris le fait que ses espions ne peuvent plus rentrer dans cet établissement comme avant. Alors, au lieu de choisir une méthode douce, il va commencer à s’impatienter et tirer dans la tas. Bar et Phil s’étaient redressé sur leur siège. Leila se tenait désormais droite. Nous ne savons pas encore exactement de ce qu’il en est, ainsi nous devons nous atteindre à toutes les éventualités. Ses yeux se portèrent sur le nouvel arrivant, lui décochant alors un sourire impeccable. Je vous présente une nouvelle recrue, qui sera placé à la sécurité, personnellement recruté par notre Bao préféré. Après un rapide clin d’œil vers son amant, il tourna son regard vers Jian. Également, au vu de certaines informations qui m’ont été racontées, il y aura des changements de postes à prévoir. Un homme du doux nom de Lobster voudra s’en prendre à un des nôtres et évidemment, impossible que cela se produise sous notre toit. Ses pupilles balayaient la salle. Des questions ?

Emma leva aussitôt la main, pointant alors vers le nouvel arrivant, un sourire immense sur ses lèvres paillettes.
Qui est-ce ? demanda-t-elle, avide de savoir par quel nom elle pouvait appeler une futur potentielle proie.
Tuay fit un mouvement de mains vers les deux hommes, indiquant qu’ils avaient la parole.

--

Jian est là, sur son siège, en retrait, à se bouffer la lèvre, se triturant ses doigts à la discrétion de son pull blanc échancré sur sa chaine de cou. Il n’aime pas cette réunion, et compte bien se tirer dès qu’il pourra mais , bien élevé, et respectueux pour ceux qui l’aident à ne pas être dans la rue, il reste enfoncé sur son fauteuil, sans broncher.

Bao jette un oeil à Jian qui effectivement à reconnu Wyatt derrière lui, que tout le monde surnommé Ariel en taule, et beaucoup y perdait des dents , surtout après que Wyatt ait compris à quoi on le reférençait. parce que bon, les contes, sous l’eau, y’en a pas. D’ailleurs, Wyatt, rien ne lui a échappé, il a tout noté en traversant cet endroit surprenant plein de gens à poil et de potentielles femelles très receptives. Il aurait de quoi repeuplé l’océan pacifique avec ça, il est malade de l’avoir amené ici Bao? Il sait comment il est, les hormones, il a un problème technique avec, sans compter que le djinn n’est pas mieux, donc y’en a pas un pour arrêter l’autre, mais son regard fait quand même le tour de la pièce. Repérant quelques petites femelles aux larges sourires, celle de Bao, un joli petit cul aux prunelles interdites par le djinn. “t’y touches pas.” S’il l’écoutait , il devait garder ses mains dans ses poches, c’est embêtant et frustrant. Il tire une chaise de lui-même, prenant ses aises, et continue son observation, s’arrêtant un instant sur un type qui fume sa clope. Pas pour le type, quoi qu’il est assez mignon en réalité, mais surtout pour la clope, il lui en faut une. Cette toxine terrienne est un plaisir pour ses papilles et autre chose dans son corps mais il a abandonné l’idée de comprendre quoi.

Son regard se porte sur le patron qui a déjà commencé le discours depuis un moment, juste au nom “lobster” qui fait faire un salto à son esprit, qui devient d’un coup plus acéré et sombre. Bao lui jette un autre regard. En réalité, Wyatt n’a pas tout compris à ce que raconte Tuay. Il a juste réagi à la vibration de Lobster, car chaque mot à une vibration ondulatoire différente à ses oreilles , qui s’imagent en langage dans son cerveau. Mais ça Bao va se charger de la suite puisque Tuay lui demande. Lui, ne s’est pas assis.

Quant à Jian, rien que l’évocation de ce nom qu’il n’avait pas pensé entendre ici le rend mal à l’aise. C’est quoi cette histoire? Qu’est-ce qu’il a à voir avec le club. Lui ne connaît rien de tout ça et c’est pour ça que Bao s'empresse de mettre les choses au point avant que ça ne parte en couilles. Il change de place et va à coté de Tuay, auprès duquel il reste debout et appelle direct Wyatt, qui réagit à la vibration de son prénom et le fixe. De deux doigts il lui fait signe de focus sur ce qu’il va dire, puis explique aux autres.

- On va faire simple, Wyatt est un type d’hybrides qui fonctionne auditivement comme les requins, ou les cétacés. Chaque vibration ondulatoire va être un code pour lui, il en percevra les sons à sa manière, mais il est sourd tel que nous connaissons les sons. Il parle, puisque sa voix lui transmet automatiquement les vibrations de son langage, donc aucun souci la dessus, mais si vous lui parlez et qu’il n’est pas habitué à votre voix, vous devrez lui parler en face. Ou avoir le langage des signes. C’est bien ça?

Wyatt fait un faciès impressionné, un sourire en coin, amusé que son coloc de longue date en sache un rayon sur sa proche tronche et en meme temps, il se demande quand est-ce qu’il a appris tout ça. Quand ils étaient ennemis. Il percute, ah mais c’est pour ça qu’il… oh le batard. La suite dans un prochain épisode, restons concentré.

- Pour le reste, si je lui ai demandé son aide, c’est qu’il connait très bien Lobster. Et qu’il est surqualifié pour le taf qu’on lui propose. On a vu avec Tuay. Bar, c’est toi qui prendra la relais, puisque Jian va aller avec Tuay directement pour sa sécurité.
Jian relève la tête, regarde Phil, puis Bar, désarçonné. Quoi ? Comment ça? Aucun des deux n’étaient au courant? Pourquoi on lui a pas dit qu’il était hors catégorie direct sans avoir pu faire ses preuves. Il ouvre la bouche en s’avançant sur son siège, mais Bao lève la main, le coupant dans son élan.

- Laisse-moi finir. Tu auras le droit de dire ce que tu veux si tu n’es pas d’accord mais après.

Il regarde de nouveau le groupe et sort des photos d’une enveloppe qu’il avait sous le coude. Lobster… partout dessus, matin, nuit, jour, différents endroits, donc un devant le fameux pont où Jian a dormi pendant deux mois et où il était avec Phil y’a deux jours. Et celle-là, Jian la voit et tend le bras pour la prendre lentement… rapprochant l’image de ses yeux, sentant sa gorge se serrer … son ventre se retourner…

- Voici le type en question… Il a été recruté par le patriarche de la famille de votre patron, quand on était jeunes, on faisait parti de la même génération de bodyguard et hommes de mains. Lobster était un nettoyeur pour une branche particulière du père de Tuay qui aujourd’hui n’existe plus suite à une trahison. Trahisons durant laquelle d’un côté Lobster a été interné et moi incarcéré. Ce n’est qu’après qu’il est passé de l'hôpital psychiatrique à la prison. La vérité c’est que les médicaments n’agissent pas sur lui, c’est un hybride chlorophyllien, en gros lié au végétaux. Et du lourd. Il pensait qu’être en hospi psy serait plus fun que la prison, puis il s’est ennuyé, et a été renvoyé… en prison. Chaque tatouage représente une victime. Son corps est recouvert, je vous fais pas de dessin.


Le djinn inspire un coup, hésitant un instant, puis reprend.

- Pourquoi Jian maintenant. Si on enlève Jian de ce poste alors qu’il a les capacités pour, une fois acclimaté c’est qu’il est trop exposé. Si Lobster vient ici, ce sera pour deux choses: Tuay, parce qu’il pourra vouloir s’allier à Thawan et du coup avoir sa vengeance, mais je doute que ce soit déjà bien planté…. et Jian… J’sais pas comment expliquer ça… Pour Lobster, il y a ceux qui contrôlent et ceux qui obéissent… Il y a les maîtres, et il y a les propriétés. Jian était la sienne… Il va vouloir le récupérer. On n’peut pas permettre ça.


Jian écoute, accuse de le coup de la révélation publique, la mise en deuil de sa virilité et de toute façon quelle importance puisque c’est une vérité. Bao ne sait pas tout
… il y a des choses que Lobster veut récupérer plus que tout … oh oui… et ce n'est certainement pas son cul, même si…ce serait un bonus sur lequel il ne passerait pas. Mais il le tuerait après. Il sera devenu inutile. S’il l’a gardé tout ce temps vivant, il y avait une raison. Et il ne sait pas s’il doit le dire… Son focus morbide sur la photo fait réagir Wyatt qui fait signe à Phil, avec un langage non audible et appuyé, comme il a l’habitude de le faire. -hey mec, la photo, retire-lui-.

Bao le voit et Wyatt fait genre qu’il se passe rien, appuyant sa tête dans sa main avec un sourire niais sur la gueule. Bao fronce les sourcils et soupire. ca va être compliqué avec cette tête de gland, mais bon, c’est un type bien.

--

Tuay se laisse aller de nouveau contre son bureau lorsque Bao le rejoint. Il l’écoute, observant tout le monde avec attention. Emma et Karina sont pendus à ses lèvres, Leila semble légèrement confuse, comme si, pour elle, ce genre de chose est totalement superflue. Phil est concentré, bien plus depuis qu’il a entendu Lobster, et Bar, lui, prête réellement attention dès la mention de Thawan, même si la panthère continue de tirer sur sa clope de temps à autre. Ses oreilles bougent, sa queue aussi. Il semble déjà lister des questions dans sa tête, ce qui a pour but de faire comprendre au patron qu’ils en auront pour un moment. Tuay adorait pouvoir poser sa tête contre le bras de Bao, mais il ne le fait pas et reste droit, tranquille, les bras croisés.

Phil capte le regard de Wyatt sur lui, ainsi que le petit geste et calmement, il se penche vers Jian. Son corps se rapproche, il lui sourit doucement. Ses doigts se glissent sur sa main, lui attirant son attention. Et délicatement, il lui retire la photo des mains. Pas Lobster, mais lui. Ne me regarde, que moi. A la fin de l’explication de Bao, Tuay se redresse. Il arbore un léger sourire, de ceux qu’il peut sortir en présence d’un commercial ou d’un ami. Avec lui, les différences sont moindres, voire parfois inexistantes.

- Thawan ne reculera devant rien, mais ça, vous le savez déjà tous. Lobster est de la même graine, il faut donc être deux fois plus vigilants que d’habitude. Je compte sur vous pour montrer les photos aux autres membres du staff, à ce que tout le monde fasse attention aux autres. Son regard se fait plus tendre, et même la queue de Bar se calme. Je sais que je vous en demande beaucoup, surtout en ce moment. Mais j’ai confiance en vous.
Ses yeux se portent sur Jian. Il aimerait lui dire qu’il comprend, qu’il sait ce que cela fait de devoir faire face à un monstre du passé, qui se présente dans son présent avec force et conscience, pour le chercher et le hanter. Néanmoins, il ne dit rien et détourne le regard. Parce que ce n’est pas le moment, et il y aura d’autres occasions.

- Donc, si j’ai bien compris. reprend Bar en soufflant de la fumée. Je vais devoir travailler avec Wyatt, c’est bien ça ? Et on va tous devoir faire gaffe à un psycho plus des potentiels sbires du frère de Tuay dans le club, en plus de gérer la rénovation et les améliorations ? Il fit un léger sourire. Un mardi comme un autre, hein…

Leila roula des yeux et lui donna un tape sur l’épaule, avant de prendre la parole.
- La période est dure et les rues sont de moins en moins sûres, Bar. Elle jeta un coup d'œil à Wyatt. Mais ce qui me dérange, c’est pourquoi attendre qu’ils viennent nous chercher ? Pourquoi ne pas aller au devant, hein ?
Karina et Emma hochèrent de la tête, téméraires, avec leur gloss à paillettes et leur phare à paupières rose. Tuay soupira en secouant la tête de droite à gauche.
- On ne cherche pas à faire la guerre, on cherche à protéger les nôtres. répondit-il en les regardant tour à tour. Ces individus-là ne nous laisseront pas repartir avec un joli sourire et une belle danse, les filles. Mais il comprenait. Lui aussi avait voulu faire des affronts, à un moment. Pour l’instant, vous vous cantonnez à cela, okay ? Restez vigilantes, à l’écoute et c’est tout.

Phil avait fait un signe à Wyatt, lui exprimant qu’il ne parlait pas et communiquer en langage des signes. Evidemment, les deux silencieux discutaient tranquillement avec leur propre moyen d’un bout à l’autre de la pièce. Oh, Tuay allait avoir des migraines avant la fin de cette réunion…


--

Wyatt et sa tête faussement innocente, bien sûr que ça ne passe pas inaperçu et c’est encore moins crédible. A n’en point douté que le meneur du groupe, ce n’était pas lui, il aurait amené le tout à sa perte, lui et sa connaissance amoindrie de ce monde. Faut dire que sa capacité limite à entendre les langages en dehors de son champ de vision lui mettait un frein à tout ça, en revanche, il trouve un certain plaisir et confort à causer avec Phil, qui réagit direct, avec une douceur étonnante, faisant noter dans un coin de la tête du léviathan que ce mec doit avoir un intérêt particulier pour le hamster. Alors il a trouvé un autre propriétaire? Oh ça ne va pas plaire à Lobster ça, et ça ne fait que conforter Wyatt dans l’idée de rester ici, parce que même s’il est casse couille à souhait, le second big boy, il l’aime bien le hamster. Il sait qu’il doit sa rédemption à Bao et à ce micro rongeur, et qu’à présent lui aussi est sur la liste noire de Lobster. Mais si Bao et lui font face, alors il n’osera pas fourrer ses sales pattes chez eux et c’est pour ça que Bao l’a fait venir, il le sait. Cela dit, il ne se plaint pas. Ce sera son premier taf crédible sur terre, il en apprend de ces choooooses, il a hâte.

Jian, lui, bloque sur la photo, jusqu’à ce qu’il voit une main passer sous ses yeux et lui retirer son centre d'intérêt. Un peu paumé, revenant à la réalité, il croise les yeux de Phil, qui lui sourit. Silencieux, il laisse partir la photo, et baisse les yeux sur la table, puis recule de nouveau dans le fauteuil, pas bien. Alors … Lobster était lié à cette famille? Si Lobster ne l’avait pas approché.. s’il n’avait pas été dans cette prison… rien de tout ça ne serait arrivé ? Enfin si, pour eux si… mais pour lui. Et il comprend qu’encore une fois le destin est fourbe, qu’il ne maîtrise rien.

S’il n’avait pas croisé Lobster, il n’aurait pas fait la grosse connerie qu’ils ignorent tous, et peut-être que Lobster en sortant serait devenu si puissant qu’il aurait détruit cette famille. Détruit Bao. Et Phil… et Bar et Tuay… tous. Une part de lui refuse l’idée, il les apprécie trop, malgré le fait qu’il ne soit pas facile, ils sont là, ils le protègent même. En prenant ce qu’il a volé à Lobster, il a décidé de son côté. En venant voir Bao, il a décidé de son côté dans cette guerre. Il ne veut pas les abandonner, il a juré à Phil de ne pas le laisser seul, et ça … c’est non négociable.

Wyatt échange deux trois mots avec Phil, en tout silence de signes, puis observe les gens, la table, le plafond, puis Tuay, et le mot bizarre… thawan, thuwan, la vibration est biscornue mais il comprend pas là que ce doit être une cible à abattre, ok. Trucwan = gros moche. Reçu. Il se mange? Il voudrait bien demander jusqu’où il a le droit d’aller, mais a compris par le biais de Bao qu’on peut pas bouffer ce qu’on veut sur Terre, c’est bien chiant parce que de son point de vue de créature, au fond, les humains sont dodus, nourrissants et très digestes. Et puis digéré, ça laisse pas de trace après un crime, mais ça impliquerait de faire un crime de Lobster en mode grosse bestiole, du coup ce ne serait pas super discret. Il n’a pas spécialement envie de retourner en taule, et il ne sait pas non plus si Lobster a évolué ou pas. Et c’est la grande question qui fait qu’ils sont obligés de le confronter pour voir ce qu’il a dans le bide.

Bar intervient. Wyatt l’observe avec intérêt. Ah bah… la motivation , ça se sent. Donc c’est le grumpy cat qui doit s’occuper de lui? Il veut bien. Ses oreilles sont mignonnes. Il fait revêche et bougon à sa manière de faire et ça le fait sourire. Quand d’un coup les femelles du groupe parlent d’attaquer en premier. A bah , ça lui rappelle les siens, tiens. Toujours les premières à péter la gueule aux autres pour régler un problème. Ils sont distrayants ici. ça va lui plaire.

