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13C. TANUKI & dérapage

UNHOLMERE
UNHOLMERE
Messages : 175
Lieux de vie : Sous la ville, sous ton lit, dans les mers et entre les incendies, dans ta colère profonde, juste assez pour te rendre fou et après... dans ton âme, jusqu'à ce qu'elle ne soit plus.
Job/Fonction : destructeurs, Appelés du chaos que tu es. Samael, Lobster, Bathory, Ah Puch, Eve, and so one. Les rejetons déglingués de cette bonne vieille source.
Faceclaim : bloop inni
Lun 15 Mai - 19:57
TANUKI ET DERAPAGE

*     *     *     *     *

Il te fait non, paniqué, quand tu lui demandes si c'est sa faute. Vu sa franchise soudaine, ça te tire un sourire amusé. Est ce qu'il est bien plus spontané en émotionnel quand il est stone? Ta main n’a pas quitté la joue, lui prenant la main qui s'agite.

- Ok ok… j'te crois… destresse…
Tu détailles encore ses pupilles, te demandant s'il est en état. Il n'a pas l'air si mal pourtant. Quand même inquiet pour lui, tu lui trouves un charme supplémentaire quand il n'a plus de filtre. Le problème c’est que la drogue peu importe laquelle diminue les réflexes et l'acuité des sens. Et … c’est pas trop la période pour jouer à la roulette russe avec ça.

- Comment ça se fait que Bar n'a rien vu…
Tu dis ça à mi-voix… intrigué. Mais il ne doit pas savoir. Vous avez fini sur une note correcte et apparemment ça s'est pas trop mal passé avec Phil donc … tu décides de jouer la zone tampon pour éviter plus de tension pour ce soir. Tu expires doucement. Après Wyatt et Bao, tu vas t’occuper de lui du coup.
- Viens…

Toi aussi , tu as eu ta dose émotionnelle. Tu as encore l'impression d'être un criminel, d'être celui qui a tout merdé mais tu aides comme tu peux…  Tu prends sa main pour l'attirer vers les voitures qui attendent près du club, dont la sienne, proche du mur. En même temps, tu prends ton portable et tu écris à Bao: [j'prends Phil avec moi, j'ai besoin de prendre l'air et j'ai mal à la gorge.. on fera attention. Je te préviens si je vois quoi que ce soit. Dis à Bar qu'on rentre dès que je vais mieux…]

Tu mens. Enfin non. Mais… si. La raison ce n'est pas toi. Tu ne peux juste pas leur dire la vérité. Tu lui as promis non , qu'il ne serait plus seul, et ça passe aussi par ces moments-là, parce que tu le sais: s'il a recommencé c'est que quelque chose ne va pas. Tu n'oublies rien de ce que les gens font ou disent.

Quand vous arrivez aux voitures, tu te retournes vers lui, t'approchant de lui, touchant calmement ses poches, détaillant ses pupilles dilatées. Tu trouves ce que tu cherches, à tâtons, à ras ses lèvres, un sourire en coin… même si tes yeux sont pleins de bienveillance. Ses clefs de voiture, tu les fais tinter à côté de son oreille. Tu déverrouilles la voiture avant d'ouvrir la portière arrière et de la tenir, appuyé contre, le fixant. D'un mouvement de tête, tu lui fais comprendre de montrer que la banquette arrière. Puis t'ouvres la portière avant pour tirer les deux fauteuils le plus proche possible du tableau de bord et du volant. Tu jettes les clefs côté conducteur et claques la portière aussi doucement que possible. Personne n'est sur le parking privé pour le moment. Que la bagnole soit dans la zone la plus sombre t'arrange. Tu contournes celle ouverte , pour entrer à la suite de Phil, le poussant gentiment vers le milieu de la banquette. Tu fermes et verrouilles les portières sans un mot, ton pull blanc tombant sur une épaule, libérant la vision de ta chaine en reflet sur ton cou. Tranquillement, tu ôtes tes pompes.

Tout aussi tranquillement, lèvres pincées, tu te retournes. Tes bracelets bruissent près de son oreille, ta main attrapant le dossier près de son épaule. En trois secondes, tu te retrouves assis sur lui, tes mains de chaque côté de ses épaules, ton visage très près du sien, un peu plus haut. Ton ventre s'enflamme de cette proximité, pourtant tu ne l'embrasses pas.

Tu te souviens très bien de ce soir ou tu lui as dit ce que tu pensais de la manière de Bar de gérer les problèmes par la violence ou l’autorité. Que tu gerais ces choses-là différemment. Tu frôles sa lèvre inférieure de la tienne.

- Pourquoi tu ne m'as pas dit… j'aurais pu t'aider à enrayer ta crise…

Tes mains quittent le dossier, pour s'enfouir lentement sur sa nuque ou tu sens ses marques. Tes yeux ne quittent pas son visage, apposant ton front au sien doucement. Tout aussi doucement que tes doigts qui commencent à lui masser la nuque et les bas du crâne.
- A chaque fois que tu sens ton mal arriver… viens me chercher…

Tu sens déjà tes iris jaunir un peu, tes pupilles changer de taille, mais ce n’est pas grave. Tu sais que tu vas avoir chaud dans très peu de temps. De tes pouces, tu arques un peu son visage vers le haut, penchant la tête pour attraper en douceur sa lèvre inférieure entre tes dents, pour la relâcher de ton emprise grisante, et revenir l’embrasser lentement, juste en lui happant les lèvres.

- J’ai une question à te poser… , que tu murmures contre ses lèvres où tu captes une once de nicotine sur tes lèvres.
Tu comprends alors, que lui et Bar se sont embrassés tout à l’heure. Une part de toi est un peu triste et une autre part accepte parce que… c’est son mec… Ce n’est pas toi l’officiel, tu le sais. Tu quittes un peu cette proximité, pour fixer un peu plus bas, jouant du tissu de son haut avec tes doigts.

- On est que tous les deux… là tout de suite. Tu es stone… on sait tous que … que ce soit un peu ou trop, la drogue réduit l'acuité sensorielle et les réflexes…
Tu inspires un peu, anxieux.
- Est-ce que… si Lobster se pointe là, et m’arrache de force à toi, et t’attaque… tu serais capable… pleinement de… me protéger… ?


--


Au moment précis où il avait mis les herbes dans sa bouche, Phil avait su qu’il allait passer une bonne soirée. Résultat, il avait vécu les annonces lourdes comme des petites news de quartier, le pétage de plomb de Bao en une comique scène de théâtre. Seulement, il avait été beaucoup plus réceptif à la révélation de Jian, qui le rendait nerveux et la prise de tête de Bar, qui, comme toujours, avait voulu s’attaquer à plus gros et méchant que lui. Et ça, il avait relativement bien géré, parce que c’était important. Seulement, il n’avait pas compris que tout le reste est tout aussi important. En se faisant emmener par Jian, totalement ignorant du pourquoi il agit soudainement comme ça, se répétant simplement tel un enfant pourri gâté “pourquoi il ne m’a pas embrassééééé ?”, Phil capte les traces restantes sur le cou de Jian et ça le fait grimacer. Pourquoi faut-il qu’il lui arrive ce genre de chose quand il n’est pas là, hein ? Si ça continue, il va lui acheter un porte-bébé à accrocher à son torse pour le transporter partout avec lui. Voilà. Comme ça, ils sont tranquilles, c’est sûr.