Pas la guerre hein. Bao laisse les gens s’exprimer, étonné qu’il n’y ait pas plus de râles, de cris, et le comportement de Bar lui pose question. Qu’est-ce qu’il a? Il l’a connu plus réactif. Bien plus réactif. Et alors que la pièce est assez calme, visiblement dans l’optique d’une acceptation général de ce Lobster toxique, Jian inspire, se mordant fort la lèvre. Il ferme les yeux, expire. Les filles quittent la pièce sous accord de Tuay , vu que la réunion les concernant semble un peu terminée. Un moment de battement, silence en prime ou juste les chaises bougent, puis un vide, pile au moment où la voix de Jian s’élève un peu dans l’air ambiant.

- J’ai avalé la carte-puce en titane qui contient des mois de travail des scientifiques avec lesquels Lobster avait signé un contrat en prison. Il pense que je l’ai planqué quelque part dans la prison, c’est pour ça qu’il me cherche.

Tout s’arrête. Jian, lui, fixe ses mains, après cet aveu de taille.
- Elle… est resté coincé quelque part dans mon abdomen. Je la sens des fois…

Wyatt inspire, en riant un peu, toujours posé dans son fauteuil et regarde le plafond, si passionnant ce plafond, il le savait ça, mais il ne pensait pas que le Hamster avait bouffé la carte puce, il pensait vraiment qu’il l’avait planqué. Bao lui, fixe Jian, sur le cul.
- Tu as quoi? Tu peux répéter?
- Sacré hamster…
Jian fixe Wyatt assez sévèrement. Bao lui fout une claque sur l’épaule pour qu’il arrête ses conneries. C’est pas un hamster, c’est un raton laveur…

- C’est pas un secret que j’aimais m’planquer dans les conduits d'aération pour échapper à Lobster… Un jour, je l’ai entendu dire qu’il allait changer de jouet... et je savais que les autres étaient morts avant moi… donc fallait que j’trouve un moyen de rester en vie. J’étais tout seul à l’époque, au milieu de tout ça, j’ai fait avec ce que j’avais ok. Je savais qu’il faisait partie d’un programme d’études pour l’armée… des types venaient régulièrement faire des analyses sur lui, pour booster ses compétences, et le but était qu’au sortir de sa peine, il ait le droit à ce traitement de boost pour décupler ses capacités, alors qu’il est déjà au-delà de beaucoup d’hybrides… et que l’armée puisse le recruter… Il m’traînait partout avec lui…

Ils étudiaient aussi ses faiblesses, pour les enrayer avec le traitement futurement en place. Il ne pensait pas que je pouvais comprendre, retenir tout ça, il me pensait trop simplet pour parce que je ne parlais pas avec lui. Toujours est-il que j’allais mourir si j’faisais rien. Alors… je me suis faufilé… et j’ai volé les documents que j’ai brûlé dans l’atelier de mécanique, ça m’a valu de l’isolement. Et j’ai pas eu le temps de cacher la carte puce donc je l’ai avalé.


Jian regarde Bao, avec la gueule du chiot qui a détruit un canapé, Bao qui a besoin de s’asseoir pour assimiler ce qu’a osé faire son petit frère.

- C’était avant que tu me protèges…
Le big soupir de Bao, Wyatt qui se gratte la mâchoire, en mode : il a osé, il me tue.
- Si vous m'croyez pas… testez, je bip au détecteur de métaux… par là… , qu’il explique en passant ses doigts vers sa vésicule biliaire , à droite le haut le long du diaphragme.

Wyatt brise le silence.
- De quoi tu te plains, qu’il dit à Bao. Tu cherches à protéger cette famille et vos femelles non? Je connais pas toute l’histoire de cette “famille” ...
Il fait des guillemets avec ses doigts, et poursuit:

- …mais le hamster a bouffé le seul truc qui a les réponses pour transformer l’autre hibiscus en demi-dieu, et qui peut aussi le détruire. J’ai vu les travaux quand j’étais avec Lobster, c’est là que j’ai commencé à me rapprocher de toi, parce que ça allait à l’encontre de mes principes. C’est du réel, il ne raconte pas des conneries. S’il avait pas bouffé ce truc, et qu’il était sorti avec la modif génétique , votre petite maison de reproduction là, parce que c’est ça ce que c’est ici non? Bah fiout! Finito. D’ailleurs faudra m’expliquer comment ça marche ici, je dois me reproduire aus…. ?

Le djinn avance sa grosse paluche sur la face du léviathan qui se retrouve museler.
- Tu me donnes la migraine… chhh…. laisse-moi le temps ...

UNHOLMERE
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Lieux de vie : Sous la ville, sous ton lit, dans les mers et entre les incendies, dans ta colère profonde, juste assez pour te rendre fou et après... dans ton âme, jusqu'à ce qu'elle ne soit plus.
Job/Fonction : destructeurs, Appelés du chaos que tu es. Samael, Lobster, Bathory, Ah Puch, Eve, and so one. Les rejetons déglingués de cette bonne vieille source.
Faceclaim : bloop inni
Dim 14 Mai - 16:43
Bien sûr, Emma, Karina et Leila commencèrent à discuter fort en sortant, parlant en somme que si ses hommes leur tombaient sous les mains, elles n’allaient n’en faire d’une bouchée. Oh, Tuay adorait que ce soit elles qui règlent, qu’elles leur remontent les bretelles et même, les explosent pour que plus jamais ils ne recommencent leurs histoires. Seulement, ce n’était pas aussi simple que cela. Malgré toute l’affection qu’il leur portait, ayant lui-même fait face à son propre frère, ayant assisté à ses ailes coupées, il sait à quel point le danger rôde. Thawan n’est pas le héros qu’il prétend être… Mais il s’y croit, et c’est de cela qu’il faudrait se méfier. Parce que chacune de ses actions est poussée par une conviction propre, qu’il trouve juste. Ainsi, il ne reculera devant rien.

Au moment du silence, Jian élève la voix. Tuay tourne son attention vers lui, comme tout le reste de la salle. A sa révélation, le regard de la libellule se transforme, devenant un peu plus acéré, scrutant le petit homme avec attention. Toute son explication ne fait que faire augmenter l’épée de Damoclès qui pend au-dessus de la tête du Japonais. Ainsi donc, il possédait dans son propre corps, une réponse et un problème, que cet homme, Lobster, voulait absolument récupérer. En plus, de vouloir se réapproprier un individu, comme d’un territoire. La valeur de Jian venait de partir en flèche dans les tours. Phil et Bar sont tellement bouche bé que la cigarette du chat est presque sur le point de s’éteindre, car il ne l’utilise plus. Alors que Wyatt reprend la parole, rapidement coupé par Bao, Tuay retire sa veste, dévoilant dans le plus grand calme ses bras nues, les tatouages de son pouvoir exposé, ainsi que son haut noir simple. Toute cette conversation lui donne une impression inconfortable. Bar grogne, jetant un regard en biais à Wyatt.

- Femelles ? répète-t-il.
- Bar… prévint Tuay en croisant les bras.
- Quoi ? On est pas à la préhistoire… bougonne-t-il avant de se tourner vers Jian. Et toi, t’aurais pas pu avoir une meilleure idée que de l’avaler ? Maintenant, c’est plus simplement être vigilant. On est straight-up dans la merde...

Tuay ne répond rien, alors que Phil lance un regard en biais à son partenaire, Bar l’ignora superbement pour continuer de fixer Jian. Le chat avait été relativement calme, surtout parce qu’il était fatigué et que la perspective de tout simplement s’allonger sur un coin de chaise lui plaisait mieux que de rester assis à discuter politique et survie. La libellule soupire, les yeux dans le vide, réfléchissant, assemblant toutes les pièces. La possibilité d’une alliance entre Lobster et Thawan était tout à fait probable et totalement terrifiante. Mais rien ne disait que Lobster acceptera, ou que Thawan le fasse en retour également. Un mince espoir, il le sait, mais si coalition il y avait, elle sera aussi fragile qu'une toile d’araignée. Parce que deux traîtres ne peuvent pas être loyaux l’un à l’autre. Phil tend une main vers Jian, lui proposant de la tenir pour le rassurer. La mention de l’armée, et des expériences, l’a quelque peu perturbé, mais il n’en montre qu’un petit remuage sur sa place.

- Wyatt a raison, tu nous a évité une belle catastrophe, Jian. dit-il enfin. Mais Bar a également soulevé un point. Tu es encore plus en danger maintenant. Il relève les yeux vers lui. Ton changement de poste est donc tout à fait justifié. Impossible que tu te retrouves dans la salle. Tu travailleras avec moi, d’ici, à l’abri des regards. Je sais, ce n’est pas aussi exaltant que de courir partout en bas, mais ce sera le mieux, pour tout le monde.

Bar tente de rallumer sa cigarette, sa queue fouettant l’air avec une certaine nervosité.
- Okay, on résume. reprend-t-il, avant de pointer Wyatt du doigt. D’abord, Bao ramène son jumeau maléfique pour “renforcer” la sécurité… Il avait réellement fait les guillemets avec ses doigts. Parce que ton frère… Il pointe cette fois Tuay. ...risque de s’allier avec un mec possiblement surpuissant s’il met la main sur la puce que tu as avalée. Il termina sa course sur Jian. Et tout ça, alors que le club est déjà en proie à une refonte complète, sans parler des autres problèmes habituels. Bar les regarde tous, les uns après les autres. Il y a que moi qui pense qu’on peut mourir à cause de ces conneries ou c’est comment ?
Déjà, l’autre là, il parlait déjà de vouloir se “reproduire” avec des gens du staff. Putain, mais ils allaient jamais s’en sortir. Et puis, bon, il y a aussi cette histoire parallèle que Phil est beaucoup plus investie dans la protection de Jian maintenant. Mais Bar s’en fou, il peut se protéger tout seul, là n’est pas le problème. Il termine sa cigarette avant de l'écraser dans le cendrier que Tuay lui a spécialement réservé. Quelle soirée de merde...

--

Le djinn , après avoir fait taire Wyatt, regarde en coin Jian, qui fuit son regard par le bas, avant de tourner les yeux vers Tuay voyant du mouvement. Il découvre, avec autant d'intérêt que de “nope” la tenue du jeune patron, qui se dénude, like that devant tout le monde. Très sexy ok, même si on ne voit pas les zones à cacher mais tout de même! L’envie de se racler la gorge le démange, mais il hausse juste un sourcil. La seule raison pour laquelle il ne fait aucune remarque c’est que la lecture de son corps et de son visage a changé. Il ravale donc son désaccord ponctuel avec cette tenue qui ne lui fait pas du bien au cerveau et plus bas, peinant un peu à se concentrer. Laps apparemment suffisant aux autres pour faire un peu plus grimper la tension.

Tout part en couilles. Wyatt et ses concepts d’aliens finissent d’énerver le gros chat, malgré l’intervention de Tuay. Et Bao a de quoi avoir du mal à se maitriser parce qu’aucun des protagonistes ne prend en compte la totalité de la situation et les paramètres de chacun. Est-il le seul à comprendre la position de chacun? Silencieux, la main à plat sur le côté du bureau, assis à droite de Tuay, il écoute, avale, et tente de réfréner ses pulsions.

Puis Bar s’en prend à Jian, l’accusant de les foutre dans la merde jusqu’au cou. Le phalanger a tourné la tête vers lui, prenant en pleine tronche l’animosité de la panthère. Blessé, il détourne les yeux… Il y a deux jours, quand ils parlaient avec Phil, Jian avait émis l’hypothèse de pouvoir se rapprocher de Bar si c’était sa volonté, il avait même pensé en bien que s’il était plus gentil avec Bar, peut être qu’il comprendrait son état et ce qu’il était, mais vu sa manière de penser et de le percevoir, Jian.. préfère se détourner de cette idée à cet instant. Comment pourrait-il donner de l’affection à quelqu’un qui lui crache son venin…

Bao commence à sentir ses veines chauffer. Mais il analyse et Wyatt le voit. Il se fout bien des surnoms qu’on peut lui donner, se fout bien de ce qu’on peut penser de lui, en revanche, il était le seul à pouvoir contenir Bao en prison quand il pétait un plomb. Et il le regarde en coin, lit son avant bras, ses doigts, et comme s’il voyait le truc venir gros comme un avion, il fait les gros yeux à Bar, qui malgré tout, continue. Il devrait… se calmer. Juste.. un peu. Ca pue.

Le léviathan, alerte mais discret, a quand même noté que Phil aussi a essayé de faire comprendre au chat que ce qu’il dit, ne se dit pas, et… que son affection … va au hamster. C’est mignon. Il a au moins un allié de réconfort dans cette histoire, il va en avoir besoin le gamin. Jian perçoit la main de Phil contre son épaule, mais il se dit que s’il la tient… il peut lui causer des problèmes devant les autres, alors, il laisse juste aller son bras ballant vers la droite, et passe sa main autour du genou de Phil, pour lui faire savoir qu’il ne refuse pas sa main, mais qu’il ne veut pas le faire devant tout le monde. Triturant sa lèvre de stress, ses doigts se serrent contre le pantalon de son aîné. Il a envie de quitter cet endroit, sa gorge se serre un peu plus à chaque fois. Il acquiesce poliment, le regard baissé quand Tuay lui explique comment ça va se passer. A-t-il le choix? C’est mieux que rien, il n’est pas viré, il fera ce qu’on lui dit, il est intelligent et polyvalent. Mais il sait que s’ils échouent en première ligne, alors il fera ce qu’il sait faire de mieux. Mais ça, ils n’ont pas besoin de le savoir. Son corps est le réceptacle d’une bombe à retardement.

Et Bar s’y remet. Wyatt lève un doigt quand Bar le surnomme le jumeau diabolique. Alors non, y’a erreur sur la personne, lui, il est le gen….

bon, bah il continue, ok, tant pis. Wyatt soupire et se met en arrière sur son fauteuil, observant le chat qui va trop loin, entre l’amusement et le “il va apprendre sur le tas tant pis, le petit.”

La main de Bao mute d’un coup, ses veines se noircissant pour la première fois devant tous ceux du club. C’est brutal, violent, ses griffes perforent d’un coup le bois du bureau, broyant la zone qui s’y trouve, ses yeux se noircissent sourdement, les veinages pulsant sur son visage, et ses crocs s’allongent en même temps qu’un lourd:

- CA SUFFIT !!!!
Les murs vibrent sous la voix grave et puissante qui est plus celle d’un démon que d’un humain, alors qu’il relève les yeux lentement sur Bar. Jian se lève lentement et se recule en silence dans un coin de la pièce le plus sombre. Il n’aime pas ça, il sait ce qui va se passer après ça et préfère ne pas faire partie des cibles potentielles. Wyatt ne bouge pas, même en voyant Bao pousser le bureau de son chemin comme s’il s’agissait d’un simple fauteuil à roulettes… De sa main qui sort du bois , suit une traînée de copeaux grossiers qui tombent au sol et une fumée noire. Il n’entend rien et on pourrait lui faire des reproches que rien ne pourrait le convaincre d’arrêter sur sa lancée.

Lourde, sombre, sa voix file sur le sol jusqu’aux pieds de Bar. Il se fait craquer la nuque sans le lâcher des yeux et s’avance vers lui.
- parce que tu es mieux peut-être?
Chaque pas se pose avec lenteur sur le sol qui s’assombrit en auréole autour. Assurément, son hybridation n’est pas animale…

- Le premier qui intervient, je l’éclate. C’est fini de jouer aux gamins. Dois-je te rappeler… l’état dans lequel j’ai trouvé cet endroit? Un nid à négociations sexuelles, un bordel à putes de luxe, aux porcs bavant même sur les pieds des vigils. J’oubliais. T’en fais partie non? T’étais où? Eclaire-nous, toi qui reproche à tout le monde de ne rien gérer et que rien n’atteint, parce que tu es parfait ...

Ta voix gronde lourdement.
- Où tu étais quand cet enfoiré a presque violé Tuay ? J’écoute. Parce que dans l’histoire ça se serait quand même passé si j’étais encore en taule sauf qu’il y serait passé. C’est ça pour toi protéger ton patron? A moins que tu veuilles qu’on parle de comment tu gères un collègue qui s’est drogué parce qu’il va mal? Mh? En le cognant devant de possibles clients? Lequel d’entre nous t’a attaqué sur ton incompétence? Personne. Parce que tu es aussi pourri que nous par la vie. Tu te penses au-dessus, moins con, plus responsable, plus raisonnable? Alors pourquoi tu ne gères absolument rien? Mh? Parce que…. , continue-t-il en enfonçant ses griffes dans le mur contre lequel il l’a plaqué après l’avoir choppé par le col, sans trop de violence.