Assis dans sa propre caisse, à l’arrière, il regarde Jian s’activer. Pourquoi est-ce qu’il tourne comme ça ? Pourquoi il fait de la place ? Oh, il est de retour à côté de lui. Phil sourit, bien content de l’avoir, et il garde cette expression lorsqu’il le sent arriver sur ses cuisses, glissant les bras autour des hanches du plus petit pour le confort. C’est de la torture, il ne l’embrasse pas et même si Phil tente de se rapprocher pour, Jian lui échappe. Merde… Qu’est-ce qu’il dit ? Pourquoi sa crise ? Pourquoi ne pas être venu le voir ? Parce qu’il est un adulte irresponsable et qu’il ne voulait pas que cela se sache. Devoir encore et toujours s’expliquer, alors que les mots restent coincés dans sa gorge. Ses yeux suivent le mouvement de Jian, hypnotisé, pris dans une douce et tendre spirale. Est-ce que les couleurs se télescopent ou est-ce que Jian a toujours été aussi beau ? Aller le voir à chaque fois qu’il va mal ? Même l’individu le plus patient de la Terre n’aura pas le temps pour cela. Il souffre en permanence, d’une lutte quotidienne, qui pourrait, dans un claquement de doigt, partir en fumée. Jian ne peut pas supporter ça. Même s’il lui a dit qu’il prenait l'entièreté de sa personne, il y a des choses que l’on ne supporte pas.

Ses lèvres rencontrent les siennes, la sensation est plus douce que n’importe quel nectare et Phil s’en enivre l’espace de quelques secondes, tombant dans un soupir de bien-être. En se détachant, il a encore le souvenir de ces quelques millisecondes et son coeur en demande plus. Seulement, il écoute, respirant dans le même espace que Jian. Ses mains se sont glissées sur le fessier offert, prêt à en prendre une bonne poigne s’il le faut. La question qui tombe le fait réagir immédiatement. Un grognement animal lui échappe, grave et loin d’être normal, alors que ses bras obligent soudainement Jian à se rapprocher de lui, le collant à son corps comme s’il devait le protéger dans l’instant. Que Lobster vienne, il se chargera de lui, même stone. Enfin, c’est ce qu’il pense très fort et fait comprendre à Jian. Que quelqu’un tente de lui enlever l’un des membres de sa meute, il prendra ses dents dans la jugulaire en châtiment. Seulement, non. Il ne pourra pas pleinement le protéger, même s’il essayait, même s’il le voulait. S’en convaincre et en être convaincue, ce n’était pas assez.

--


Sentir ses mains contre tes hanches, ses doigts glissant à un moment contre tes fesses, chose qu’il n’avait pas osé jusque là, son souffle, le fait qu’il veuille l’embrasser mais que tu le contrôles, alors que tu es toi même au bord du précipice avec tes bouffées de chaleur qui commencent à monter sous ses doigts, à travers même le tissu… Et les quelques secondes de baisers échangés te font aussi de l’effet mais tu dois essayer de tenir, encore un peu du moins. Tu ne l’as pas amené ici que pour faire un câlin. Tu ne veux que personne n’entende votre discussion, que Phil ne dise à personne son mal, il est pour toi ce mal. Tu lui as promis qu’il ne serait pas seul, tu t’es foutu en tête de le soigner et personne n’est plus têtu que toi. Même si tout le monde sera persuadé que tu as abandonné, toi, tu continues, et tu vas jusqu’au bout. Parce que le bien être des autres est important et que tu prefères qu’on te voit comme quelqu’un qui apportes du bon, qu’un fauteur de troubles, qui a toujours le mauvais oeil. Souvent tu l’as parce que tu as voulu aider. Tu as fini en prison alors que tu prenais soin des corps. Tu as quitté l’école, ou fait des choses illégales pour soigner ta mère. Tu as subi Lobster pour sauver un ami. Tu as bouffé la puce pour aider beaucoup de gens… trop de choses. Tu as toujours fait des conneries pour sauver d’autres personnes ou aider. Mais on ne voit que ce que tu as fait, pas pourquoi tu l’as fait. Et c’est ta plus grosse peine au final. De fil en aiguille, tu as appris à encaisser au-delà de ce que toute personne normale pourrait faire. Mais tu ne t’attends pas à ce que Phil comprenne dès la première fois. Tant pis, tu lui montreras.

Il se mettra peut-être en colère parfois. Tant pis, tu lui montreras. Même s’il pleure, s’il a mal, ou s’il regrette, tu lui montreras. Parce que tu l’as décidé. Et jamais tu ne pourras lui en vouloir d’être lui-même tu le sais. C’est juste toi et… c’est devenu ta drogue à toi. Ton nouvel objectif pour ne penser à rien d’autre de mauvais que le passé ait pu t’imposer pour te détruire. Tu vas te battre contre toi-même, pour que lui, puisse aussi avoir le droit de se sentir bien.

Quand tu oses lui dire la vérité, sur ce qu’il vient de faire, sur son état, tu échappes un souffle surpris, tu clignes des yeux , te retenant à ses épaules, sous son grognement. Si proche de lui. Ce grognement tu ne l’as jamais entendu. Il veut dire quoi. Est-ce qu’il se maîtrise vraiment? Les images de Lobster sous l’emprise de substances qui faisaient preuve de force bien plus que d’habitude et t’obligeait à bien pire, te reviennent. Tu secoues un peu la tête.

- Doucement… , que tu murmures, un peu perdu.

Bien sûr qu’il est dans le déni. Quand on arrête un mec au volant alors qu’il est sous substances illicites, rares sont ceux qui avouent puisque hey, avant d’être arrêté, ils conduisaient non? donc c’est que c’était ok! Qu’ils étaient capables! Et si une petite fille avait traversé la route cent mètres avant le contrôle… rien n’aurait plus été ok. C’est toujours quand un drame arrive, que l’auteur s'en rend compte. Vas-tu devoir en arriver toi-même au drame pour qu’il comprenne? T’en provoquer un?

Tu prends ton courage à deux mains, te disant que tout va bien aller, il va rien t’obliger à faire, ce n’est pas Lobster. Hein? Pas vrai? Tu te souviens de la fois où il avait voulu embrasser Bar de force et qu’il était vraiment déchiré. ça avait fini dans les vapes en fight. Mais toi, tu ne voulais pas te battre contre lui. Tu veux juste prendre soin de lui et l’aider à aller mieux… Tu appuies un peu sur son bras qui entoure tes reins, pour lui faire comprendre de desserrer un peu, qu’il était fort et que tu commençais à le sentir un peu trop.

Ton visage cherche le sien, recollant ton front de nouveau au sien.
- J’veux pas te perdre….
Tu caresses sa mâchoire et sa joue de tes mains, frottant ton nez de nouveau au sien…
- Tu comprends….? Il va choisir le moment où on est le plus vulnérable. S’ils nous observent, ils savent que tu me protèges… Ils choisiront le moment où tu es diminué soit pour m’avoir… soit pour t’éliminer… j'me pardonnerai jamais...

Tu repasses tes mains dans ses cheveux à l’arrière, le souffle un peu tremblant parce que ta gorge se serre à l’idée que Phil puisse être blessé, ou pire, à cause de toi. Tu descends lui voler encore un baiser, plus long et plus humide cette fois-ci, ton ventre toujours contre lui. tu as chaud, tes pupilles sont dilatées, tu as du mal , vraiment, maintenant à ne pas lui céder. Beaucoup de mal.

- Si tu veux fuir… alors fuis dans mon monde. J’vais foutre mon pied au cul du tien avec plaisir… , que tu rajoutes entre deux baisers, souriant contre ses lèvres.

Rien que la vérité. Tes doigts se serrent davantage dans ses cheveux et tu n’arrives plus à tenir, l’embrassant plus chaudement, allant chercher sa langue de la tienne, pour ne plus la quitter pendant une longue minute que tu veux interminable. (modifié)


--


Comme un ordre, Phil se calme directement au “doucement” de Jian, desserrant ses bras, cachant ses crocs, se détendant presque sur le siège. Il ne sait pas ce qu’il voit dans les yeux de Jian, parce qu’il n’arrive pas à le lire à l’heure actuelle, trop escarpé pour pouvoir se concentrer. Mais il l’écoute, il l’entend, il le regarde avec intensité, tentant de se mettre sur la même ligne que lui. Bar aussi avait tenté de le faire au début, d’être compréhensif, de lui parler pour l’aider à redescendre, de lui faire à manger, d’être attentif. Et puis il l’avait retrouvé totalement inconscient sur le sol de leur salle de bain, la respiration bloquée, en pleine overdose. Depuis, Bar lui avait fait promettre de ne plus s’y remettre, pour lui. Une promesse qu’il avait réussi à tenir sur trois semaines avant de replonger salement la nuit où Jian était arrivé. Pourquoi ? Parce que c’était tout simplement trop dûr. Est-ce que Jian tiendra le coup ou est-ce que Phil finira par le trahir aussi, comme il l’avait fait à Bar ? Il l’avait senti devenir distant, et même malgré leur discussion, quelque chose ne s’additionnait plus. Phil jouait un rôle et Bar était trop fatigué pour en avoir quelque chose à faire maintenant.


“Je ne veux pas te perdre.” Bien sûr qu’il comprenait. Mais il ne connaissait pas la gravité de la situation au moment où il a mis le sachet dans sa bouche. Il ne le savait pas, il l’ignorait. Quelle belle excuse. Pas sûr que cela passe tout de même. Tuay avait soutenu Bar dans l’interdiction de consommation, et avait été extrêmement déçu de lui. Pourtant le loup a remis le couvert, pour la simple et bonne raison qu’il ne peut pas y résister. Jian maintenant, semble réellement affecté par l’idée que quelque chose puisse lui arriver, que le mal lui tombe dessus dans cette situation. Oh… Jian… Phil le sent, perçoit les émotions cachées, même s’il a encore dû mal à les nommer. Il sait juste qu’elles sont loin d’être positives et heureuses. Il l’embrasse une nouvelle fois, pour sceller ses paroles. Venir dans son monde ? Non, Jian, je n’y entrerais pas. Je ne veux pas que tu vois ce que je vois. Comment lui dire ? Comment lui faire comprendre alors que ses lèvres ravissent de nouveau les siennes ? Il passe un bras autour de la taille si fine du phalanger, le rapprochant de lui pour approfondir le baiser. Oh, son coeur va exploser. L’une de ses mains remonte sur la nuque de Jian, dans ses cheveux, allant chercher, presque désespérément ce baiser qu’il crève d’avoir. Le plus jeune n’a pas choisi l’endroit le plus indiscret. Personne ne viendrait les déranger ici. Et même s’il savait qu’il ne pouvait pas tout simplement pousser le problème sur le côté pour profiter des lèvres de Jian, Phil se complaisait à l’espérer.

--


Tu l’embrasses, comme la première fois où tu as osé un baiser plus chaud et chaque fois que vous franchissez un pas de plus, chaque fois, vos baisers deviennent plus assurés, plus harmonieux l’un à l’autre. Tu commences à savoir comme il embrasse et comment il le veut, et langue probablement dix fois plus sensible que la sienne, te flingue les quelques barrières que tu tentes de garder safe. Tu ne veux pas qu’il traine dehors , pas dans cet état mais tu ne peux pas rester au club qui va fermer et tu ne veux pas que les autres sachent son état, tu veux l’aider sans le faire crucifier par les autres. Tu sais que c’est en partie impossible, qu’un jour, il merdera encore devant les autres mais s’il existe une petite chance pour toi, de le ramener dans le droit chemin ou du moins un début, alors… tu veux essayer. Tu n’as rien à perdre… C’est si tu ne fais rien que tu le perdras tôt ou tard et tu ne veux pas. Alors tu prends ce qu’il t’offre et lui donne ce qu’il quémande aussi. Son étreinte, ses mains qui finissent sur ta nuque, te font gémir discrètement entre ses lèvres. Tu te laisses piéger. Imbécile que tu es, tu te laisses piégé. C’est mal, tu le sais, il n’est pas en état, c’est toi qui abuses de lui là, mais c’est plus fort que toi, une micro jalousie s’est glissé le long de ta nuque quand tu as senti le goût de nicotine. Arès quoi cours-tu? Le sait-il, qu’au fond, tu n’es pas mieux que lui? Tu es même plus égoïste peut être parce que tu lui as parlé de ton monde et de ces horreurs, tu l’as forcé à y entrer…. Tu ne sais plus si c’est toi qui l’y a emmené ou s’il a demandé. Tu ne sais plus qui de vous deux à fait le premier pas vers l’autre… qui a ouvert votre boîte de pandore commune… et pourquoi…


Mais alors que tes mains descendent sur son ventre , avec l’envie d’aller retoucher sous ce haut, le ventre que tu as tant aimé, tes lèvres perdues entre ses souffles et les siennes… ton téléphone sonne dans ta poche. La sonnerie n’est pas la sonnerie habituelle. Tu l’as changé pour que l'hôpital en est une spécifique. L’électrochoc entre la situation si chaude et la gravité de l’appel, te sort avec brutalité de ton confort, mettant deux secondes lourdes de prise de conscience, à réagir. Tu repousses un peu Phil, le souffle court.

- Attends… attends Phil… c’est …
Tu sors le téléphone et regarde, lui montrant.
- L'hôpital.

Tu décroches, essayant de paraître naturel.
- Oui… ?
- Docteur Amraphat, monsieur Takanawa?
- Oui.
- C’est au sujet de votre mère. Vous devriez venir je pense. Elle a fait un micro avc… je ne suis pas sûr qu’elle tienne encore longtemps, elle a demandé le retrait des soins palliatifs…
Panique dans ton cerveau, tu as du mal à repondre, encore sous l’influence des mains du loup. Tu avales ta salive, en te frottant le visage, t’otant de ses cuisses. Oh la merde… pas maintenant… Ok ok… réfléchir. Tu pinces tes lèvres, respirant.
- J’arrive…

Tu arrives? Et comment ? Hein! Avec Phil défoncé au volant d’un engin de Fast and Furious? Et même si tu sais conduire, tu n’as pas le permis et tu ne veux pas retourner en prison pour une connerie. Tu raccroches et soupires, te frottant le front doucement du bout des doigts.
- Ma mère… a fait un avc… le médecin veut que j’aille la voir maintenant… au cas où elle en refasse un et que j’aie pas le temps de la voir avant la fin…

Ca ne va donc jamais s’arrêter…. Tu as eu trop d’émotions et ça continue? Tu es fatigué… Tu ne peux pas le laisser seul ici dans cet état, il va faire une connerie, trouver un plouc pour se faire tailler une pipe, ou reprendre une dose, ou pire, aller voir Bar et le mettre en colère.

Tu ne voulais pas qu’il l’ennuie. Malgré le fait que tu sois un peu jaloux, tu l’aimais bien Bar… et lui aussi à le droit à la tranquillité après ce qu’il a vécu ce soir. Alors tu vas prendre tes responsabilités. Malgré tout ce que ça implique.

- Je suis désolé… , que tu murmures en te tournant vers lui après avoir remis tes chaussures, pour lui faire un bisou tendre et lent.

Tu sors de la voiture, te rhabillant correctement et t’assurant que personne n’est autour de vous. Au loin, tu vois Bao partir avec Tuay sur la moto.
- Tu peux venir avec moi...? J'veux pas y aller seul...

UNHOLMERE
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Lun 15 Mai - 20:07
Qui ose l’interrompre ? Phil laisse Jian se détacher, lâchant ses mains, l’observant avec attention, légèrement perdu. L’hôpital. Ah, sa mère… Docteur Amraphat ? Oui, Phil peut tout entendre, même complètement out, il capte les sons, les décodant tout en observant les lèvres de Jian bouger. Merde… Alors qu’ils étaient bien partis pourtant. Bon, ce sera pour une prochaine fois, si prochaine fois il y a - on espère (pas, parce qu’on sait ce qu’on va écrire et rip). Et même s’il a entendu la conversation, il écoute Jian, le regardant avec ses yeux de chien battu, réellement triste pour lui. Il n’avait pas songé un seul instant à le laisser y aller seul. En fait, pire, il n’avait pas pensé un seul instant tout court. Bon, oh ! Phil ! On se ressaisit là !