- Si tu pètes un plomb et que tu t’en prends aux autres c’est ça non? Que tu gères que dalle? De quel droit tu te permets de juger les actes des autres, là où toi-même tu échoues? J’étais dans ce clan que tu pissais encore dans tes couches. Je versais déjà mon sang et j’éclatais déjà des mâchoires pour le père de Tuay que tu chialais probablement de ton premier chagrin de pucelle. Tu veux être dur avec les autres. Jouons.

Tu le lâches sèchement, enfonçant tes mains dans tes poches, rétractant tes griffes, mais le reste reste sorti, et tu le toises, lourd et écrasant. Tu ne bouges pas, mur face à lui.

- Ca fait quoi: trois? quatre ans que tu bosses pour Tuay? Et t’oses l’ouvrir comme si tu connaissais tout? Comme si t’avais l’importance d’un lieutenant alors que tu passes ton temps à reprocher aux autres ton propre malheur. Si tu veux rester dans ce secteur à servir cette famille, tu dois intégrer que tes préceptes vont devenir mafieux? Toute ta vie, tu seras une cible. En acceptant de travailler pour Tuay, tu acceptes de lui consacrer ta vie, à lui et à son père, et à ce qu’ils défendent. Si c’est au delà de tes forces, alors casse-toi, rentre au service des flics, d’une école et d’un hôpital, mais faudrait que tu captes une bonne fois pour toute, qu’on ne fait pas dans l’humanitaire et que souvent, dans ce milieu, aucun bon choix n’est possible. Alors oui, y’a de la merde, on galère et … certains s'en relèvent pas… On peut perdre une vie en cage, du sang dans les rues, être marqué à vie, devenir une bombe à retardement parce qu’il y avait pas le choix, on peut devoir tuer, torturer, faire des choix qui nous détruisent, mais c’est notre croix. Quand on s’couche, quand on s’lève, on sait pourquoi on vit. Et toi… Bar. Pourquoi tu te lèves? Pour quelle raison tu vis? Mh? Tu pourrais mourir pour l’un d’entre nous? De te faire chopper par Lobster à la place de Tuay ou de Jian malgré le fait qu’il puisse te violer, t’étriper, te pisser dessus, te droguer, te prêter aux autres, pour finalement te tuer? Tu pourrais?

Tu montres Jian du doigt sans le regarder.
- Tu craches ton venin sur lui, mais tu sais pourquoi il est devenu le jouet de cet enfoiré au moins? Parce qu’il avait un ami en taule, et c’était lui qu’avait choisi Lobster. Il a demandé à Lobster de le prendre lui à la place, parce qu’il savait qu’il était plus résistant. C’est pour ça que je le respecte. Il fait des trucs débiles mais à chaque fois, c’est parce que c’est le mieux qu’il puisse faire parce qu’il supporte pas de voir souffrir les autres. Alors oui il a avalé cette putain de puce, mais personne t’oblige à rester! Tu peux sauver ton cul si tu veux! Lui , il ne peut pas! Il a 90% de chance de mourir et il le savait quand il l’a fait. Tu demandes de la reconnaissance aux autres mais t’en as pas pour eux quand tu dois le faire.

Il sait que la suite va déplaire à Tuay, et peut être meme à Phil, quoi qu’il va peut être comprendre, mais la leçon s’apprend ici et maintenant pour Bar.

- Que ça te plaise ou non, je suis ton supérieur hiérarchique. On parle pas du club là, mais de la famille. Tu as 24h pour choisir si tu restes avec nous et dans ce cas, on sera content de t’avoir, ou sinon tu pars. Mais si tu restes, c’est pour avancer avec nous. Et je veux plus jamais entendre ou voir ta condescendance sur les nôtres. Est-ce que c’est clair?

UNHOLMERE
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Dim 14 Mai - 16:48
Un sursaut saisit Tuay. Bao bien de détruire son bureau. Le jeune homme a jute le temps de redresser avant de le voir partir, regardant avec des yeux ahuris l’autre homme qui se redresse de toute sa hauteur. Terrifiant. Son cœur bat la chamade, même s’il ne bouge pas, ne reculant pas de peur, d'effroi, restant sur ses positions, comme s’il savait que ce n’était pas lui la cible. D’ailleurs, la victime a très bien compris que c’est lui. Bar se redresse, tentant de lui échapper, mais n’arrivant qu’à s’enliser un peu plus. Ses oreilles noires sont plaquées sur sa tête, en arrière, alors que sa queue réagit, hérissante, sous l’assaut. Sous la peur irrépressible que lui provoque Bao, ses griffes sortent également. Mais il a la présence d’esprit de ne pas lui saisir les bras pour les y enfoncer, ne sachant pas quelle en sera la conséquence. En réalité, il ne voyait pas très bien où est-ce qu’il avait bien pu le mettre en colère. La situation était merdique, tout le monde était inclus dedans, qu’est-ce qu’il pouvait bien y faire ? Qui avait-il attaqué, hein ? Jian ? Tuay ? Bao le sermonne comme s’il avait le moindre droit à la parole dans sa vie. Pourquoi se lève-t-il, hein ? Ca, même lui il aimerait savoir. Et c’était sûrement pas pour voir la sale gueule du gars qui lui envoie son haleine en pleine figure. Phil s’est levé, évidemment, prêt à bondir. Sur qui, il ne sait pas trop. Mais il est prêt.

Et Bao pose l’ultimatum qui fait résonner la pièce. Vingt-quatre heures pour savoir s’il va les abandonner, les laisser et juste repartir dans une nouvelle vie, une nouvelle histoire. Ou rester et affronter les pires atrocités que cette Terre porte encore. Son regard change, de peur à colère. Il s’y croit, hein, le Bao. Depuis que lui et Tuay se sont rapprochés, il a l’impression qu’il peut commander tout le monde ici. Jian est son petit protégé, et bien sûr, Phil se mettra du côté le plus facile de l’affaire, suivant son nouveau coup de cœur. Tuay… Bar suivra Tuay. Si c’est lui qui lui donne ce problème, il y répondra honnêtement. Mais à Bao ? Jamais.

- Bao. C’est la voix de Tuay, qui n’a toujours pas bougé, ayant simplement croisé les bras. Tu vas trop loin. Puis ses yeux se posent sur Bar. Excuse-toi, Bar. On a déjà assez à faire que de se battre entre nous. Mais si vous y tenez tant tous les deux, je vous mettrai au prochain créneaux spectacle à sensation, ça fera plaisir aux spectateurs. Il jeta un regard à son bureau, tournant sur lui-même pour constater les dégâts. Maintenant, je peux savoir pourquoi mon bureau a dû en pâtir également ? Un soupire lui échappe, alors qu’il s’accroupit pour récupérer un papier. J’espère que tu as l’argent pour m’en racheter un, Bao.

En se redressant, il se tourne vers Bar, lui jetant un haussement de sourcil qui pourrait concurrencer celui de la panthère. Même si ses oreilles sont toujours sur sa tête, il a encore changé, devenant un peu plus récalcitrant. Principalement parce qu’il ne voit pas en quoi il doit s’excuser. Parce que ce qu’il a dit, ce n’est que la vérité. Et si son ton a déplu à l’autre démon, peut-être que ce n’est pas lui qui doit changer de métier. On ne peut pas tout régler comme ça, en se levant, en brisant des affaires et se montrant juste le plus fort. Mais Bar était tout de même secoué. Parce qu’il est vrai qu’il n’avait rien fait pour les autres, qu’il était toujours en retard, où avec un temps de retard. Toujours un peu à la ramasse, et toujours à crier quand c’est fini. Seulement, ce n’était pas une raison pour qu’il le remonte, comme ça, devant tout le monde. Le félin met les mains dans ses poches, se tournant vers Jian avec une excuse au bout des lèvres. La honte de s’être pris une remontrance lui brûlait le cou, mais il resta droit.

Désolé. qu’il lâche, avant de fusiller Bao du regard, comme si l'infâme pouvait soudainement supporter toute sa colère, songeant qu’un jour, il lui arrachera les yeux. Et pour ta gouverne, je suis sans doute celui qui bosse le mieux dans cette pièce. Y a eu aucun problème avec les coulisses, alors renseignes-toi avant de venir me parler. Ah non… Me grogner dessus.

Tuay prend un air sévère, mais cette fois Bar l’ignore, alors qu’il contourne le plus grand. Les mains toujours dans les poches, il dépasse Wyatt et sort du bureau - qui en a perdu le meuble principal. Tuay prend un longue inspiration. Cette réunion fut un désastre, mais évidemment, ils étaient tous cantonnés dans la même pièce. Au moins, son sourire à Wyatt pourra compenser un peu les pots cassés.

--

Wyatt observe, et plus les explications arrivent et plus il commence à se douter de quelque chose. Quelque chose ne va pas avec Bao. Mais Bao est plus proche de Jian , que de lui en confidence. Entre eux, ce n’est pas vraiment les potins du passé et les trucs philosophiques. Ils s’entendaient bien parce qu’ils ont les mêmes principes, et le même humour gras. Jian lui en revanche, il le connaît bien, il s’est intéressé à Bao, parce qu’il lui doit la vie et qu’il est comme ça le hamster. Il aime les gens, il aime comprendre ce qu’ils sont et pourquoi, il aime les aider, leur donner ce qui leur manque, même s’il a parfois ce problème de gestion de ses instincts qui le fait se carapater dès qu’il ne gère pas un truc. Ils lui ont appris les codes de la vie terrestre, qu’on ne pouvait pas bouffer tout le monde et il les as écouté, parce que Bao est comme lui , génétiquement parlant, ils sont des anomalies autre que animales. Il a appris à développer son sonar pour identifier les sons, appris le langage des signes et d’autres manières de s’exprimer.

Mais il y avait une chose qui le différencie de Bao. Wyatt est stable. Après plus de cent balais, la maturité de sa nature est une évidence, il ne perd que rarement le contrôle et sur une échelle raisonnable qui convient à chaque être vivant intelligent sur terre, il sait relativiser, il a une capacité à digérer les évènements difficile hors du commun, chose que Bao n’a pas. Bao est une expérience, un imbroglio génétique effarant qui après quarante ans d’existence et des épreuves toutes plus morbides les unes que les autres, lui ont valu certaines obligations pour savoir se gérer. Seulement… depuis qu’il est sorti de prison, là où ces obligations étaient gérées… comment ça se passe? Le léviathan regarde Jian, qui fusionnerait bien avec le mur et qui ne quitte pas Bao des yeux, comme s’il avait envie d’intervenir, mais qu’il n’y arrive pas. Il le voit même dissuader Phil de s’en mêler, parce qu’il sait quelque chose, il le voit dans ses yeux. Les mains dans les poches, Wyatt en silence, s’approche par le contour de la pièce, un pas après l’autre comme si c’était une promenade de printemps. Il veut voir de ses yeux la gueule de Bao.

Bao, lui, a un peu brutalisé Bar, mais ça aurait pu être pire. Il lui a tout balancé dans la tronche. Malheureusement pour Bar, il a dit la chose de trop, au mauvais moment, au mauvais endroit parce qu’en soit, à par son caractère pourri pour une raison que Bao ignore, ou même Jian ou Wyatt, il n’a rien fait de si désastreux. En soi, ce n’est même pas la morale de Bao à Bar qui inquiète Jian et Wyatt, mais bien le trou qu’il a fait dans le bureau et sa mutation soudaine. Il aurait pu se contenter de balancer un truc ou de râler, ou même de gueuler un bon coup, mais pas au point de muter, il y a autre chose.

Juste après avoir fini son ultimatum à Bar, on entend la voix de Tuay qui résonne et Bao tourne lentement les yeux vers la petite fée. Quoi , même lui , il est contre lui? Alors c’est ça , ça recommence? Encore? Est-ce que c’est ENCORE la souche de la trahison et qu’il va encore devoir saigner en dedans, abandonner sa vie pour une cage, tuer son amour pour l’incompétence d’un troupeau de mômes qui ne comprend rien à rien? Bien plus blessé par le passé qu’il n’a jamais voulu l’accepter, il penche la tête.

- Je t’avais dit que je ferai et dirai des choses qui allait te contrarier non? Et au passage, vous n’avez pas besoin de moi pour aller trop loin. C’est facile de nous accuser tous les trois d’avoir ramener la merde ici. J’ai sacrifié dix sept putains d’années… en cage… à cause de cet enfoiré qui à l’époque, voulait déjà liquider tout le monde… et aujourd’hui, ton père m’a demandé de sortir votre génération de rêveurs de ses griffes, parce qu’il revient à la charge comme si … tous les sacrifices, tous ces gens que j’ai buté, toutes ces années dans une cellule d’isolement, n’avaient servi A RIEN!?

Sa gorge est serrée, pour la première fois depuis des années, la réalité lui volant en pleine figure. Jian fait le lien d’un coup . Le regard noir que lui jette Bao lui congèle tout le dos. Il avale sa salive.

- Et toi tu aurais du me le dire putain, que grogne Bao dans sa direction, alors que le phalanger tient son regard, même s’il ne fait pas le fier, restant derrière Phil, près à partir en courant si Bao craque. Derrière lui, il a croisé ses doigts. Faites qu’il tienne encore un peu, il doit parler à Tuay, vite. D’ailleurs Bao regarde Tuay, le bureau et soupire. Ils sont tous en danger de mort et Tuay penses à son bureau. Et le chat qui lui balance qu’il est celui qui bosse le mieux dans cette pièce? Mais c’est sympa pour les autres ça encore une fois. Il ne doute vraiment de rien le félin. Dans cette pièce, il y avait Tuay et Phil. N’est-il pas au moins censé respecter ces deux là? Le djinn plisse les yeux, sidéré. Il ne comprend vraiment rien ou bien? Il secoue la tête, bien loin de la réalité des autres, la sienne, et il se dit qu’encore une fois, c’est lui qui va devoir faire le sale nettoyage… parce qu’aucun d’entre eux ne peut tenir seul face à Lobster… Sa mutation régresse un peu mais pas ses yeux.

- T’auras qu’à prendre ça sur ma paie, qu’il lâche en prenant la porte de sortie, sans s’arrêter. Il va où ? Aucune idée, et Wyatt regarde Jian? Ils n’aiment pas ça. Bar a déjà quitté les lieux. Il suit Bar? Jian attrape la main de Phil, et s’approche de son oreille.
- Rattrape Bar. S’il te plait. On a un problème avec Bao. Je t’expliquerai après, mais va le chercher, faut pas qu’il croise Bao dehors.

A ça, suit son regard très inquiet dans les yeux de Phil dont il sert la main. Wyatt lui, regarde de nouveau le plafond, faisant une moue bizarre, faisant passer l’air de sa joue gauche à sa joue droite, après avoir souri à Tuay.

Pauvre petit père, il est pas aidé avec tout ça… ah … ça pue , ça pue. Il s’avance vers Tuay quand il voit que Jian avance déterminé vers lui. Wyatt plisse les yeux, penche la tête sur le côté à l’encontre de Jian.


- Tuay… écoute, je f’rai tout ce que tu me diras de faire, j’irai où tu veux que j’aille mais tu dois m’écouter. Faut pas que Bao sorte…
- Dis moi Jian, l’autre balourd, il a pris ses médocs depuis qu’il est sorti?

Jian se fige comme si l’herbe lui avait été coupée sous le pied. Le regard, les muscles, tout. Wyatt hausse les sourcils, clignant des yeux.
- Ca veut dire non, qu’il renchérit sans le lâcher des yeux. Eh beh on est pas rendu… je suppose que… je vais aller l'assommer et le ramener alors…

Il dit ça avec le plus grand naturel du monde, s’éloignant toujours les mains dans les poches avec une nonchalance incroyable. Avant de sortir, il fait apparaître sa tête par la porte et dit à l’attention de Tuay:
- Oh et .. j’veux être payer pour ça hein!
Du style mon contrat doit débuter aujourd’hui, genre la toute de suite, ok. Kiss Bro! et il disparaît. Jian ramène lentement les yeux sur Tuay.