Evidemment, il le laisse remettre ses chaussures, continuant de le regarder, mais tentant également de se remettre de ses émotions. Pas qu’avoir une relation charnelle à l’arrière de sa caisse soit un de ses kink, mais un peu quand même. De nouveau quelque chose à remettre à plus tard, mais bon. Ce n’est que partie remise, il imagine. Comme si c’est une évidence, il hoche vigoureusement de la tête, se penchant pour aller récupérer ses clés de bagnoles à l’avant. Il pensait un peu à l’emmener en voiture, mais il comprit également, en faisant ce geste brusque, que Jian avait un peu raison sur l’histoire des réflexes tout ça. Au pire, ils vont voir Bar, il n’est pas déjà parti, si ? Pas sans eux, pas sans lui. Il sort à la suite de Jian, faisant tinter ses clés, sans le vouloir. Ils vont vraiment à l’hôpital là ? Oh shit… va vraiment falloir qu’il se calme entre temps. Parce que s’il peut éviter de se faire cramer par des infirmières, ça sera pour le mieux…


--


Tu ne veux pas non plus aller seul à l'hôpital. Une intuition, tu as le ventre serré. Pourtant les autres fois, tu y as été sans personne et ça ne t’a pas posé problème. Tes doigts dans les siens, tu t’assures qu’il va bien et essaie de redescendre de ton état d’excitation. Gros effort contre nature pour toi, c’est compliqué , surtout en lui tenant la main comme ça. Les marques sur tes yeux ne disparaissent pas, et tes rétines sont toujours dilatées comme à chaque fois qu’il te touche. En soi, ce n’est pas si grave, c’est comme si ton hybridation pouvait être considérée comme normalement apparente. Mais ça allait faire toute la différence plus tard et ça tu l’ignorais encore. Beaucoup de choses allaient changer pour toi, après avoir passé le perron de l'hôpital que vous atteignez bientôt. Tu n’oses pas lui demander s’il t’en veut d’avoir arrêté ce qu’ils faisaient, ou est-ce qu’il comprend la gravité de ce qui se joue là, tout de suite? Tu ne sais pas.

Tu es sûr de vouloir venir avec moi?

Après avoir pris confirmation de sa part, tu ne peux pas lui avouer que ça te touche. Même sous l’emprise d’une substance… il veut quand même être avec toi… Tu lui souris, regarde autour de toi, et t’approche pour lui faire un bisou doux, en public, chose qui n’est jamais arrivée, puis tu te racles la gorge et met tes mains dans tes poches, pour aller vers l’ascenseur. Tu te demandes s’il a conscience que c’est une vieille femme en phase terminale de cancer qu’il va voir et pas juste une femme qui n’a plus de cheveux et qui est encore belle. Non… ta mère est très maigre. Sa peau est parsemée de boursouflures et de zones de pansements parce que le cancer a aussi atteint la peau, généralisé depuis un an… Elle a perdu la fonctionnalité d’un œil, sa main droit est biscornue, elle a une sonde et plusieurs poches à différents usages accrochés à son lit. Et on t’a prévenu qu’à la fin, elle perdrait la raison peut-être, certains deviennent même agressifs.

Tu as été épargné jusque-là… Tu as mal au bide, la gorge serrée, tu es anxieux, tu ne vas pas bien et il va falloir que ça s’arrête parce que depuis quinze jours, il n’y a pas un jour, où tu n’as pas été à un moment pas bien. Pas un jour, où quelque chose n’est pas arrivé… Dans l’ascenseur vous êtes seuls, alors tu poses ton front contre son épaule, ta main tenant son bras.. comme un foutu gosse. Tu n’as plus rien d’un adulte ici… tu te sens comme revenir quand tu avais 17 ans… quand tout a basculé.

Une fois dans le couloir … tu vas jusqu’au numéro de la porte mais un homme t’interpelle, tu le reconnais. C’est lui qui t’a appelé et lui qui suit ta mère depuis longtemps. Il regarde l’autre visiteur, mais n’en fait pas vraiment cas, te regardant attentivement.
- Docteur…
-Monsieur Tanakawa.. Je dois vous prévenir avant que vous n’entriez. Nous avons eu beaucoup de mal à la canaliser… L’avc qu’elle a fait, même si sur l’échelle de gravité, il peut paraître petit, est ce qu’on appelle un avc thalamo-polaire gauche… il a touché une artère… les personnes concernées sont majoritairement à un âge avancé, mais la condition cérébrale de votre mère n’a fait aucune différence. Elle souffre d’un syndrome amnésique aigu antérétrograde et rétrograde, avec dyschronologie avec des épisodes de paranoïa, mais rien n’est certain, nous n’arrivons pas à savoir si ce qu’elle raconte est vrai ou juste affabulatoire... En gros… nous lui avons fait faire un test ce soir… sur les éléments de sa vie. Elle vous connaît, mais … pense que vous avez seize ans. Elle pense également que nous sommes à Kyoto. Elle ne cesse d’insulter deux hommes, et est persuadée qu’ils ont tenté de la tuer pour vivre ensemble et que l'hôpital appartient à leur clan pour lui voler son homme, son fils et qu’elle garde le silence… donc vous vous doutez qu’on en a pris pour notre grade… Du coup, elle a demandé l’arrêt des soins palliatifs… Elle préfère mourir que de rester ici. Elle a arraché deux fois sa perfusion.

Tu reste là, à l’écouter, et te dit … que tu n’avais pas prévu ça. Que c’était pire que de juste la visiter. Qu’est-ce qui va se passer si tu passes cette porte?

- Mais si … elle n’est plus responsable de son propre jugement, elle ne peut pas décider si?
- Malheureusement, nous avons contacté son mari… et il approuve son choix.
Mon père?
- Ce n’est pas ce que ni elle ni lui ont dit. C’est pour cette raison que je devais vous prévenir… j’ai bien peur qu’ils vous aient caché quelque chose donc…. la visiter ne sera pas sans conséquence. C’est bien que vous soyez venu accompagné… nous ne l’avons pas attaché puisqu’elle s’est calmée, mais je ne peux assurer de son comportement… J’ai suivi le protocole qui veut qu’on informe la famille quand un évènement pareil arrive mais… à mon humble avis, vous n’allez pas ressortir indemne de cette chambre si vous y allez…
- Je dois y aller…
- Alors …
Il se tourne vers un aide soignant qui finit un chariot.
- Peat! S’il te plait, reste près de la porte tant que ces messieurs visitent Madame Omp Haram.
Il acquiesce.
- Si vous voulez bien m’excuser.

Tu le laisses partir, restant en place un instant, cherchant la main du loup à tâtons. C’est quoi ces conneries… Ta mère est quelqu’un de gentil… Tu as des souvenirs de quand tu étais petit… tu…. Tu te sens fragile, comme un château de cartes. Des cartes en papier de cuisson…

- Tant que je ne suis pas en danger… tu n’interviens pas ok… , que tu lui dis doucement, lui lançant un regard inquiet, priant pour qu’il arrive à se contrôler…

Tu amènes sa main à ta joue pour la frotter un peu contre, comme un calin. Tu inspires profondément, avant de rentrer dans la chambre, lâchant sa main, pour ne pas perturber ta mère. Quand tu entres, elle est debout, dans la chambre, éclairée du néon du lit, elle fixe dehors, les câbles de la perfusion tendus dans le vide. La lourdeur du silence t’écrase la nuque. Elle n’a plus de cheveux… un bandage à la tête. Son oeil n’est plus couvert, sa chemise médicale tombe sur son épaule osseuse…

- Maman? à mi mots, alors que tu sembles toi-même au ralenti.

Elle met longtemps à réagir, puis se retourne lentement, pour poser un regard livide sur toi et celui qui t’accompagne, le dévisageant. Elle penche la tête sur le coté et son regard se durcit à l’égard du loup, jusquu’à se noircir. Tu ne lui as jamais vu ce regard, bien que tu saches qu’elle soit métamorphe complète, contrairement à toi.

- Maman… tu devrais t’allonger…
- C’est qui celui-là.
Sa voix sèche, insipide, autoritaire te foudroie. Tu restes figé, clignant des yeux, ne la reconnaissant pas et ton cœur se perd, loin, comme si la seule chose qui te raccrochait à ton existence, venait de voler en éclat.
- C’est Phil…
- Je ne t’ai pas demandé son nom. Mais qui il est, qu’elle maugrée en se rapprochant du lit comme une personne âgée.
Sa peau est craquelée, diaphane et elle tousse rauque comme si ses poumons étaient pourris. Tu sais qu’ils le sont. Ses yeux se sont rapetis en trois jours… Elle est voutée, et on dirait une mauvaise blague sorti d’un conte horrifique… Wyatt t’aurait sorti qu’elle aurait pu concourir pour le casting du film pourri là , silent hill, qu’ils ont montré dans la salle commune pour Halloween alors que des mecs ont fait pire, mais toi… tu commences à te dire qu’un truc pire encore va venir.

Pire que son physique… Elle s’assoit alors que tu approches lentement d’elle, pour l’aider, comme tu le fais depuis le début, mais elle lève la main, prête à te frapper la tienne. Tu la recules sans comprendre.
- Qu’il reste où il est. Ce suppot de Satan. Encore un envoyé par Ganzu pour me surveiller hein?
Elle avance son nez, mimant de te renifler. Est-ce qu’elle peut vraiment sentir à cette distance?
- Tu pues son odeur.
- Maman… ne parle pas comme ça de lui. C’est quelqu’un de bien.
- De bien? DE BIEN??? Les hommes sont tous des porcs. C’est ton petit ami?

Tu restes là, à la fixer, perturbé, par sa manière de parler qui est nasillarde et agressive et sa question. Comme si elle te faisait la morale… ça te revient. Quand tu étais ado, vous aviez souvent des querelles et c’est pour ça que tu as culpabilisé ensuite, tu as pensé que c’est toi qui l’avait rendu malade.
- Réponds?

Tu baisses les yeux, une tristesse soudaine changeant l’expression de tes yeux. Tu aimerais tellement… au fond de toi, qu’il le soit, mais la vérité est aussi dure que ce que tu vois devant toi… Tu contournes le lit pour ramasser ce qu’elle vient de faire tomber et le reposer sur la table de chevet… un non léger se fait de ta tête.

La situation vient d’à peine commencé, mais c’est déjà difficile. Elle s’allonge, et tu la laisses faire, l’observant.
- Tu as besoin de quelque chose?
- Que tu me fasses sortir de là.
- Tu ne peux pas sortir maman, tu es malade…
- JE NE SUIS PAS! Malade.
Ses dents pourris grincent et son haleine est dure à encaisser. Tu fermes les yeux, avales ta salive et tiens.

- Tu l’es. Je suis désolé , mais je peux pas t’aider à sortir…. on doit prendre soin de toi ici…
- Tu es avec eux c’est ça… Ton père et ce foutu Ganzu. Il était à moi ! Tu es aussi pourri qu’eux…
- Mais de quoi tu parles. Ganzu et mon père sont une seule personne.

Elle te fixe et sourit. Ton visage se déconfit. Non seulement… elle est effrayante, mais ce regard te fait penser à celui qui a t’a possédé pendant des mois…
- Tu es si naïf… c’est mignon. J’aurais peut-être dû te laisser enfermer plus souvent.
Ces paroles aussi tu les a déjà entendu… en différent, mais … lèvres entrouvertes, les doigts qui trainent sur le drap, tes yeux s’humidifient et là, elle voit.
Tes rétines… tes traces…
Elle regarde Phil d’un coup, puis toi de nouveau.
- Vous êtes compatibles?
Tes yeux s’ouvrent en grand. Quoi ? Qu’est-ce qu’elle vient de dire? Elle se met à ricaner, en s’allongeant, toussant un peu.
- Ah… c’est le comble. Tel père tel fils, tiens, tous des tafioles ces tanuki…
- Qu’est-ce que tu viens de dire…
Elle t’imite et te regarde, et soupire.
- Tu es vraiment idiot ou c’est l’adolescence?
Tu la fixes, tu t’es refroidi. Ça suffit les conneries.
- TA.NU.KI. Quoi tu ne sais pas ce que c’est un tanuki? Des espèces de petits chiens sauvages qui ressemblent à des ratons laveurs avec des testicules immenses dans les contes japonais?
- Je sais c’que c’est, que tu dis un peu sur les nerfs, mais pourquoi tu sors ça maintenant, c’est quoi le rapport. Et comment tu sais pour la compatibilité?
- Vilain Tanakawa… il t’a pas dit? Tu es moitié Tanuki.

Elle fait signe de baisser la lumière, tu lui obéis… docile, parce que tu veux savoir, et que tu n’es plus à ça près, tout te fait mal. Ton corps, ton esprit, tout.
- Ton père… ce pleutre de couillu… j’étais compatible avec lui, je l’ai aimé de toute mon âme! Ganzu n’avait pas le droit, T’ENTENDS! Pas le droit de me le voler… Pas le droit de m’interdire de le voir! Mais je me suis vengée.
- Comment…
- Avec toi.

Elle te fixe froidement. Rien de ce qu’elle raconte ne ressemble à un mensonge. Elle est trop … cohérente, elle est juste … 5 ans en arrière… mais le médecin a raison, elle n’a pas perdu la tête… parce que tu te souviens… des images de tanuki dans ta chambre quand tu étais petit et d’un homme qui te racontait des histoires mais tu n’as jamais su qui c’était et ta mère te disait que c’était juste un voisin qui venait le week end....

- Je lui ai volé un bébé. Aucun des deux n’ont jamais su que j’avais été enceinte de lui!
Sa phrase…. Elle était compatible n’est-ce pas…? Il ne l’aimait pas… Est-ce que ça voulait dire qu’elle avait utilisé sa compatibilité sur lui? Pour avoir ce qu’elle voulait? Pour le forcer à lui donner un bébé pensant qu’il ne pourrait plus la fuir avec ça?
- Qu’est-ce que tu as fait…
Son sourire se fait doux et elle t’observe.
- Tu es beau n’est-ce pas…
Les émotions se sont évaporées de toi. Ton regard est devenu vide, en la fixant, t’asseyant sans la lâcher du regard. Tu la fixes longtemps. C’est la première fois de ta vie… Que tu ne veux pas aider quelqu’un.

- Les mots sous la porte quand j’étais puni des journées entières?
- de quoi tu parles? Et c’est moi la folle…

Elle ricane encore, tirant sur ses tubes de perf, elle commence à s’énerver. Tu ne la lâches pas du regard… Ce n’était pas elle qui te passer les mots sous la porte quand tu avais été puni et qui t’expliquer dessus comme te soigner? Tout ce qu’elle avait fait… c’était pour avoir sa revanche? Est-ce qu’elle t’avait aimé une fois? Tu baisses les yeux sur tes mains.

- Son nom.
- Ah tu m’fatigues. Ne fais pas l’innocent! Tu es avec eux, donc tu sais. Qu’est-ce que tu fais ici HEIN?

Elle s’arrache encore une fois la perf, et le sang s’étale sur le lit. Tu relèves les yeux et tient son regard. Tu ne pensais pas que l’amour pouvait partir si vite quand une trahison est commise.