- C’est une question très importante… Je sais que vous êtes proches… Est-ce qu’il prend son médicament…? Le prend pas mal s’il te l’a pas dit, je l’ai découvert au pif en recevant le colis de son père à sa place. A la fin, on devait s’y mettre à deux moi et Wyatt pour lui faire avaler, parce qu’il ne veut pas. Je te raconterai tout, même s’il va me trucider… mais avant, faut appeler son père pour savoir s’il lui a bien envoyé et dans ce cas ça veut dire qu’il l’a arrêté, et ça veut dire qu’il va de nouveau ne plus contrôler ses instincts… Il va tuer n’importe qui … Faut qu’il reste avec nous…

Sur son visage, ça se voyait qu’il avait la peur au ventre.

UNHOLMERE
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Dim 14 Mai - 16:56
Bon. Récapitulons. Tout d’abord, la situation extérieure. Thawan, son frère, ou plutôt, son demi-frère, est parti en croisade contre Tuay. Nothing new, nothing that he didn’t know before. Seulement, un nouveau paramètre entre en jeu : Lobster, le psychopathe qui a torturé Jian et mené la vie dure à Bao, mais ça, c’est une autre partie de l’histoire. Dans la possibilité où les deux hommes s’allient, se découvrant des points communs - aussi romantiques que cela puisse paraître - ou des buts qui peuvent se rejoindre, tout le monde se retrouve en danger avec pour cibles principales Tuay et Jian. Evidemment, les deux plus petits. Ceci est la situation de base, celle qui a amené cette réunion. Et bien sûr, des révélations sont tombées. Lobster a marqué Jian, à la connaissance de Bar, Phil, Bao et Wyatt (nouvellement arrivé dans le gang, on t’aime, t’es super) et l’a obligé à faire un choix terrible. A la connaissance du japonais, les expérimentations sur Lobster peuvent mener à le rendre tout simplement surpuissant. Quelque que personne ne souhaite, bien sûr. Alors, en toute conscience de cause, pour se protéger, Jian a mangé la puce contenant toutes les informations permettant cette transformation. Malgré le danger nouveau qui pèse sur lui, force est de constater qu’il a sans doute sauvé une grande partie du groupe avec cette décision contraignante. Mais la peur a saisi le moins exposé à ces problèmes : Bar. Et c’est là, que l’on part sur la partie de l’histoire la plus messed-up.

Alors que Bar accuse Jian, Tuay, tout le monde, d’être complètement inconscient, qu’il était le seul à voir le danger et le fait qu’ils allaient tous mourir, Bao s’énerve. Mais pas “s’énerve” dans le genre : “écoute Bar, ça suffit, on sait que t’es faible, ferme ta gueule”. Non. Il s’énerve. Menant à la destruction partielle du bureau de Tuay - un meuble, encore un, qui subit Bao dans cette histoire. Et alors que Bao se fait la victime, ramenant toute l'ingérence de Tuay dans son propre nez, devant tout le monde, la “petite fée” se durcit étrangement. Son visage est fermé, bouclé comme si ses mimiques allaient être inspectées par un individu et qu’il ne voulait laisser aucune émotion transparaître. Bao est blessé, a l’impression que sa vie sacrifiée n’a été qu’un tour de monopoly, et qu’il a simplement perdu dix-sept tours en prison. Aussi inutile que ça. Et l’un part, Bar, sans raté un petit commentaire, qui n’affecte ni Tuay ni Phil. Ils ont l’habitude, et ils savent que le félin finira par faire le tour de la situation. Puis Bao, qui part, comme s’ils n’étaient pas les deux qui avaient failli s’exploser contre un mur, comme si c’était tout à fait le moment de le faire. Tuay soupire, portant ses doigts à ses tempes pour réfléchir. Est-ce qu’il s’était jeté dans la bataille, les deux autres se seraient calmés ? Oh, Tuay n’était pas là pour s’occuper d’hommes avec des anger issues, il avait ses propres issues à gérer. Et il n’était pas la mère de ces gars. Jian demande à Phil de trouver Bar, et bien sûr, le lycan y va sans réfléchir. Les doutes de son hybridation commençaient à se faire sentir - Tuay avait plus l’impression d’avoir un chien qu’un loup devant les yeux, mais passons - mais c’était pour une autre conversation… Encore.

Seul, avec seulement Jian et Wyatt dans la pièce, les trois relativement plus calmes de cette histoire - relativement, parce que Jian est hyperactif et de ce qu’à entendu Tuay, Wyatt… possède son univers - tout semble se poser un minimum. La conversation la plus lunaire possible arrive à cet instant. Bien sûr. Bien… sûr. Tuay écoute, toujours, comprenant une nouvelle pièce du puzzle. Il jouait à plusieurs jeux en même temps. Aux échecs avec Thawan, au puzzle avec Bao, et peut-être au Docteur Maboule avec Jian. Alors que Wyatt lui demande d’être payé pour ça, il secoue simplement la main dans l’air, hochant la tête comme si ça allait de soi. Bien sûr que ça allait de soi. Tuay paye tout le monde pour le travail qu’ils produisent. Et Wyatt travaille pour lui maintenant. Et contrairement à son frère, il n’avait pas besoin de tirer dans les caisses de leur paternité pour s’en sortir. Ses yeux se portent alors sur Jian. Il avait l’air d’avoir peur. Non, il a peur. Peur de Bao, peur de ce qu’il pourrait faire. Malgré les quelques impressions que Tuay avait ressenti en la présence du djinn, il n’avait jamais été aussi effrayé par lui. Mais il pouvait voir d’où cela venait. Peut-être parce qu’il pourrait protéger Bao de son corps, même s’il le tuait sur place. Mourir, Tuay avait cru y arriver plus d’une fois. Et le jour de son dernier soupir, il le choisira.

Tout d’abord, on se calme. dit-il a Jian, avec la patience du monde, patience qu’il n’avait pas quand il était plus jeune. Je vais me renseigner auprès de son père, sur ta demande. Son regard se porta sur son meuble cassé. Si Wyatt veut être payé, il reviendra avec Bao ici même, alors ne t’inquiète pas. Mais avant qu’ils ne soient là, raconte-moi cette histoire de médicaments.
Tuay ne pouvait pas mettre en place ses pions, si ses propres pions cachaient des petits secrets dans leur poche. La puce de Jian, les médicaments de Bao, l’ancienne meute de Phil. Il était sûr que Bao avait une idée précise de comment jouer sur les tableaux devant eux. Tuay n’attaque pas, il défend. Et la première chose qu’il allait devoir faire est de couper la tête du fou de Thawan.

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A peine arrivé, que Wyatt était balancé dans le tas. Quoi que non, en vrai, la tête devient aussi chiante que l'océan sans personne avec qui la partager, donc la venue de Bao , il l'avait accueilli, bras grands ouverts. Mon bro!! Un bro qui part en couilles , mais pourquoi on précise en fait ? Il partait toujours en couilles en prison. Wyatt avait même fait plus de sport en étant de son côté, que du côté de lobster. C'était plus fun d'être avec lui, et sa manière de penser était étonnante, lui ça le faisait marrer. Alors, oui, quand Jian a fait sa tronche de Hamster pris la tête dans le sac à graines, il a compris.

Qui d'autre pouvait le ramener hein? Une fois dehors, il le cherche à l'odeur. Comme les requins, il peut détecter le sang à des kilomètres… tant qu'il ne sent rien c'est que c'est pas pire. Les mains dans les poches, il se balade, le cherchant jusqu'à ce que l'odeur le fasse tilter. Demi tour, il l'a dépassé? Dans sa recherche, il entend du bordel dans une ruelle, le sang lui montre clairement au nez, ça lui fout les crocs. Ne pas céder, il faut le ramener. Sauf qu'un des types a tout vu, et part en courant en hurlant, vers wyatt, espérant obtenir de l'aide, alors qu'en arrière plan le corps mi vouté, épineux et noirci d'un Bao en plein pétage de plomb se meut sur un autre corps mal en point. Bon apparemment c'est des sales types. Vu le couteau que l'autre a encore dans la main et leur dégaine. Ah bah oui mais si vous rackettez le mauvais gars aussi… fait s'acheter un cerveau les mignons! Enfin non , pas mignon. Le type lui arrive dessus, la tête en pétard, mais contre toute attente, Wyatt lui attrape le cou, lui écarte sur le côté et mord dedans à l'abri des regards, le type finissant choqué, puis inconscient au sol après quelques secondes, six trous de canines dans la base du trapèze et la mémoire en moins à son réveil.

Puis un grand soupir de contentement, la main sur le ventre qui le tapote pour une faim un peu comblée. Pas super salé mais ça va, une touche de rhum, ah il n'était pas sobre ? Concentré de nouveau sur Bao qui l'a senti venir, Wyatt lui aussi moitié transformé lève une griffe.

- Sois mignon, tu lâches ce type.
- Dégage, qu'il rugit en resserrant sa prise sur le type qui a déjà bien morflé et qui vient de perdre connaissance.
- Tu vas le tuer.
- Et alors? Ça leur pose un problème de me tuer a petit feu, moi? Humains de merde!
- T'es grognon, ça te rend pas beau.
Bao jette le type au sol et comme à chaque fois qu'il perd le contrôle a ce point, il oublie que Wyatt a ce qu'il faut pour l'arrêter, à savoir sa pleine conscience et ses aptitudes, là où Bao n'est que chaos et massacre. Ça finit dans le décor, tout ce qui n'est pas fixé au sol vole, est écrasé ou sert d'armes et Wyatt est blessé, comme Bao. Chance pour eux, les deux régénèreront dans les heures à venir, leur sang se stoppera d'ici quelques minutes. Que le silence se fait, c'est avec un wyatt qui tient le djinn en clé d'étouffement, les crocs plantés dans son cou. Dans un souffle de satisfaction terrible, le smile reste alors qu'il s'extirpe de sous son corps inerte.
- Ah putain, ton sang c'est vraiment de la tuerie… bon!
Debout, il se tape les fringues et prend le bas de son tee shirt pour s'essuyer la bouche et le cou, mais bon il va en rester.
- Allez, on rentre chez la fée clochette.
Le voilà qui charge Bao sur l'épaule et le tableau vaut le détour. Deux gros balourds par le détour des ruelles, parce que les grandes routes, trop risqué.

**

De l'autre côté, Jian a osé pour la première fois parler à celui qui est son patron. Et vu que les autres le tutoient, il le fait aussi, avec un peu d'appréhension. Et Tuay l'écoute. Jian aurait pensé se faire engueuler, vu le merdier que ça a causé mais pas du tout.

Un instant il reste figé, sans comprendre. Pourquoi il l'a défendu tout à l'heure? Et pourquoi cette gentillesse et ce sang froid? Il commence à comprendre pourquoi il plaît a Bao et c'est d'autant plus pour ça qu'il lui doit la vérité. Tuay doit avoir toutes les armes en main pour pouvoir se protéger mais aussi protéger Bao.

- Faut le faire le plus tôt possible… Wyatt va revenir avec Bao c'est sur. Le temps que quelqu'un apprenne le médicament, Bao va rester …

Il soupire et s'assoit.
-Je suis désolé… je passe pour celui qui est au courant de tout mais je ne fais jamais exprès, les sens traînent partout et j'ai très bonne mémoire… c'est mes gènes…

Un instant d'hésitation, torturant machinalement la bague de son pouce en fixant le trou sur le meuble.
- Je le sais parce qu'il me l'a raconté. Bao est né en labo. De base, c'était un labo indépendant, des généticiens qui manquaient sur des croisements hybrides rares, le dirigeant de ce labo était son père, un passionné d'adn de cryptides. Leurs travaux ont eu du succès et le gouvernement a voulu s'approprier les travaux. Le labo a été Saisi et le père de bao avec une assistante, se sont enfui avec le seul bébé viable du labo. Il avait un peu plus de deux ans. Pour se protéger, il a demandé la protection d'un ami de longue date, un chef de famille. Je viens de comprendre avec tout ce qui vient d'être dit… c'est ton père je crois… Il a grandi et développé de nouvelles capacités mais aussi une mutation génétique pas prévue. Il a plusieurs stades. L'humain, le soft, puis t'as celui où les épines sortent du dos et sa peau change mais il parle encore. Tant qu'il parle, c'est pas pire, ya moyen parfois de le calmer. Puis le stade primordial, où il parle plus mais il est encore bipède et le final… je l'ai vu qu'une fois… contre lobster… il n'a plus rien d'humain… physiquement comme mentalement. Il ne sait pas pas que je l'ai vu, j'étais caché de lobster a ce moment…
son père a mis au point une molécule capable ble d'endiguer les deux derniers stades… voir les trois, mais ça a tendance à le rendre plus docile et à décupler sa libido a la place… On devait faire gaffe après qu'il ait pris le Médoc. Mais au moins, il pouvait vivre comme les autres. Voilà… tu sais…



--

Bar et Phil étaient presque tombés amoureux l’un de l’autre sur le coup. Phil a le sourire que Bar n’a pas. Bar pourrait lui parler pendant des heures sans que Phil n’ait besoin de prononcer un mot. Leur premier rendez-vous s’était soldé par un fou rire, complètement trempés, cachés sous le parapet d’un restaurant de luxe qu’ils ne pourront jamais s’offrir, à une heure impossible de la nuit. Phil avait aimé le regard profond du félin. Bar avait adoré la manière dont le loup-garous pouvait s’endormir au milieu d’une conversation. La première transformation de Phil, Bar était resté à côté de lui, lui caressant le museau, pour le cacher, alors que les chaînes le retenaient. Il savait que Phil détestait sa forme sous l’effet de la pleine lune. Parce qu’elle était douloureuse, mais surtout incontrôlable et hideuse. Il perdait toute humanité, tout cœur, tout amour, une fois sous cette apparence. Et cela le terrifiait. Parce qu’il pouvait faire n’importe quoi. Alors, même si le loup l’avait prévenu de ne pas s’approcher, Bar l’avait fait. Petit à petit, comme pour dresser un animal en cage. Et le loup avait cédé, l'acceptant à ses côtés pour le reste de la nuit. La détransformation pouvait être tout aussi douloureuse. Le lendemain, la panthère l’avait soigné, posément, lui laissant le silence parce que Phil ne pouvait pas lui dire. Pas encore.

En réalité, même si Jian ne lui avait pas demandé, Phil serait allé chercher Bar. Parce qu’il le connaissait. D’ici une heure ou deux, le jeune homme aura fait le tour de la conversation, aura repris ses esprits, se sera calmé. Lorsqu’il le trouva, il était dehors, recroquevillé dans un angle de mur, à fumer d’une main tremblante. Bao pouvait être terrifiant et Bar n’était pas de son gabarit. Il avait fréquenté des gens normaux, n’avait connu que les couloirs des écoles, de la faculté. Et puis, il avait tout perdu. Lorsque Phil s’approcha, il remarqua que les oreilles de Bar étaient toujours aplaties sur sa tête. Il est terrifié… Leurs yeux se rencontrent, et un court instant, Phil perçoit un sentiment dans les yeux de l’autre jeune homme qu’il ne comprend pas. Bar avait cela dans les pupilles, des émotions indescriptibles pour les autres. Tuay l’avait dit une fois, qu’il n’arrivait pas à savoir s’il était triste, en colère ou fatigué. “Mais il avait autre chose…” avait chuchoté la fée. “Et je… Je ne sais pas.” Phil avait compris, car lui aussi la sentait. Quelque chose se produisait, l'écartant à petits pas de lui.
-Tu es venu me gronder ? demanda Bar avec un sourire narquois. Tu dois en avoir marre de courir après tes mecs…

Phil s’accroupit devant lui, les avant-bras sur les genoux, le regardant dans les yeux. Comme ça, Bar ressemblait à un chat qu’on aurait abandonné dans un carton. Et c’est un peu comme ça que Phil l’avait trouvé. Mais lui aussi avait été un chiot abandonné dans une boîte. Et c’est Tuay, en réalité, qui les avait récupérés.
-Bien sûr que non. répondit Phil en le regardant dans les yeux. Je n’arrêterais pas de courir après toi.
-Arrête de mentir.
Il le vit porter sa cigarette à ses lèvres, inspirant doucement, tentant d’avoir l’air okay, alors qu’il ne l’était pas du tout. Phil savait que Bar ne comprenait pas en quoi il avait mal parlé. Pour lui, tout le monde agissait comme des idiots à prendre des choix qui les mettent en danger. Parce que Bar n’a jamais réellement été en danger, il n’a pas dû prendre ses choix. Tout le monde lui a toujours imposé sa place, l'obligeant à s’y conformer. Un carré de pelouse où il était placé. Jusqu’à ce que les propriétaires de ce bout d’herbe ne le jettent dehors. Bar ne s’est jamais battu. Phil lève la main, lui prenant les doigts entre les siens.