- SORS MOI DICI ! REGARDE, qu’elle hurle avec son bras plein de sang.

Quand Bao t’avait raconté ce qu’il avait vécu, tu n’avais pas mesuré… maintenant tu sais que ça existe… que c’est réel. Que tout peut partir en quelques secondes, si on dépasse la limite… La tienne… était atteinte. Tu regardes le sang couler.
- SI TU NE ME SORS PAS D’ICI ALORS TU N’ES PLUS MON FILS..!!!!!

Tu regardes tes mains. Encore… le regard vide, le visage assombri. Tu jettes un regard à Phil, puis à la porte, pour lui faire comprendre d’appeler l’aide soignant… puis tu te lèves…. pour te diriger vers la sortie…

- JIAAAAAAN !
- ….
Sa voix se fait plus douce d’un coup.
- Mon bébé… s’il te plait…
Tu t’arrêtes… fermes un instant les yeux, avales ta salive, puis les rouvres et retrouve Phil devant toi, pour glisser ta main sur son bras pour le repousser vers la sortie, en silence, alors que deux personnes du médical entre et que ta mère se met à crier de rage, de peur, ou de tu ne sais quoi mais certainement pas de Folie… Ils déclenchent la loupiote pour du monde supplémentaire.
- LES SANGLES ! qu’on entend…

Eteint, tu t’écartes du chemin, t’éloignant au pif dans le couloir… Peat regarde Phil, inquiet.
- Il va bien?

Qu’est-ce qui vient de se passer… Est-ce que ta vie n’est qu’un putain de méandre à fou du roi? Tu n’es qu’un gosse de vengeance, un gosse fait dans un abus…? Est-ce qu’elle dit vrai… Tu as mal à la tête. Tu te frottes le visage, te tient au mur, sans expression. Tes mains sont gelées, ton cou aussi… Tu as envie de vomir...

UNHOLMERE
UNHOLMERE
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Lieux de vie : Sous la ville, sous ton lit, dans les mers et entre les incendies, dans ta colère profonde, juste assez pour te rendre fou et après... dans ton âme, jusqu'à ce qu'elle ne soit plus.
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Lun 15 Mai - 20:18
Phil n’aurait refusé sous aucun prétexte. Car en voyant le visage de Jian, il a compris que ce n’était plus “feat & fun” mais plus “alone & sad” que cette soirée allait devenir. Bien sûr qu’il l’accompagne, il lui a promis après tout. Peut-être n’était pas dans le meilleur des états pour, mais il le fait quand même. La marche lui aère un peu l’esprit, lui permet de reprendre la concentration qu’il avait quand il discutait avec Bar pour lui faire entendre raison (si même raison il y avait à faire entendre). Il ignore tout ce qu’il se prépare. Pour lui, à l’instant, il n’est qu’un soutien morale pour voir une femme sur son lit de mort, la maman du garçon pour qui son cœur s’envole. Allez ! On se reprend…

Arrivé à l’hôpital, Phil suit Jian comme un bon petit canidé de compagnie, l’accompagnant, en tenant sa main, bien content tout de même d’être à ses côtés, d’être celui qui a le privilège de lui tenir compagnie dans ce moment. Il ne comprend la gravité de la situation que lorsque les mots dépassent sa compréhension. Bar lui avait expliqué deux ou trois notions de médecine, mais il avait rapidement compris que ce n’était pas son truc, Phil. Et là, ça lui explose le cerveau. Il est perdu, et cela doit se voir. Pourtant, il garde la tête droite. Le père de Jian est mentionné, ce qui fait plisser des yeux Phil. Ah… Ce mec… Celui qu’ils avaient fuit en voiture, parce que ce gars est un incapable de première. Mmm… Bon, en terme de parents défectueux, Phil ne pouvait pas réellement critiquer. Les siens également sont particuliers dans leur genre. Devant la porte, rien qu’eux-deux, Phil lui fait la promesse de ne pas intervenir sauf s’il y a danger grave et imminent. Il hoche la tête, le laissant prendre sa main pour un câlin discret pour se donner de la force.

A l’intérieur, ce n’est pas exactement ce à quoi il s’attendait, mais comme il n’avait pas non plus visualiser une scène particulière, il n’est pas gêné ou déranger. La mère de Jian ressemble à ses fantômes que l’on peut lire dans les mythes et légendes du pays. On le pointe du doigt et Phil ne bouge pas, les mains dans les poches, suivant l’instruction de ne pas s’approcher. Il apprécie le fait d’être défendue par Jian, mais rapidement, la question piège et même lui ne saurait quoi répondre. Le sont-ils ? D’après celle de Jian, non. Mais pour Phil, il en a tellement envie que de dire oui, ce serait presque comme si une étape est franchie, alors même qu’ils les brûlent. Et la suite de la conversation le perd petit à petit. Ganzu ? Qui est Tanuki ? Quoi ? Pardon ? Jian ?? Mais… Mais… Bon en réalité, cela ne le touche pas réellement, il s’en fou de son hybridation, il l’aime lui. Mais en voyant la réaction du plus jeune, ce n’est pas son cas. Car il y a plus dessous. Il y a un autre homme, un autre individu, qui a pris la place de sa mère, découvrant également que cette dernière n’était pas le parfait être qu’il avait toujours vu. Ce miroir qui se brise, qui laisse voir la laideur, jusque dans le physique. Phil grogne légèrement lorsqu’elle hurle, lorsqu’elle se met à tenir des propos de plus en plus fous. Et au signe de Jian, il se précipite à l’extérieur, faisant signe au soignant à non loin qu’ils ont besoin d’aide. Après la réponse positive, il revient à l’intérieur. Il sent Jian l’évacuer, le laissant faire, plus inquiet pour lui. Le regard est vide, la peau pâle, la respiration fébrile. Il peut sentir son désarrois, sa désorientation, sa tristesse, ou quelque chose qui s’apparent également à de la résiliation. Phil jette un regard en biais à l’aide soignant, avant de s’approcher de Jian, lui touchant doucement l’épaule et la hanche, se penchant à son oreille.
-Appuie-toi sur moi.

Ça lui tire dans les tripes d’avoir parlé à voix haute, mais il doit le faire. Il l’emmène sur l’un des sièges libres un peu plus loin, l'asseyant devant lui pour s’accroupir, lui touchant le visage calmement. Ses yeux demandent s’il va bien, même s’il sait que non. Il lui efface des larmes imagines des pouces, pour le calmer. Tout vient de basculer et Phil n’en a été que spectateur. Il ne sait pas quoi faire pour lui porter secours, parce qu’il sait qu’il tourbillonne dans des abysses infinies.


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Tu te souviens de ce genre de sensations, où ton corps arrive à ses limites, autant que ton esprit. En prison… ou dans la rue aussi… Tu sais aussi que tu as déjà perdu connaissance. La nausée est vraiment forte. Ça fait trop. Tu te hurles en permanence que tu dois être fort, mais tu dois te rendre à l’évidence, tu finis à chaque fois vulnérable et piétinée…. C’est si pathétique… Tu ne sais pas ce que tu ressens envers toi-même à cet instant. Est-ce que quelqu’un t’aime pour de vrai dans ce monde de merde? Ou est-ce qu’ils font tous ça parce que tu leur es utile….

Le loup te fait un peu sursauter et parle même proche de toi. Tu relèves des yeux perdus sur lui, regarde derrière vous. Personne n’a vu. Ta main accrochée à son haut, tu te rapproches de lui, pour te laisser guider. Tu t’assois, tu dois avoir l’air bien minable comme ça. Peat, lui, vous laisse à vos histoires, et part aider ses collègues. Un médecin arrive en courant, un flacon et une seringue à la main. On entend comme des bruits de bagarre mais toi, tu ne vois que Phil. Tu te demandes s’il t’aime , même juste un peu… ou si c’est …
Tu baisses tes yeux sur tes mains, mais ses mains sur ton visage te font faire un bon dans le bien être. Une vague de chaleur t’envahit, pourquoi tu as envie de chialer comme un gosse. T’en as marre de chialer dernièrement.
Pardon… la question… je savais pas c’que j’avais le droit de répondre… Je sais même pas ce que tu veux que je sois pour toi…
ça te fait mal au bide encore plus, enfouissant ta joue dans sa main, alors que les rainures sur tes yeux s’intensifient. Tu voudrais que le monde disparaisse et que vous ne soyez que tous les deux, loin de tout.

- Alors ça y est … elle a tombé les masques?

Cette voix tu la connais. Manquait plus que lui. Déjà fragile, tu relèves tes yeux pour croiser ceux de Ganzu, décontracté les mains dans les poches, une oreille tendue vers la chambre de la furie qui est sa femme. Tu les pensais divorcé mais elle t’a menti pour ça aussi…. Par instinct, tu te lèves , fébrile et te positionne derrière phil, serrant son bras de tes mains… tu n’es pas de taille à lutter. Qu’est-ce qu’il veut? Tu ne peux pas partir en courant, ni te protéger toi-même contre lui. Pas cette fois. Il vous regarde, à tour de rôle, intrigué.

- Monsieur, intervint Peat, revenu dans le couloir, qui s’inquiète de la tournure que ça prend.
- Je sais , dit-il en levant la main. Je sais. On est dans un hôpital. je ne suis pas là pour chercher le conflit.

Peat adresse un regard au vigil qui vient d’arriver, mais lui dit de garder ses distances, alors que toi tu regardes Ganzu approcher, et sortir une boite ressemblant à celles qu’on utilise pour les stylos. Il te la tend.

- Tiens. Ton père m’a fait jurer de garder le secret, jusqu’à ce que tu sois prêt. Ça te revient.

Tu le fixes sans comprendre et tu le vois plisser les yeux, se rapprocher pour mieux voir. Tes iris ont fini par jaunir du contact rapproché avec le loup.

- Je vois… Tu tiens donc plus de ton père que de ta mère…
Par là, il parle bien entendu de la capacité de compatibilité. Il hésite un instant. C’est étrange, tu n’as pas l’homme que tu connais depuis des années devant toi. Pourquoi sont-ils soudainement tous différents… Ganzu se gratte la joue, et soupire, les mains sur les hanches, repoussant son blouson en arrière.

- J’étais compatible avec ton père, au même titre que ta mère… y’a jamais eu de complot ou toutes ces conneries qu’elle hurle… tu dois comprendre une chose, Jian… La compatibilité peut faire naître un sentiment de dépendance. Le fait de contrôler quelqu’un peut rendre fou et accroc… ni ton père, ni toi, êtes responsables de votre malédiction. Elle a commis une chose impardonnable, avec toi… Je te dois mes excuses pour mes réactions, mais à chaque fois que je te voyais, je la voyais, elle, et toutes les saloperies qu’elle a faites à ton père avec. Et vu que tu la protégeais crocs et griffes, pour moi, c’était carré, j’étais du côté de ton père. Mais vu que tu as pris conscience des choses… tu as le droit de savoir.

La boîte dans les mains, tu écoutes mais tu ne sais pas quoi faire, toujours en retrait derrière Phil que tu ne lâches pas, ta joue contre son épaule. Il ne va plus t’agresser alors?
- Il est mort…, que tu demandes à mi voix.
Il fait oui de la tête.
- Il y a neuf ans…
- De quoi…
- D’épuisement…Il a trop donné aux autres.. sans se nourrir affectivement… Il a refusé le sceau d’appartenance qu’il devait normalement accomplir pour calmer ses capacités…
- je comprends rien…
- J’ai pas grand chose de plus à te dire, gamin. Si ce n’est que toutes tes réponses tu les auras avec ce que cette clé ouvre. Tu m’excuses, faut que je règle ça, elle nous a assez fait chier comme ça…

Il s’éloigne pour entrer dans la chambre et Peat fait les gros yeux en le suivant. Euh non! Pas de meurtre hein, allo?
- J’veux partir d’ici… , que tu murmures.
Tu ne veux que personne sache, tu as déjà assez fait de vagues, tu ne veux pas rentrer. Tu veux aller ailleurs. Où , tu ne sais pas, mais tu veux aller ailleurs.
- J’veux pas rentrer… emmènes moi ailleurs que chez vous.. un endroit à toi..


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En entendant son excuse, Phil secoue la tête. Ce n’est pas grave, ce n’est rien. Ce n’est pas important. Il y a plus important que de savoir ce qu’ils sont à l’heure actuelle. Il y a le fait que sa vie, sa famille, toutes les conceptions qu’il avait de cette dernière, s’effondre brique par brique et qu’il est totalement décontenancé. Phil peut comprendre, alors il lui apporte de la chaleur, de la présence, quelque chose pour se retenir, se raccrocher à la réalité. Parce qu’on a l’impression d’être seul, d’être isolé, que finalement tout n’est qu’un mensonge. Mais ce n’est pas vrai ; dehors, il y a pleins de monde qui l’ont déjà accueilli dans leur famille, dans leur groupe. Phil en fait partie, et il faut que Jian le comprenne.

Jusqu’à ce que le père de Jian arrive. Phil se relève aussitôt en position de protection, mais l’homme ne semble pas là pour se battre. Il a presque l’air… las de cette histoire. Comme s’il avait autant pris dans la gueule que le plus jeune, ce en quoi Phil doutait réellement. Jian a souffert et a même terminé en prison, sous l’indifférence générale de cette famille. De toute façon, de ce qu’il a compris, ce n’est pas réellement son père, plutôt une forme de remplacement. Tout est tellement tordu qu’il s’y perd lui, à savoir qui est qui, qui a fait quoi, pourquoi ils l’ont fait ou pas fait justement.

La compatibilité dont il parle. Cela sonne étrange aux oreilles de Phil, comme si ce simple terme pouvait expliquer ce qu’il ressentait envers Jian, en une fraction de syllabes. C’est fou et d’un côté, il ne veut pas y croire. C’est trop, c’est beaucoup trop, surtout pour lui, qui voulait vivre une vie sans avoir à être responsable de quoi que ce soit d’autre que sa propre personne et encore. Mais là, on leur balance à tous les deux un sort, une malédiction, qui les attachent ensemble s’ils décident d’aller jusqu’au bout. Sinon, Jian va souffrir de tout et de rien. Fucking Tanuki, Phil savait que cette révélation portait plus que de savoir qu’il avait un coup de canidé dans les dents.

Il n’a pas besoin de se faire prier pour emmener Jian loin. Laissant l’autre homme régler ce qu’il doit régler - même si cela implique la mort de la mère de Jian, Phil n’avait aucune pitié pour elle - il soutient Jian en l’aidant à sortir de l’hôpital. Un endroit à lui ? Oh, il en a bien un. Mais c’est un peu loin. Pourtant, il ne rechigne pas et l’emmène. Plus ils avancent, plus les quartiers deviennent pauvres et peu fréquentables, mais ils en ont l’habitude et Phil tient Jian avec pour message : “le premier qui touche, j’le dégingle”. Arrivé devant une alignement de garages, quelques-uns ouvert, d’autres clôturés, Phil se détache de Jian le temps d’ouvrir le sien. Il soulève le lourd rideau de fer pas automatique et lui permet de rentrer pour faire de même juste après. Avant de relâcher le rideau, il allume la lumière pour dévoiler l’intérieur. Une voiture est à l’arrêt au milieu, splendide et rutilante. Il y a un espace pour se reposer, un établie, quelques cartons contenant divers objets. Il s’agissait du garage de Phil, celui qu’il louait pour construire sa voiture de rêve. De temps à autre, quand il en avait besoin, il venait ici pour passer le temps et se calmer. Ah, et pour fumer quand personne ne pouvait le fournir ou ne voulait l'accompagner. Mais Bar n’était pas au courant de cette partie-là de l’utilisation de ce garage. Il a assez d’espace pour naviguer autour de l’engin. Et Phil sourit à Jian, lui présentant son bébé avec fierté. Il voulait un endroit à lui ? Il y a pas plus à lui que cette caisse.