-Tu n’es pas obligé d’être comme ça avec moi. chuchote-t-il à Bar, lui caressant le dos de la main.
Bar laissa un petit silence, observant les doigts de Phil sur lui.
-J’ai peur.
-Je sais.
Phil fit un minuscule sourire, regardant Bar dans les yeux. Lui aussi, il avait peur. Peur de perdre sa vie, peur de ses nouvelles informations, peur pour Jian, pour Tuay… pour Bar. Il avait peur de perdre le contrôle si quelque chose se passait, de perdre son humanité, de redevenir comme avant. Un corps, sans âme, sans volonté, bon qu’à découper et chasser.
-On va s’en sortir. promit le lycan en se rapprochant, l’attirant à lui dans un câlin. Tant qu’on est ensemble, on s’en sortira…

– – – –

Tuay lève un sourcil dans la direction de Jian. Le japonais avait un débit de paroles tout à fait incroyable, mais ce n’était pas cela qui impressionne réellement la jeune fée. Plutôt la manière dont il avait besoin de tourner un peu en rond avant de parler, avant de répondre à la question. Tuay pouvait presque voir les rouages dans le cerveau de l’autre garçon. Il était astucieux, malin, le petit homme. Une intelligence qui ne s’apprend pas du jour au lendemain. Il savait écouter, apprendre et retenir les informations, même s’il possédait quelques difficultés à répondre à des questions simples. Jian était un petit puit d’information, un bon moyen de coller des pièces entre elles, de compléter un tableau. Et encore plus maintenant qu’il avait la source d’informations la plus importante de cette situation. Une clé parfaite. Une clé que Tuay doit récupérer.

La première partie de ses informations, Tuay en avait eu vaguement vent dans sa jeunesse. Les histoires de Thawan pour lui dire ne pas s’approcher de Bao. Et même si Tuay ne savait pas encore qui pouvait bien s’appeler ainsi, du haut de ses trois ans, il avait retenu tout cela. Des histoires sur les mercenaires de son père, sur les espionnes de sa mère, sur les hommes de main, les gangs. Tuay, bloqué dans la maison, avait toujours été au coin des portes, observant ses hommes et ses femmes qui passaient dans la maison, de pièce en pièce. Et parfois, on l'apercevait, alors on venait rapidement claquer la porte à son nez. Sauf une fois, où il s’était retrouvé assis à côté de son père adoptif, à cinq ans, pouvait voir toutes les armes sur la table basse du haut du canapé.

La suite, il l’ignorait. Il ne savait pas qu’il existait plusieurs “niveaux” chez Banshee. Des situations qui semblaient effrayé Jian, mais qui, étrangement, ne rendait que Tuay plus curieux. Ne pas brider Bao pouvait amener à avoir un réel monstre dans les mains, tel que le décrivait Jian. Et Tuay n’y voyait pas d’inconvénient. Parce que les gens qui ressemblaient à des humains avaient toujours été les plus monstrueux. Phil est la douceur d’une crème, alors qu’il peut devenir une abomination en quelques secondes, il suffit d’une perte de contrôle. Alors, si Bao subissait cela aussi, il n’y voyait pas vraiment de problèmes. Tuay n’avait pas peur de la monstruosité. Il préférait la voir sur les corps, plutôt que d’en subir les atrocités. Car, qui est le plus terrible, entre une mère qui force délibérément son fils de douze ans à vomir son repas en lui mettant les doigts dans la bouche et un homme qui n’a pas demandé à devenir ce qu’il est, devant vivre avec même si cela le rend inhumain aux yeux de la société ?
Merci. répondit-il, en lui donnant une petite tape légère sur l’épaule. Je vais appeler son père. Même s’il n’allait jamais demander à Bao de prendre ses médicaments. Tu aurais d’autres choses à me dire sur lui ? demanda-t-il avec un nouveau sourire encourageant. Juste pour savoir…

--

Wyatt était détendu comme d’habitude. La gueule balafrée, le tee shirt en pièces sur le ventre qui commence déjà à se résorber, étant plus rapide en régénération que Bao, grâce à l’eau qu’il a pris sur la gueule dans le combat, en renversant un tonneau plein de pluie. Les écailles et les branchies ont de nouveau disparu. L’une de ses cuisses à bien saigné, mais elle aussi commence à se refermer tranquille. Tranquillement, Bao sur l’épaule, bien qu’il soit lourd, c’est sans compter sa force décuplée qui lui permet de porter quasi n’importe quoi de moins de 200 kilos sans trop de force. Il parait qu’il doit cacher ses capacités ici bas, mais comment peut-il ramener 100 kilos de barbaque sans sortir les muscles? Prudemment, il finit par regagner la zone proche du club, évitant aussi de croiser clients et autres membres du personnel encore présents, même si peu nombreux vu l’heure et juste avant, il arrive par la sortie par laquelle est passé Bar. Devant ses yeux Phil et Bar accroupis au sol, et il sent d’ici la peur immense congestionnée dans le gros chat. Il faisait le dur à l'intérieur mais … Bao avait visiblement mis dans le mille, malgré son manque total de tact … Le chat ne maitrisait effectivement rien, et cette agressivité démontrait juste qu’il était plus fragile que les autres et ça, Wyatt le note bien dans un coin de sa tête. Celui là était à surveiller. Contrairement à Jian qui a débordait d’une fragilité apparente et qui était en béton à l’intérieur, Bar lui, affichait l’inverse et c’était dangereux pour lui. Un jour, il devrait lui expliquer, même s’il se doute bien que vu son premier jugement, ça va être compliqué de l’approcher. Mais n’est pas Wyatt qui veut et le léviathan approche qui il veut quand il veut et ça passe ou ça casse. Il cultive l’art de contrôler sans contrôle, de laisser le bordel se cultiver pour mieux le guider.

L’océan entier est un chaos et pourtant, quand il le décide, la parade kinétique se réveille et il soulève ce chaos pour mieux le rendre efficace. Il faut être lui pour comprendre.

Sous son apparence humaine désastreuse, du mec qui a presque pris une bombe à fragmentation dans la gueule, vu l’état de ses fringues et le sang qui le parsème, bien visible sur ses bras nus, de quoi choquer n’importe qui, il passe devant le duo, avec un sourire nonchalant.


- Hey le gros chat… le prend pas trop au sérieux ce qu’il t’a grogné ok, respire, il a pété un plomb… personne n’est infaillible.

Il a bien compris en les voyant que ces deux là sont ensemble. mais alors qu’est-ce qui se passait entre le clébard et le hamster? Il n’y comprend rien mais bon, ils font ce qu’ils veulent. Il s’arrête, juste deux secondes et se retourne en levant un index.
- Juste… On sent tes phéromones de peur du bout de la rue, tu vas les attirer si tu fais ça. C’est pas grave si tu es fragile, tu as le droit, tu gères à ta manière, mais … mets toi à l’abri si tu veux baliser. Là, c’est dangereux.

Est-ce qu’il s'inquiétait pour eux? Et pourquoi pas? Bao l’a ramené ici en lui exposant les conditions et il les avait acceptées. La famille. Il préférait celle-là à la sienne d’origine. Et c’était des baby, il aimait bien ce sentiment d’être un des plus puissants. Il pousse la porte , pour entrer dans un couloir qu’il connaît.

Pendant ce temps , Jian a eu le temps de parler avec Tuay. Il lui a expliqué rapidement comment ils vivaient en prison, que Bao ne supportait que très mal le fait d’être enfermé dans une cellule et que ça avait duré 17 années. Que pour le contrôler, ils le tazaient, ou lui injectaient de la kétamine dans le cou pour le traîner ensemble en isolement. Qu’il avait déjà défoncé les portes conventionnelles de prison et que du coup, la cellule où ils étaient, étaient une des plus solide, avec des barreaux énormes renforcés, qu’à la fin, même les circuits d'aération avaient été changés parce que Jian s’échappait par là. Ils étaient tous les trois dans le quartier haute sécurité, difficile à croire pour un petit gars comme Jian, qui ne ferait de mal à personne, mais ses compétences et son hyperactivité, ainsi que son passé avec Lobster faisaient qu’il était difficile à surveiller, parce que quand on lui disait un truc sinon, du genre “assis”, il cherchait pas plus loin, il s’asseyait en face du garde. Il n’était pas un trouble dans le sens violent et mutant comme ses deux partenaires, il était un trouble dans le sens “tu m’vois? tu m’vois plus.” Et s’il pouvait s’échapper, ça veut dire qu’il pouvait faire s’échapper les autres et ça, ça posait un réel problème.

Il lui expliqua aussi les régimes particuliers très carnassier de ses ainés, leurs habitudes, comme Banshee qui voulait toujours dormir au sol, alors que Bao voulait dormir sur son pieu. Et la différence étonnante qu’il y avait entre ces deux extrêmes, même si c’était une seule personne, pas une dissociation de personnalité. Mais … Jian préférait Banshee. Bao était plus calme et humain, c'était vrai, mais Banshee était plus curieux, plus instinctif, plus grognon oui, mais à juste titre.

Il aimait sa manière animale de voir le monde, parce que lui aussi la voyait pareil, il se sentait moins seul en compagnie de Banshee, comme s’il était avec un seigneur de la nature, tout simplement. Il avait cette fascination pour les créatures hors norme, qui avait leur place en seigneur dans ce monde, sur toutes les autres créatures qui se pensaient au dessus, comme les humains et qui au final pourraient être broyé par ces cryptides revenus d’ailleurs. Mais Banshee ne le faisait pas. Tout le monde a le droit à sa place pour le djinn, place qu’on lui a refusée et qu’il a repris et compte garder, alors pourquoi prendrait-il celle des autres, lui qui comprend la valeur de chacune.

Et il lui révèle une dernière chose à moitié , lui expliquant que c’était à Bao de lui raconter s’il en avait envie. Zephira, la mante. Sa première femme et son premier amour. Femme de confiance de la femme du chef de famille qu’il servait, donc au final , femme de confiance de la mère de Tuay, après des années de vie fusionnel, elle l’a trompé avec Lobster, et ceux , pas une fois, mais des dizaines de fois, il était devenu son officiel officieux. Des mois durant, ils se sont foutus de lui, lui ont caché, Bao pouvant reconnaitre les odeurs de chacun si elles sont animales mais pas conçu pour reconnaitre que le parfum sur elle n’était pas un parfum mais l’odeur de Lobster qui était végétal. Et quand le coup d’état des hommes de mains eut lieu pour désarçonner le père de Tuay , il y a longtemps, elle s’officialisa avec le ficus ambulant, en plein affrontement, attaquant Bao et le blessant plus que d’autres n’auraient pu le faire. La coupeuse de tête de ses mâles dans le règne animal avait visiblement gardé ce trait dans la vie humaine…

Et Bao l’a tué. Il l’aimait quand il l’a tué. Jian explique qu’il lui a raconté les détails de la tuerie… mais qu’il ne veut pas en dire plus. Le reste, c’est à voir avec Bao. Il lui dit comprendre sa réaction. Avec ce qui s’est passé, Bao a eu l’impression de faire un bond dans le passé, de de nouveau sentir la trahison arrivée, et … que s’il est attaché à Tuay… ça lui a fait perdre le contrôle. D’où le fait qu’il a pété un plomb et voulu endiguer tout ça avant le désastre possible.


Et Wyatt est entré, offrant un tableau un peu morbide de leur duo sanglant, s’avançant vers les deux petits gabarits. Jian se pince les lèvres en mode: ah … quand même. Sachant très bien que Banshee n’était pas mort, mais on aurait pu le croire.

- Avant que tu paniques, il est en vie et il va se régénérer ok…. , qu’expliquer Wyatt en l’allongeant sur le bureau qui peine déjà mais c’est le seul meuble assez long et large pour lui, sinon c’est par terre. Il se met à faire bouger son épaule, avec un petit soupir de soulagement.
- Il est pas léger …

Jian le regarde et fait signe de ses doigts pour montrer son visage, sa bouche et tout. Il sait que Wyatt a probablement crouncher un peu de Bao, au moins pour lui faire oublier sa connerie et le faire redescendre , et qu’ils se sont battus aussi. Et qu’il en a partout sur la tronche et le coup comme un gosse qui a bouffé des raviolis.

Wyatt écarte les mains du genre , bah je sais mais j’avais rien pour m’essuyer et montrer son tee shirt, et les trous dedans. Jusqu’à preuve du contraire, les trous, ça n’essuie pas bien ok.

- Je … vais chercher de l’eau et des serviettes hein…, que dit doucement Jian en s'éclipsant vers les coulisses pour chercher une bouteille d’eau et des tissus, torchons ou serviettes , ce qu’il trouve.

Pendant ce temps, Wyatt s'assoit dans un soupir de soulagement. Trop d’efforts, aaahh … il veut du repos. Bao toujours inconscient possède des blessures qui ont déjà coagulé. Y compris sur le cou mais ça suinte.

- On nous a pas vu, j’ai fait gaffe…

Faux, il a bouffé quelqu’un mais ça, il n’a pas besoin de le savoir.

- T’inquiète… il va bien. Même si … c’est peut être un peu impressionnant pour toi… ah et …

Il fait un signe du pouce vers la porte, alors que Jian revient les bras chargés de tout ce qu’il peut comme s’il avait dévalisé les coulisses.
- J’ai croisé le doggo et le munchkin à côté de l’entrée, ils sont entiers mais faudrait faire un truc pour le matou.. il a l’air de vraiment pas aller bien… Même si son mec a l’air de gérer.

Jian regarde Wyatt quand il parle de Bar, et le leviathan voit bien qu’il est perturbé. Ah jian… dans quoi tu t’es encore embarqué… Jian se reconcentre en silence sur les tissus et les deux bouteilles qu’il a trouvé. Il en tend une à Wyatt avec un chiffon propre, et l’autre il l’ouvre pour imprégner un autre tissu abondamment. Calmement, avec habilité, il passe le chiffon sur les bras du géant grossièrement, pour mettre à jour les plus grosses plaies. Puis c’est le tour du cou, puis de chaque ouverture de tissu.

UNHOLMERE
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Lieux de vie : Sous la ville, sous ton lit, dans les mers et entre les incendies, dans ta colère profonde, juste assez pour te rendre fou et après... dans ton âme, jusqu'à ce qu'elle ne soit plus.
Job/Fonction : destructeurs, Appelés du chaos que tu es. Samael, Lobster, Bathory, Ah Puch, Eve, and so one. Les rejetons déglingués de cette bonne vieille source.
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Dim 14 Mai - 17:09
La bouche contre l’épaule de Phil, Bar soupire légèrement, fermant les yeux un court instant, pour se permettre de se reposer contre lui. Pourtant, ils ne restent pas éternellement ainsi, car le félin finit par s’écarter, les pupilles dans celles de l’autre garçon. Il voulait bien croire à sa promesse. Et comme un idiot, il allait sans aucun doute le faire, parce que c’était le plus simple, le plus agréable. Il voulait qu’ils s’en sortent, que tout le monde termine bien. Une idée utopique, même pour lui. Parce qu’il avait entendu les discours de tout à l’heure. Leurs propositions étaient limitées, leurs choix tout autant, et s’ils voulaient survivre, ils allaient devoir se remettre à flot plus rapidement que prévu. Et même si Tuay leur faisait confiance à n’en point douter, Bar doutait qu’ils terminaient tous cette aventure.

Leur moment fut interrompu par l'arrivée de Wyatt. Les deux garçons levèrent les yeux vers lui et Bar se raidit en remarquant la manière dont il était désormais accoutré. Il avait du sang partout, ses vêtements sont en lambos, et si ce n’était pas pour le corps de Bao qui se trouve sur son épaule, il aurait juré qu’il s’était passé bien plus que “je l’ai calmé dans une ruelle à l’abris des regards, tout va bien”. Il semblait blessé lui aussi, ou peut-être fatigué, quelque chose qui forçait une part de Bar à vouloir l’inspecter pour être sûr qu’il n’avait rien qui pourrait potentiellement s’aggraver. Et quand il lui parle, les oreilles de Bar s'aplatissent immédiatement en arrière, sa queue remuant violemment. Il sent la main de Phil se resserrer légèrement sur la sienne. Pourtant, il hoche la tête, ravalant ce qui aurait pu être un commentaire méprisable. Il fallait qu’il se contienne. Il avait bien entrouvert les lèvres pour répondre, mais se ravisa aussitôt. Non… Il en avait déjà assez fait ce soir. Comme avec Jian les deux dernières fois. Wyatt passe son chemin, rajoutant une petite prévention qui fait froncer les sourcils de Phil. Il avait également senti la peur de Bar, mais il doutait qu’elle puisse être aussi forte. Pourtant, aucun des deux n’esquissent le moindre mouvement pour bouger, se regardant simplement dans les yeux après le départ de Wyatt. Bar touche son collier, le remonte sur son nez pour inspirer.

-Je sens si fort que ça ? demanda-t-il, réellement intrigué.
Phil haussa les épaules.
-Pour moi non…
La confusion s’installe entre eux, avant qu’un rire commun ne leur échappe. Phil se redresse, aidant Bar a en faire de même. La panthère jette sa cigarette sur par terre et l’écrase du talon. Phil a les mains dans les poches maintenant.
-On devrait y retourner. propose Bar.
Le loup hausse les épaules.
-J’en ai pas trop envie… Et puis, on doit parler.
Ah… Bar hoche la tête, s’adossant à son mur. Et Phil se rapproche légèrement. Ils doivent parler…

– – – –

Tuay se rapprocha légèrement de Jian, écoutant tout, ponctuant de temps à autres les quelques révélations de “oh vraiment ?” “non, c’est vrai ?” “effectivement” “tu es sûr ?” “wouah”. Son sourire se faisait encourageant, calme, complètement okay avec le fait de récupérer des informations sur son homme, tant qu’il le pouvait. En réalité, il connaissait une partie de la vie carcérale de Bao, l’ayant vécu au travers de ses discussions avec Banshee. Oh, bien sûr, il ne savait pas tout, seulement les moments où ils ne pouvaient plus communiquer, parce que Banshee était mis en isolement. Cela l’attristait toujours. Même s’il ne lui racontait pas tout ce qui se passait dans cette cage. Surtout que s’il faisait le lien, Tuay et lui avaient dû commencer à discuter après le départ de Jian. Il aimait bien l’entendre digresser au cours de ses explications, Jian possédait bien un esprit qui tournait à mille à l’heure. Mais ce n’est pas grave, il en apprenait toujours plus. Une reine doit bien savoir comment se déplace ses pions pour attaquer le roi d’en face. Et Tuay n’avait pas de roi à protéger de son côté. Parce que le groupe ne travaillait pas pour un unique, mais pour tout le monde.

Son attention changea pourtant, alors que Jian partait sur un sujet qui paraissait plus sensible. La vie romantique de Bao, celle-là même qui lui échappait encore aujourd’hui. Et même s’il ne montre rien réellement à l’extérieur, ses yeux se firent un peu plus inquisiteurs, avalant chaque détail. Il n’avait pas besoin des circonstances de la mort de cette femme, parce qu’il savait de qui il s’agissait. Enfin, qui elle fut. Tuay possédait tous ses souvenirs de cette époque, et jusqu’à aujourd’hui. Sa mère lui tapotait la tête du bout de ses ongles en le traitant de petit cochon. Tout s’additionna dans sa tête. Banshee lui avait raconté les raisons de son incarcération. Les évènements se mettaient en place. Avec un sourire, il regarde Jian avec sincérité en disant :
Merci pour tout ça, trésor.

La porte s’ouvrit alors sur Wyatt tenant Bao en sac à patates ce qui surprit réellement Tuay. La discussion avec Jian s’arrêta là. Car en voyant l’état de son homme allongé sur son bureau - qui subit encore, le pauvre - Tuay se désintéressa complètement de sa petite enquête. Il se pencha au-dessus de Bao, inspectant ses blessures. Evidemment, cet idiot s’était battu avant d’être arrêter. Délicatement, il lui écarte des mèches de cheveux traîtresses, tombant sur ses yeux, les décalant avant de lui toucher la joue. Jian s’en va et Wyatt se pose. Tuay l’écoute, se redressant simplement pour le regarder. Il sait qu’il ment, il y a toujours du monde dehors, que ce soit des voyous ou des clients, même parfois des membres du staff et puis tout à la fois quelque fois. Il lève un sourcil dans la direction de Wyatt, demandant implicitement s’il est vrai ce mensonge. Il a toujours le bout des doigts effleurant la nuque de Bao, avant qu’il ne doive s’en détacher pour faire complètement face à Wyatt, afin de lui parler.

Ne t’inquiète pas pour eux. sourit-il en essayant d’articuler pour l’aider à comprendre.
Tout se couple dans son esprit, avec la facilité d’une équation qui arrive à terme. Maintenant, il fallait savoir si le résultat allait être le bon. Il ne voulait pas quitter Bao, mais il avait un appel à passer. Plusieurs en vérité. Sortant son téléphone de sa poche, il se tourna vers Jian.
Je reviens. prévient-il avant de sortir, appuyant déjà sur le contact.
La sonnerie retentit deux fois avant que la personne ne décroche. Tuay s’avança dans le couloir.
Leila… J’ai un travail pour toi…


--

Trèsor? Hein, que quoi? Un surnom? Encore un, mais celui-là, on ne le lui avait jamais fait. Nope nope, c’est pas viril ça hey! Pourquoi pas ma puce aussi , ou mon minou. Pas le temps de lui dire quoi que ce soit que Wyatt fait sa grande entrée et tout le reste suit. C’est qu’il n’est pas habituel au langage du milieu notre phalanger, ça viendra. Et Wyatt comme à son habitude qui pose le corps du djinn comme un Packaging Amazon un peu trop volumineux, et vu l’état du paquet, clair qu’il ne fera jamais chauffeur livreur.

Posé, Wyatt observe les reflexes du petit infirmier de fortune , Jian, comme quand il était en prison et que Bao revenait encore amoché. Vrai qu’il a besoin qu’on lui nettoie ses plaies pour accélérer la guérison, lui, c’est bien plus rapide, ses défenses immunitaires étant propres aux animaux sauvages sang pur. Après tout, il avait passé un siècle en plein océan au milieu de milliers de virus et autres conneries du genre, alors …

Le leviathan le voit , le sourcil du petit ami de Banshee et en réponse, il hausse lui-même un sourcil en écartant de nouveau les mains. Il veut bien ne pas réagir à tous les sons, mais il n’a pas le décodeur du langage des sourcils. Ça veut dire la même chose si c’est le gauche ou le droit? Et si on ferme l'œil opposé? Est-ce que c’est propre à son hybridation? Il suppose que c’est en lien avec son mensonge, et lève une main, parait que ça veut dire je jure, mais bon, lui et le je le jure quand il s’agit de nier une connerie… Bon sauf quand c’est sérieux mais c’est pas sérieux là, c’est juste un petit accrochage, c’est rieeeen.

Oh bah ok! Faut s’inquiéter pour personne en fait ici?

Entre lui qui dit de pas s’inquiéter pour Bao, l’autre qui sort qu’il faut pas s’inquiéter pour Bar et Phil, et visiblement, Tuay n’est pas plus inquiet que ça concernant sa propre personne et wyatt n’a jamais été inquiet pour sa propre personne non plus. Pour ça faudrait qu’il comprenne ce que ça fait de se sentir réellement en danger. Ah si, le jour où il est passé dans l’hélice d’un paquebot, là, ça a piqué. A ne pas refaire, un paquebot c’est the limit! Et encore! S’il ne l’avait pas surpris là aussi! C’est facile quand on pèse des milliers de tonnes! Pancake dans l’hélice le triton XXL. Pour en revenir à de qui doit-on s'inquiéter. Il reste plus que Jian. Oui non en mais lui… fait tout lui oter, même le grille pain !

Sous ses yeux, il revoit Jian arriver, se mange une serviette et se saisit de la bouteille d’eau avant de le voir s’atteler à Bao. A passer sa serviette par les trous de ses vêtements. Blasé, il se lève.
- Rah… Jian…

Il regarde si son doudou est dans le coin, à mister Banshee, et d’un coup, il attrape les bords de tee shirt du djinn pour les ouvrir en deux, blam, un tee shirt en moins. Et pareil sur une cuisse où la plaie est large. Jian a ouvert de grands yeux, la bouche, approcher ses mains, les reculant direct aux gestes de Wyatt.
- Mais qu’est-ce que tu… Arretes, qu’il lui chuchotte fort, en surveillant si Tuay revient.
- Là tu peux le soigner, de quoi tu te plains. Ca te fait un autre chiffon!
Jian reste interdit. Cette sirène est débile, brutale et débile. Il lui a déjà dit de pas déchirer les affaires comme ça, mais il ne retient que , ça gène, tu t’en débarasses! C’était pour ainsi dire ce qui le lier de près avec Banshee. Le phalanger soupire et reprend ses soins, alors que Wyatt lui tapote l’épaule.
- Il va s’en remettre, toi aussi va.
- Lave-toi…. , que murmure le japonais, un peu embêté pour son état aussi mais il ne peut pas tout faire.

Tuay a disparu, Bar et Phil aussi, il se sent un peu seul avec ces deux crétins lourdauds, un peu comme dans le passé, et ça le fait sourire un peu. Wyatt lui, il a dégagé le tee shirt, qui n’en est plus un. Il détrempe le chiffon qui goutte par terre et se le passe sur le visage, le cou, les cheveux et commence à se nettoyer. L’humidité ne fait qu’activer davantage la cicatrisation et certaines plaies ont même presque disparues, seules les plus grosses persistent dont une sur le flanc, il a du bol de pas avoir perdu ses tripes, et pour être honnête, celle là est vraiment douloureuse. C’est même un peu étrange parce qu’elle est béante, mais ne saigne pas, on en voit tous les détails mais ça ressemble plus à une découpe dans du saumon qu’une chair humaine. ça suinte simplement d’un liquide gélatineux et incolore. De fines écailles sont visibles sur ses joues, sa nuque, et un peu ses bras, mais il n’est pas assez mouillé pour que la peau devienne écailleuse en entier.

Brusquement, un bras puissant se referme autour du cou de Jian, qui se retrouve tordu et à plat dos, cambré en arrière par une clé d’étranglement, ses mains accrochées à l’énorme avant bras d’un Banshee qui s’est réveillé en sursaut d’un cauchemar. Wyatt intervient immédiatement.

- LaCHE ! C’EST JIAN!
Le japonais, dents serrés, a bloqué son soufflé, fermé un œil, tapant sur le bras, un râle s’échappant de sa gorge écrasée. Il lâche d’un coup, et Jian se relève en toussant, s’appuyant au bureau, la main sur la gorge. Banshee porte une main à son crâne alors que Wyatt l’a replaqué au bureau en lui claquant le front , faisant râler le djinn. oh.

- On étrangle par son frère, grosse vache de mer! On est au club, Tuay va revenir.
L'insulte... Faut prendre des cours....
- Pourquoi je suis allongé la dessus, et … ah… c’est quoi cette merde…
La douleur des plaies se fait ressentir, il regarde l’état de Wyatt.
- On s’est battu?

Wyatt fait sa tete de “un peu”, alors que Jian , souffle repris, mais gorge endolorie, reprend docilement le soin de la plaie de la cuisse en versant de l’eau dessus. Banshee a beau réfléchir, il ne se souvient qu’en dernier de ce qu'il a dit à Bar avant de … sortir. Il regarde Wyatt, du genre “t’as pas fait ça?” alors que le léviathan continue de se nettoyer peinard avec un petit “bien obligé” des épaules, suivi d’un soupir de Banshee.
- Tu casses les couilles.
- T’as merdé mon gars, c’est toi qui casse les couilles. Ton medoc, il est où.
Banshee ne répond pas.
- Bar est où…
- Il est ok, avec le doggo.
- ….
- Reconnais le putain…
- Désolé Jian, que dit Banshee à mi voix… alors que le japonais lui fait un sourire encore un peu palot du style c'est ok , j'ai l'habitude.
- Hey, râle Wyatt en lui balançant le chiffon sur la gueule. Change pas de sujet. On sait très bien que t'aimes pas ce cachet, mais …
- C'est pour ça que t'es là.
Wyatt se fige en fronçant les sourcils. Jian comprends.
- Tu l'as fait venir comme garde fou pour toi? Par pour le club? Ou lobster?
Banshee se redresse avec difficulté. Ah la vache, il a cogné fort le con.
- C'est un job comme un autre… Pour battre lobster… on le sait… faudra que je sois sous mon autre forme… ça veut dire que je ne dois pas prendre le cachet… il peut débarquer à n'importe quel moment, pas seul bien sûr donc on sera tous occupé , et moi avec lui. Une fois que ce sera fait, y'a que toi qui peut me ramener de force à ma forme de base et en plus, ça te nourrit… si je prends le cachet et qu'il débarque… c'est foutu.

- Sousestime-moi merci, que souffle le siren en touchant sa vilaine plaie.
- Rien à voir mais il connaît toutes tes faiblesses… ils viendront équipés…
Wyatt se tait, il sait qu'il a raison. Jian s'est arrêté, il réfléchit…

- Je sais pourquoi tu as pété un plomb… tu disais que c'était du passé et que tu ne pensais plus a sa trahison… mais c'est faux… bar a peut être un caractère dur mais t'es pas mieux… faut que tu t'excuses. Il a fait l'effort de s'excuser auprès de moi alors que je le mérite pas…

Banshee le chope par le col d'un coup, Jian en échappe son chiffon, le défiant du regard, cette fois ci, il ose et Banshee sert les crocs.
- Toi et tes idées de merde aussi….
- J'ai fait ce que je devais faire. T'aurais fait pareil.
- …
- J'assume mon choix. Assume les tiens. C'est toi qui m'a appris.
Wyatt sourit devant le cran du Hamster qui pourtant intérieurement se sent défaillir.
- T'as déteint sur lui, on dirait, qu'il se met à rire avant de grimacer.
Mais merde pourquoi ça se referme pas ça…
- Ne me cache plus jamais rien compris!
- T'as caché la vraie nature de son job a Wyatt, qu'il tient tête.
Banshee grogne en le relâchant, se tenant la cuisse.
- T'es ingérable… pourquoi je t'ai adopté…
- Je sais pas moi non plus…
Wyatt hausse un sourcil à la Tuay. Enfin essaie.
- Tu fais quoi avec tes yeux toi, que le tatoué râle et wyatt touche ses sourcils, bah ça marche pas?

Les trois se mettent à rire un peu mais ils ont tous mal. Qu'elle bande de bras cassés. Bon et les autres ils font quoi? . Jian a une belle grosse marque rouge sur le cou mais ça passera. Il est déjà tout cassé depuis ces derniers jours, ce serait bien de se calmer.

--

-T’as du feu ?
C’est la première question que lui avait posé Bar, à leur toute première rencontre. Phil était complètement défoncé, se tenant au mur comme s’il pouvait se relever à n’importe quel moment, alors que non. Lorsqu’il l’avait vu, la panthère, ses cheveux noirs lui tombant en frange légèrement devant les yeux, une veste en jean un peu élimée sur les épaules, sa clope à l’oreille, Phil avait cru apercevoir sa salvation pour une autre vie meilleure. Les lumières qui s’échappaient du club derrière lui donnaient l’impression de l’entourer comme un rêve ; il le voyait au travers d’un prisme clair. Bêtement, il avait hoché la tête, tâtant ses poches pour en sortir un briquet qui avait servi à bien autre chose qu'à allumer une cigarette inoffensive. Bar lui avait souri, allumant un feu d’artifice dans la cage thoracique du loup-garou, avant de tendre la main pour prendre l’objet. Ses doigts étaient chauds, étrangement doux comparé à sa voix, à sa manière d’être. Phil l’avait regardé allumé le bâtonnet de nicotine, détaillant son visage, ses mimiques, ses lèvres, ses joues, ses yeux, ses oreilles. Une fois la mèche allumée, la panthère lui redonna le briquet, tirant déjà sur sa cigarette avec un soupir de satisfaction. Phil avait toujours aimé les mecs. Il les trouvait beau, charmant, toujours plus intéressant, plus musculeux sous ses doigts, plus agréable à saisir, à embrasser. Il aimait, il ne pouvait pas dire autrement. Et le garçon en face de lui était absolument canon.

Encore aujourd’hui, il le trouvait beau. Bar se tenait de nouveau devant lui, un résidu d’odeur de cigarette dans l’haleine, ses cheveux noirs assombrissant son visage, entourant ses oreilles qui remuaient légèrement, toujours dans sa veste fétiche. Bar avait pour habitude de regarder tout le monde avec des yeux profonds, intenses, ne se détachant de l’autre que si cela le mettait mal à l’aise. Phil aimait être regarder comme ça, par lui, uniquement lui. Parce qu’il n’avait pas l’impression d’être juger, parce qu’il n’avait pas l’impression de subir un interrogatoire. Bar voulait réellement l’entendre, pour ce qu’il a à dire. Bao pouvait dire ce qu’il voulait, Bar écoutait tout le monde avec la même attention, la même neutralité, la même ouverture d’esprit. Alors oui, il exprimait des opinions tout aussi intenses et tranchées que sa personne. Mais il n’était pas celui qui devait manier la langue de bois ici. La première fois que Phil avait parlé devant lui, Bar avait glissé les doigts dans ses cheveux. La première fois que Phil a parlé devant Jian, il le tenait dans ses bras. Phil a trop de choses à lui dire. Mais avec les évènements récents, la montée en pression de tout le monde, et les attentions extra que portent Bar sur Tuay, aucun des deux n’a pu réellement se poser pour discuter. Pour réellement discuter. Bar se resserre dans sa veste, inspirant doucement avant de parler :

-De quoi tu veux qu’on parle, exactement ?
-De ce qu’il se passe avec Jian.
-Ah !
-Et Bao.
-Tu vas tous me les faire ?
-J’sais pas, t’as fais un truc avec Tuay ?
Bar sourit, ricanant légèrement, riant de la blague, alors que Phil le regardait avec le même étirement des lèvres. Il aimait le voir sourire comme ça.
-Tu le saurais si j’avais fait quelque chose avec lui. Avec son copain là, tu aurais découvert mon corps jeté sur le trottoir.
L’expression de Phil se fit surprise.
-Copain ? Il sort avec qui ?
Cette fois, ce fut à Bar d’être surpris, et il le regarda avec un air qui voulait dire “non, tu déconnes”.
-Tu rigoles, pas vrai ? T’as pas remarqué ?
-Mais remarqué quoi ?
-Tuay et Bao.
-BAO ?

Bar porta la main à la bouche de Phil pour l’empêcher d’hurler, ayant peur que d’autres l’entendent. Pas parce qu’ils allaient se faire repérer, mais bien plus pour empêcher que les autres découvrent que Phil pouvait, en réalité, parler.
-Bao ? répéta Phil un peu plus calmement.
Bar hocha la tête, toujours aussi surpris que Phil n’est rien remarqué.
-T’as pas fait gaffe…
-Je heu… Je m’occupais d’autre chose.
-De Jian. ponctua Bar avec un sourire en coin.
Phil se racla la gorge, visiblement honteux d’avoir été autant distrait.
-Ouais… Et lorsqu’il regarda Bar, il trouva de nouveau cette expression, ce sentiment dans le creux de ses pupilles, qu’il ne connaissait pas. On s’est rapproché et… enfin… on a passé beaucoup de temps ensemble, tu sais…
-Tu l’aimes, c’est ça ?
Phil resta un instant muet, tentant de savoir ce qui se cachait dans ses yeux. Il voulait savoir pourquoi Bar n’avait plus l’air aussi jaloux de sa relation. En réalité, il avait tout simplement dû se faire à l’idée, comme il le faisait tout le temps. Au bout d’un moment, il comprenait.
-Ouais. Ouais, je l’aime.

-C’est okay. répondit Bar du tac au tac, en haussant les épaules. Moi aussi je l’aime bien, même si ça n’a pas l’air d’être réciproque. J’veux dire… J’ai pas été tendre avec lui et c’est sans doute ce qu’il voulait… Ce que tu as été pour lui.
Ils échangèrent un long regard, pesant sur beaucoup de choses. Bar avança sa main pour prendre celle de Phil, l’obligeant à la sortir de sa poche pour croiser leurs doigts. Il savait que Phil pouvait être rempli d’amour, parfois trop pour une seule personne. Les gens le lui rendaient bien souvent, parce qu’il était tout simplement appréciable. Bar, en contrepartie, n’avait que peu de sentiments pour l’extérieur. Il fallait savoir le percer au cœur. Quelque chose que Phil avait fait, mais que personne d’autre n’avait eu le courage de tenter. Sauf Naoting, mais celui-là, il était hors du tableau. Bar lui caressa les phalanges du pouce.
-Prend soin de lui, okay ? demanda la panthère tout doucement. Le pauvre a subi assez de choses pour avoir un cœur brisé par-dessus.

Phil hocha la tête, sûr de lui pour le coup. Bien sûr qu’il prendra soin de Jian. Ils se l’étaient promis. Bar soupira doucement, levant les yeux au ciel sombre un court instant.
-Mon copain va voir ailleurs… quelle tragédie…
Phil sourit et lui tapa dans le bras, moqueur.
-Arrête… Tu le penses pas.
-C’est vrai, je le pense pas. sourit-il en retour.

Au moins, de cela ils étaient sûrs maintenant. Tout était réglé. Puis Phil serra sa main dans la sienne.
-Et pour Bao…
-Mmm ?
-Tu vas l’écouter ? Tu vas choisir ?
Une étincelle dans le regard de Bar fit quelque chose au ventre de Phil.
-Non. Je ne réponds qu’aux ordres de Tuay. Bao peut tenter ce qu’il veut, ce n’est pas lui qui a le pouvoir de retirer mon contrat.
Phil sentit un soulagement le saisir, alors qu’il hochait la tête. Sans doute que cela ne servira pas à la cause générale de l’entente commune, mais au moins, cela avait le mérite d’être clair. Un court instant, il avait eu peur que la panthère ne l’écoute et décide soudainement de partir pour les laisser. Il ne savait pas comment il aurait fait.
-Et puis… reprit Bar en l’attirant à lui. Partir pour te laisser dans les griffes de mon rival ? Non, merci.
Phil rougit brutalement, outré et des papillons dans le ventre.
-C’est pas ton rival ! s’exclama-t-il.
Bar haussa une épaule, l’air de dire “on verra ça” avant de glisser un bras autour de la taille de Phil, allant l’embrasser par la même occasion. Ses lèvres contre les siennes, un plaisir familier et agréable. Un réconfort serein. Phil le resserra également en retour.

Mais ce fut sans compter sur l’entrée de Tuay, toujours aussi resplendissante, téléphone à la main et conversation terminée, qui les interrompit. Les observant du rectangle, il les jugea complètement, avant de s’exclamer.

Je vous paye pas pour ken dans les ruelles !
Phil fut le premier à se séparer, observant Tuay avec une mine de chiot battu, forçant la fée à perdre de son autorité pendant un quart de secondes, avant de secouer la tête.
Non, tu m’auras pas Phil. Remontez tous les deux et récupérez Jian. Je ferme le club.
Ce n’est pas avec un couple en train de discuter de leur problème, d’un bras droit hs et d’un nouveau à la dégaine de poisson préhistorique qu’il allait tenir plus longtemps ce soir. En plus, la nuit était déjà bien avancée. Mais pas vraiment leur situation…
-Tu nous écoutais ? demanda Bar en montant les marches avec lui.
Tu crois que j’ai le temps pour ça ? répondit Tuay, les yeux rivés sur son téléphone. Je te l’ai déjà dit : laissez-moi en dehors de vos histoires.

Et le spectacle qu’ils reçurent en entrant dans le bureau fut digne d’un tableau de la Renaissance. Wyatt, torse nu, qui se lavait et guérissait en même temps - une action qui surprit Bar, fasciné également par le processus. Bao, presque quasiment nu et toujours plus ou moins blessé, sur le bureau en train de mourir de Tuay - la fée allait lui retirer des parties de son salaire, c’est sûr - et Jian, qui tentait tant bien que mal de s’occuper de lui. Mais les traces de doigts sur sa gorge mirent immédiatement Phil sur la défensive, alors qu’il se rapprochait rapidement de lui pour regarder son cou, demandant qui avait pu lui faire dans le regard et les mains. Bar fusilla les deux autres hommes présents, supposant qu’il s’agissait d’un des deux, obligatoirement et Tuay claqua de la langue, réellement ennuyé.

On vous laisse moins de trente minutes ensembles, juste tous les trois et l’un de vous étrangle Jian…
-Et après, on dit que c’est moi le violent… souffla Bar dans un murmure.
Je pense qu’on en a tous assez fait pour ce soir. reprit Tuay comme si Bar n’avait rien dit. Tout le monde rentre chez soi ou que sais-je, mais ça suffit pour le moment.
Pour tout dire, il n’avait aucune honte à de temps à autre baisser les yeux sur le torse de Wyatt exposé, mais il tentait quand même de rester poli, Tuay. Looking respectfully. Comme Bar. Même si, bien entendu, son attention était particulièrement portée sur Bao.

UNHOLMERE
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Lieux de vie : Sous la ville, sous ton lit, dans les mers et entre les incendies, dans ta colère profonde, juste assez pour te rendre fou et après... dans ton âme, jusqu'à ce qu'elle ne soit plus.
Job/Fonction : destructeurs, Appelés du chaos que tu es. Samael, Lobster, Bathory, Ah Puch, Eve, and so one. Les rejetons déglingués de cette bonne vieille source.
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Dim 14 Mai - 17:18
Les sourires des trois accolytes s’éteignent un peu quand ils entendent du bruit. Jian ne voulant pas se faire déglinguer s’ils croient qu’ils prenent la situation à la légère, se mure dans les soins avec discrétion, alors que Banshee et Wyatt les regardent revenir, comme si tout était normal, puis refocus leur regard sur leurs plaies qui se referment lentement. Pour Bao c’est moi rapide et moins impressionnant que pour Wyatt qui s’est fait quand même davantage découper que le djinn. Là où le djinn a les griffes immenses, le léviathan lui à davantage la puissance de contrition, la rapidité et les crocs.

Concentré dans sa manipulation à tripoter des doigts la plaie qui ne daigne pas se refermer, lui donnant des airs de thon mal découpé, il râle dans sa barbe comme quoi sur terre, les bactéries et les saletés cassent un peu les couilles. Normalement, il n’a pas besoin de nettoyer pour que ça se referme mais ça fait un bye qu’il n’a pas été blessé comme ça. Par chance, son système sensitif à la douleur est moins poussé que les humains ou les mammifères, du coup, il se tripote ça comme si ça ne lui appartenait pas, il ne ressent qu’une douleur modérée et ça suinte de mucus. Son corps ne comprend pas pourquoi il ne peut pas se refermer. Y’avait quoi dans cette rue… Il sent ses doigts et fronce les sourcils. De la chaux? Sérieusement? Les humains utilisent vraiment cette merde partout ou quoi?

Pendant ce temps, Tuay fait une remarque justifiée. Jian lui, qui se fait discrêt, se fait interrompre à la fois par Bao qui pousse un peu sa main avec un “c’est ok t’inquiète” et par Phil qui le surprend. Mains dans le vide, il se laisse manipuler en clignant des yeux et plisse un oeil sous le toucher. Euh doucement… En réponse, le phalanger lui sourit un peu. “ça va… ça passera….”

Tout passera si on l’écoute. Il n’ose pas toucher le loup, les mains salies par le sang de Banshee et surtout sous les yeux de Bar qui ne le regarde par vraiment là à vrai dire, mais qui fixe plutôt Wyatt, qui bien sûr ne capte rien, trop occupé à bidouiller son morceau de barbaque ouvert.

Aucun des trois ne répond sur qui a fait ça ou non à Jian. C’est au djinn de cracher le morceau, mais ils se connaissent. Il se fera pardonner autrement au phalanger. Grimaçant, il descend du bureau donc deux pieds se barrent et le bureau s’affaisse à moitié par terre. Le djinn soupire en regardant aussi le trou qu’il a fait et regarde Tuay en coin, puis s’approche de lui, pour lui dire à mi voix: “faut que j’te parle en rentrant… si tu veux toujours que j’rentre avec toi …”

Puis il relève les yeux sur Bar , seul à l'entrée et le toise un instant, avant de jeter un oeil à Jian, toujours près de Phil, une part de lui heureux qu’il soit revenu sans dommage, et revenu vers lui tout court… Un instant il avait vraiment craint que Phil ne tombe sur le Banshee, pas le Bao… Le phalanger montre ses mains au loup:
- Faut que j’aille me les nettoyer…

Avec son cou endolori et son corps en kit des précédents jours, le japonais se dirige vers la sortie, espérant que Phil ne le laisse pas seul mais il ne peut pas forcer les choses sous les yeux de Bar. D’ailleurs, il arrive près de lui, et ose un regard vers lui. Maintenant, pas maintenant. Il se pince les lèvres, et s’approche.
- Je… j’me suis inquiété pour toi…
Tu marques un court silence, et discrètement tu lui dis :
- Hum… je dois.. me nettoyer. Mais… j’aimerais bien qu’on … parle.. juste toi et moi… si … tu veux bien. Si tu ne veux pas… j’comprendrai…

Il baisse les yeux, expirant un peu, puis le dépasse lentement pour aller vers la sortie, et ouvrir un robinet d’eau courante random qui doit être utiliser pour nettoyer des trucs dehors pour le club, à grande eau. ça l’a stressé d’oser faire un pas posé vers Bar. Stressé tout ce qui s’est passé en fait.

Pendant ce temps, Bao a de nouveau posé ses yeux pour Bar et regarde Tuay en coin. Ca va être sa soirée, il le sent, autant limité la casse, par principe. Il s’avance vers Bar en virant le tee shirt en lambeau qui traîne sur ses épaules, qu’il ne remarque que maintenant et regarde Wyatt en lui montrant le dégât, du genre , c’est toi? Lui qui écarte les mains, d’un “bah , fallait bien”. Le djinn soupire et jette le cadavre de tissu dans la poubelle à papiers à proximité avant de s'arrêter devant Bar. Il met du temps, les excuses c’est pas son fort.

- On a un peu merdé toi et moi je crois… Pour le bien de Tuay… j’me.. dis…

Il jette un regard à Tuay en coin et expire, cette fée va le rendre dingue, il ferait n’importe quoi pour lui, c’est abusé, puis il regarde de nouveau Bar.
- ...que ce serait bien qu’on arrive à … collaborer. J’bosse pour son père et pour lui et toi pour lui et pour le club… je suis là pour la secu et toi… tu prends soin d’eux et j’sais pas faire ça… donc… si … on garde notre langue et qu’on bosse…ensemble, ça devrait être envisageable…

Wyatt s’arrête dans ce qu’il fait et s’avance vers Bao et Bar , fixant le djinn avec une gueule plus qu’étonnée.
- Je rêve ou tu… fais des compromis? Toi? Tu t’excuses? Pour le bien de …

Son index en l’air montre Tuay nonchalamment, bouche entrouverte. Il plisse un œil, regarde Bao, puis Tuay, puis Bao.

- J’pourrais être ton poisson d’honneur à votre mariage ?

Banshee le pousse alors que le léviathan se marre, rire vite coupé par sa blessure qui le fait douiller, gémissement sincère, la main dans le mucus. Il lui faut plus d’eau, genre même une douche, et du savon qui décape.

Dehors, Jian s’affaire à se curer les mains, il déteste le sang sur ses mains, ça lui rappelle trop de mauvais souvenirs. Il finit par se relever et s’essuyer les mains sur son tee shirt et regarde Phil.
- ça va toi….? J’veux dire… Bao vous a rien fait hein…?


--

“Si tu veux toujours que j’rentre avec toi…” Il en a des bonnes, le Bao. Tuay le regarde, les bras croisés, comme s’il s’agissait d’une réponse en soi. Bien sûr qu’ils rentrent ensemble. Ou est-ce que Bao allait rester, hein ? Dans le club ? Seul ? Dans la rue. Tuay pouvait se montrer cruelle, mais il n’était pas sans cœur et le gars qu’il apprécie joue les idiots.
T’es con. Bien sûr qu’on rentre ensemble. répondit-il finalement, avant de rouler des yeux.

– – – –

Bar n’a pas bougé, restant sur ses positions comme s’il pouvait repartir à tout moment. Il était venu pour récupérer Jian avec Phil avant de rentrer, ni plus, ni moins. Mais finalement, il a toute une scène devant lui. Un mec qui suinte du mucus dans un coin, Bao et Tuay qui conspirent leur coin, et Phil et Jian qui semblent vouloir filer en douce. Observant les yeux se rapprocher de lui, il observe Jian qui s’arrête pour lui parler. Et étrangement, il le croit. Évidemment, il n’a aucune animosité particulière envers le phalanger, il l’aime bien, et Phil l’aime tout court. Bar ne peut que lui porter de l’affection. Mais cela le touche tout de même. Peut-être qu’il n’y avait pas tout à jeter dans leur relation. Alors, il lui offre une sourire en coin, avant d’hocher la tête, ravi qu’il lui ait adressé la parole avant de sortir pour fuir la situation avec son copain. Et même s’il aimerait leur signaler qu’ils ne sont que deux lâches qui abandonnent la guerre en cours de route, il se retient. Parce que eux aussi ont besoin de leur moment.

Son moment à lui, il est lunaire. Parce que Bao se rapproche soudainement, avant d’arracher son t-shirt et d’avoir toute une conversation avec Wyatt. Okay les gars, on vous dérange pas ? Bar jette un regard à Tuay qui hausse les épaules en captant ses yeux, un ongle coincé entre ses dents. Il fait souvent cela, quand la tension devient un peu difficile à gérer. Il ne se les ronge pas, il les tient simplement entre ses dents. Comment Bar le sait ? Il a passé du temps à l’observer. Son attention revient sur le garde du corps / homme de main / bras droit, bref, le polyvalent de Tuay, qui gigote comme un enfant qu’on oblige à avouer ses torts. Bar l’écoute, les mains dans les poches, le visage neutre. Lorsque Wyatt se rapproche, il jette un coup d’oeil à son mucus qui fuit, grimaçant en songeant qu’il allait sans doute devoir l’aider avec ça. Poisson d’honneur. C’est pas mal. Pas sûr que Tuay est quelqu’un à mettre en homme d’honneur, par contre.

Okay. répondit Bar tout simplement. Je veux bien essayer de travailler avec toi pour le bien de tout le monde. Il hausse des épaules, avant de lâcher un sourire en coin, les yeux dans ceux du géant. De toute façon, on a plus vraiment le choix.

– – – –

Tuay ne s’était jamais vanté d’être un homme normal. Bien au contraire. Il était, en plus de cela, réellement faible face à la gente masculine. Alors, lorsque Bao commence à s’excuser, la seule chose qui lui traverse l’esprit fut : “wouaw, j’ai envie qu’il me défonce le cul là maintenant”. Il n’avait jamais dit être totalement sain d’esprit non plus. Rayonnant, tel un nouveau petit soleil, à côté d’un gréant a qui on venait d’arracher les pires excuses de sa carrière, Tuay glisse doucement une main autour de son bras, souriant. Il lui avait dit d’être discret, il est vrai. Mais tout le monde le sait. Les secrets sont durs à garder…
Hé bien, je pense qu’on en a fini pour ce soir non ? Il observa Bao de haut en bas avant de continuer. J’imagine que je vais devoir jouer aux infirmières avant de dormir… souffla-t-il.

– – – –

Bar avait tourné son attention sur Wyatt et son odeur de poisson mort qui lui explosait les narines. Il fit un mouvement pour attirer son attention, pour qu’il le regarde quand il lui parle afin de comprendre.
Je suis infirmier. Tu veux que je t’aide avec… ça ?
Et puis, c’était absolument fascinant, il jouait avec sa peau comme si elle ne lui appartenait pas. Bar voulait savoir de quoi il pouvait bien être pour être aussi insensible à la douleur.

– – – –

Phil secoue la tête, à la question de Jian. Et instinctivement, il lui touche légèrement le cou, observant les traces qui dépassent. Ca le fou en boule, il aurait pu se battre pour ça. Mais aucun des deux autres ne s’est dénoncé, évidemment. Sûr que Jian ne lui dira rien en plus. Phil fait une légère moue, peu ravie de cette information. Le sang de Bao coule des mains de Jian, et cette image le dérange. Pas parce qu’il s’agit du sang d’un ami - oui, il le considérait comme tel - sur les mains de son amoureux, mais plutôt quelle lui semblait familière. Ce n’était peut-être pas le bon moment pour dire qu’il avait mâcher de la weed avant la réunion. De toute façon, personne ne l’avait remarqué. Il avait été fidèle à lui-même. Avec les souvenirs en moins.


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Wyatt joue avec le feu avec ses remarques à la con, mais sans ça ils se seraient ennuyés en taule. Bon même si Jian apportait sa touche de WTF au trio. Wyatt après son intervention assez utile en réalité, incompris de tous pour son don anti-tension, s'est vite refocus sur sa plaie du genre: poisson d'honneur ok mais demain. Et Bar accepte ses excuses, laissant le djinn surpris. Quoi, c'était si simple? Aucune remarque sarcastique entre deux béquilles verbales? A peine quelques secondes après, une certaine libellule s'accroche au bras du grincheux. Il le fixe sans comprendre. Il a fait quoi qui l'exciter? Tout le monde est cassé aujourd’hui? Pourquoi il pendouille à son bras comme s'il voulait… hey. Ses yeux laissent sousentendre ses pulsions sousjacentes. Mais quelle perversion cette petite Queen! Et devant tout le monde! Deux = tout le monde. Bao n'a rien fait de sexuel en plus! Pour une fois. Qui plus est, lui l'indémontable s'est pris une branlée et du accepter d’avoir fait une connerie. Donc techniquement, n'est il pas censé vouloir l'échanger contre un meilleur spécimen ? Et puis il a explosé son bureau. Et il veut quand même qu'il rentre avec lui? Il ne va rien lui demander en contrepartie? Le Banshee plisse les yeux. Il cache un truc le patron.
Question discrétion.. hum..

Pendant ce temps, Wyatt s'est reculé vers le bureau et s'y appuie par réflexe, gratouillant sa bidoche rose clair, finissant d'achever le bureau, les deux derniers pieds partant en arrière, mettant l'armature restante à même le sol , dans un fracas bien audible. Il se retient de justesse au dit meuble, puis le regarde, se redresse, une main gluante en l'air.

- Vos trucs de terriens… c'est … décidément moins solide que nos coraux.
- Plus c’est précieux, plus c’est fragile, lui dit Banshee en grimaçant vers le meuble.
- Tuay, il te faut un bureau en pierre volcanique. Y’a rien de mieux. Nos cavernes sont dans cette pierre et ça dure des milliers d’années…

Qu’est-ce que ce discours foutait là, aucune idée, c’était parti en freestyle comme à chaque fois que Wyatt prenait la parole, parce qu’il avait un concept différent de la vie. Et souvent, c’était une leçon à prendre. La vie normalisée est parfois devenue une évidence, un réflexe, qu’on oublie qu’il existe bien d’autres manières de faire moins stressantes, moins lourdes, plus douces, liées directement à la vie et non au concept de la vie qui n’est qu’une illusion confortable.

Sans aucun rapport avec le reste, le léviathan soupire et écarte les mains.

- Normalement, j’ai besoin de personne pour cicatriser, mais je crois qu’il y avait un produit à la con dans la rue où on s’est battu, et ça empêche à ma couenne de se refermer. Vous connaissez un véto d’aquarium ou pour requin?

La réponse est évidente. Non. Personne ne connaît ça parce que ça n’existe pas et on va certainement pas aller emmerder le veto de l’aquarium de Bangkok pour un cryptide unique, au risque de se retrouver en labo. Mais Bar capte l’attention du léviathan, en lui proposant son aide.

- c’est un peu comme véto ça non? Cool!
Il lui fait signe de s’approcher, secouant sa main de mucus, détestant quand y’en a autant, mais dans l’eau ça ne se voit pas. Sur terre, il a juste l’impression de ressembler à un grosse limace de mer baveuse.
- Si t’as du sel et une baignoire c’est encore mieux! T’as ça?

De l’autre côté dans la ruelle arrière, à la vue du ciel et des murs de briques vieillots, le japonais s’affaire à se curer les mains. Ça se sent qu’il est stressé d’avoir du sang sur les mains. Même s’il a toujours aidé ceux qui en avait besoin, il n’aime pas la sensation du sang collant… ça lui rappelle trop le sien. Et quand il a fini, le toucher de Phil le sort de ses pensées un peu angoissantes. Un frisson, comme à chaque fois. Il relève les yeux sur lui, et y voit la contrariété, peut-être plus, l’inquiétude peut-être ? la colère? Instinctivement, il se rapproche de lui, passant ses mains un peu humide dans les siennes, bien qu’il les ait séché avant.

- Hey… c’est rien … ok? C’était un accident… Il s’est réveillé en sursaut. Wyatt a un pouvoir d’amnésie… il l’a mordu pour lui faire perdre connaissance et le ramener et ça implique l'absorption de souvenirs. Ca peut arriver qu’au réveil, il soit dans l’état du dernier souvenir, et il m’a pris pour Wyatt. Il n’a pas voulu me faire de mal… Banshee est …un cryptide… c’est quelqu’un de bien au fond, mais… comme tous les prédateurs cryptides, y’a une face dangereuse. Faut que tu comprennes un truc. Quand je m’engage auprès de quelqu’un , que ce soit en loyauté, amitié, ou ….

Il marque une pause en se grattant un peu la lèvre inférieure des dents, une main quittant la sienne pour se poser sur le ventre de Phil sur le haut.
- ...au-delà de ça…. je signe aussi pour la partie obscure. Je dis ça pour toi aussi… Je suis pas débile… j’ai bien compris que t’es pas un loup ordinaire. Mais c’est ok. j’t’en voudrais jamais d’être toi.

Et comme pour appuyer ce qu’il avance, il se rapproche, jusqu’à presque toucher son corps du sien, dans l’idée de l’embrasser, quand deux odeurs lui vienne à la truffe. La première est de Bar… donc ils ont été proches quand il l’a retrouvé. C’est son copain après tout… Mais la seconde? Il se recule un peu, pas certain de comprendre.
- T’es défoncé? qu’il demande doucement.
Il a bien senti le cannabis là? Jian prend son téléphone, sans mettre la torche, juste la lumière de son écran et la dirige vers ses yeux, dont les pupilles dilatées apparaissent direct. L'inquiétude le prend. Il monte sa main à sa joue.
- C’est à cause… de moi? D’hier?


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Les yeux de l’amour, vous connaissez ? C’est quand les iris transmettent un message d’affection, allant de la douceur d’un câlin à la plus indiscrète des demandes. Tuay savait très bien utiliser son regard. Que ce soit pour demander une petite faveur ou straight-up regarder Bao avec l’intention qu’il lui fasse du sale, il gérait. Alors, lorsqu’il passa son bras autour de celui du géant, munis d’une soudaine envie, il avait ce regard là. Celui qui savait exactement ce qu’il voulait extorquer de cet individu. Même alors que Wyatt termina de détruire son bureau, attirant son attention, Tuay ne lui envoya qu’une attention moyenne, peu convaincue même, du discours sur les roches volcaniques.

-Mais je n’achète pas pour la qualité, seulement pour l'esthétisme, mes choux. Il leur sourit. A quoi bon la durabilité si on peut en acheter autant que l’on veut, hmm ?
En réalité, l’argent était une préoccupation tertiaire pour Tuay. Pas celui qu’il investissait dans son club non, mais seulement celui qu’il possédait. Acheter, offrir, donner, il le pouvait sans problème, sans avoir à détourner des fonds ou aller piquer les vivres de son paternel qui lui roulait sur l’or. Il avait étudié ça, même si ce n’était clairement pas son domaine de prédilection. L’économie, le management, le business, il était sorti major de promo, mais sans plaisir. On l’avait collé là-dedans, parce qu’il fallait bien l’occuper, et qui viendrait emmerder le fils d’un gangster, hein ? Si seulement ils savaient qu’il ne s’agissait pas “réellement” de son père. Chaemchamrat ne coule pas dans son sens, il en porte seulement le nom.

– – – –

En commençant ses études d’infirmier, Bar en avait vu des vertes et des pas mûres. Ce n’était plus seulement savoir “s’occuper” des humains, des bobos et de leur psychologie. Maintenant, il fallait également savoir gérer les hybrides. De la plus fragile et frileuse, à la plus agressive et violente. Comme un idiot, il avait voulu travailler en hôpital. Alors on l’avait fourgué dans les pattes d’autres infirmiers et infirmières, sous la doctrine des médecins. Mais c’était une vocation à l’époque. Même la menace d’une seringue sur sa gorge, même coup de poing qu’il avait reçu en plein visage, rien n’aurait pu le dissuader d’arrêter. Seulement, il avait dû promptement arrêter sa formation, bien contre son gré. Finalement, maintenant, alors qu’il regardait Wyatt en train de se triturer tout seul, sans gants, s’infectant sans doute plus qu’il ne se soignait avec ses doigts pourris des bactéries de la rue dans laquelle ils se sont battus, tout ça allait porter ses fruits. Il garde pourtant les mains dans ses poches et l’observe, restant de marbre face au spectacle.
-J’ai une douche et du sel de table ici. propose-t-il, comme si ça allait faire l’affaire.
Tuay lâche alors Bao, les mains sur les hanches.
-Si tu comptes t’occuper de lui, c’est toi qui ferme l’établissement. prévint-il. Si je rentre pas très vite, je vais m’évanouir...
Menteur… songea Bar en le suivant des yeux, alors que Tuay quitte les côtés de Bao pour aller récupérer ses affaires et surtout les clés qu’il jette à Bar.

-Trop d’émotions, tout ça tout ça… s’exclame-t-il comme pour résumer la soirée. Demain, je vous veux ici autour de dix-huit heures. Il prit sa veste et la posa sur ses propres épaules sans passer ses bras. On continue à faire comme on avait prévu, mais on reste vigilant. Bar je te laisse prévenir les cocos dehors quand tu rentreras... Il zieuta Wyatt. ...si tu rentres. ponctua-t-il d’un sourire en coin. Détruisez pas mes douches, je vous prierais. Une inondation ne serait pas réellement bienvenue à l’heure actuelle. Il se rapprocha enfin, ouvrant la porte pour leur indiquer la sortie. Allez ! Allez ! Hurry up, team !
Menteur et en plus il nous fou à la porte, pensa Bar en sortant du bureau, les clés dans sa poche.

– – – –

Phil aurait aimé que Jian l’embrasse là. Il aurait aimé que le plus jeune pose ses lèvres contre les siennes, surtout après cette douce révélation. Même si Phil détestait ce que Jian disait “accepter”, même s’il n’éprouvait que de la rage pour ce pan de sa vie, il se trouvait étrangement rassuré de savoir qu’il serait tout de même toujours là. Une partie voulait désespérément croire qu’il continuera d’y croire, même le jour où il aurait rencontré la pire version de lui-même, celle que l’humanité n’est destinée à voir que sur les dernières secondes de leur vie. Ce qu’on lui avait appris, ce qu’on lui avait mis dans le crâne avec la force du temps et de la jeunesse. Mais c’est trop tard, car déjà il s’écarte et ses lèvres sont bien vides de leurs compagnes.

Et merde… Il l’a senti. Pour le moment, il s’en était sorti sans que personne ne capte. Mais quoi, il pouvait même plus mâcher un peu avant une réunion de la plus haute importance, c’est ça ? Il ne va pas secouer la tête de droite à gauche, ça ne servirait à rien, il a vu ses pupilles. Putain… Il était à ça d’être passer dans les mailles du filet. Il sent la main de Jian sur sa joue, sa question et ça lui met la gorge à sec. Quoi ? Mais non ! Jamais ! Il secoue vigoureusement la tête, négativement, montant sa main sur celle de Jian. Non, non, non… Toi, tu es ce qui m’a permis de ne pas prendre pire tout à l’heure. Il aimerait le lui dire, mais ses yeux ne font que mourir de cette pensée qui est si fausse. S’il avait voulu perdre un peu de sa consistance, c’est qu’il commençait à se souvenir de trop de choses. Alors, il pointa sa propre tête, indiquant qu’il s’agissait uniquement de lui. Jamais de Jian. Jamais de ceux qui lui permettent de ne pas perdre sa touche avec l’humanité. Il panique presque de ne serait-ce qu’imaginer cette possibilité.

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