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Tu veux t’en aller d’ici. Loin de ces fous, loin de ceux qui bâtissent un monde en marchant sur les autres, de ceux qui font des enfants pour se venger des autres sans penser qu’ils ont programmé leur destruction. Tu n’es qu’un enfant volé… et ce sentiment que tu n’avais de place nulle part depuis petit venait de trouver son origine. Comment as-tu fait pour ne pas voir que tu n’étais qu’un instrument? Toi et ton inconditionnel sentiment qu’il y a du bon en tout, du moins avant tu le pensais, avant Lobster. Tu idéalisais les autres, parce que c’était moins dur que d’accepter de n’avoir que des manipulateurs menteurs en face? Tu ne sais plus… Là tu veux juste t’en aller. Avec le seul qui pourrait changer ta vie, mais à qui tu ne proposeras pas de le faire. C’est trop lourd. Tu ne le proposeras à personne sauf… si c’est l’autre qui te l’impose. Tu te sais condamné à une errance, à supporter ta libido, et ton absence de racine. On te dit appartenir aux tanuki mais ils ne sont jamais venus te chercher, ils ne t’ont jamais protégé, alors qu’ils connaissaient ton existence et la mocheté du cœur de ta mère. Ton propre père n’a jamais tenté de te récupérer pour te rendre heureux et te protéger. Sont-ils tous soumis et lâches? Dans ce cas, tu ne veux pas en être un, tu préfères refuser à quiconque de te toucher… tu préfères te cacher, et faire comme si rien de tout ça ne s'était passé.

Bancal, nauséeux, tu suis Phil sous le regard inquiet de Peat qui a ressorti la tête de la chambre, de laquelle éructent des cris et des mots brutaux. Tu ne veux plus être là, tu ne veux même plus être appelé pour elle. Rien n’arrive par hasard. Alors quoi, cet avc était sa dernière chance de se sauver l’âme avant le jugement des dieux? Elle a misérablement échoué. Les mauvais échouent toujours.

Sous vos pas, le sol semble glisser, pavé après pavé, ton regard perdu sur le bitume qui se déroule comme un tapis tantôt sec, tantôt humide, parfois encombré des restes de l’humanité, parfois occupé par un sans abri, chose que tu es toi aussi. Tu squattes chez deux amoureux, tu as même osé en prendre un à l’autre… tu te nourris de ce qu’ils te proposent parce que tu n’as pas encore d’argent. Qu’est-ce que tu es au juste? Un enfant pondu au hasard, puis flanqué en trophée, avant de trébucher dans les fossés gluants de l’illégalité pensant sauver une bonne personne… un chapardeur, comme le tanuki ou le phalanger, un paumé qui ne sait même pas quoi faire de ses mains, de son cœur et qui flotte ci et là. Tu ne quittes pas le flanc de Phil, te laissant guider même si tu as mal aux jambes, et que tu aimerais juste dormir pendant une semaine en espérant te réveiller amnésique. Rien n’est courageux dans ce que tu penses ce soir, tout l’opposé de ce que tu es d’habitude. Tu n’as pas envie de l’être.

Tu n’as ni faim, ni envie de rien… tout est fade. D’ordinaire, tu adores regarder les gens vivre, mais là… ils passent, vous croisent, les bruits t’atteignent, mais ça ne te fait rien. Silencieux, tu arrives devant une multitude de portes métalliques. Étrange comme endroit, mais tu lui fais une confiance aveugle. Pour toi, il est beaucoup, pour lui, tu ne sais pas. Est-ce que c’est vraiment la compatibilité qui le fait t’aimer, même juste un peu?

Le rideau se lève avec une facilité déconcertante, tu es sûr que tu aurais tellement galéré pour le soulever, toi, vu la vieillesse du truc et le bruit qu’il fait. Tu entres, observant toujours Phil… La boite dans ta main, l’autre main tripotant ton paquet de clope à la vanille dans ta poche de baggy noir.

Tu as froid, ton pull échancré n’aide pas vraiment mais tu ne pensais pas vivre tout ça. Pourtant tu le sais, dehors, il fait très bon! Les gens sont en tee shirt , et toi tu as froid… La solitude mentale donne froid. Il ne fait pas noir longtemps. Tes yeux accusent le coup de la lumière soudaine, même si elle n’est pas si violente que ça, et tu la vois. Une voiture comme on en fait peu aujourd’hui. Tu te souviens de son sauvetage et tu souris doucement en t’approchant. Alors c’est ça? Il aime la mécanique et les bagnoles? C’est son truc? Sans un mot, tu oses la toucher, jetant un œil au loup , pour voir si tu commets un sacrilège ou pas, mais … Apparemment ça va, tu ne vas pas perdre un oeil.

Tu avances, curieux, ça détourne ton attention, et sans le vouloir ça te fait du bien, d’aller dans un autre monde. Tes doigts suivent le devant. On a l’impression que cet engin a une âme, c’est étrange, mais tu aimes bien. Puis par réflexe naturel, tu regardes autour de toi, tu vois l’endroit où il peut se reposer, et les outils, les araignées qui doivent se demander qui c’est ce nouveau.

- C’est … ta tanière…? que tu demandes le visage curieux.

Ta main continue de dériver sur la voiture, en avançant, comme errant, observant chaque détail, même dedans, avant de te dire que tu n’en as pas, de tanière. C’est peut être ça le problème. N’avoir nulle part où se réfugier quand ça ne va pas et qu’on veut échapper au monde, c’est épuisant. On ne peut jamais reset son mood et tout s’accumule. Est-ce que c’est ce qui s’est passé ces dernières semaines? Personne ne te le dira de toute façon.

- Tu… t’en occupes tout seul? Elle est canon… , que tu souris fatigué.

Tu aimes bien les voitures, les vieilles choses, tout ce qui peut donner cette impression d’avoir une âme. Elle revient de loin, et Phil la répare, la soigne. Tu te retournes vers lui, le détaillant de haut en bas, lentement. Tu lui en as fait subir ce soir… La réunion avec Bao puis la voiture où vous avez été interrompu, ça a dû le frustrer… Puis tu l’avais traîné à l'hôpital où il avait été témoin de tout ça… et … Ton visage s’attriste un peu, inquiet, tes dents mordillant l'intérieur de ta joue. Tu poses la boîte de bois sur l’établi avant de le rejoindre lentement. Tes mains enfouies dans tes manches de pull pour ne pas qu’il se rende compte qu’elles sont froides , un peu plus à chaque minute, tu les poses sur son cou et sa mâchoire, passant ton pouce sur sa joue, déviant sur ses lèvres, le bout extrême de tes phalanges caressant la zone sous ses oreilles.

Tu ne veux pas l’enfermer, ni l’empêcher de vivre. C’est un loup, pas un chien, il a besoin de sa liberté. Et même si toi… tu as besoin de lui, tu respecteras toujours son choix et ses besoins. Même affaibli. Même dans ton état, tu penses encore à le protéger lui et à l’aider contre son addiction… Parce qu’au fond, toi tu n’es pas très important. Tu prends ton téléphone, et tu le poses au pif à tâtons sur l’établi. Avec tes clopes qui suivent, puis tu viens enfouir ton visage dans son cou pour avoir son odeur.
- Je te promets que je parlerai de cet endroit à personne…


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Sa tanière ? Sa batcave plutôt. Mais il sourit à l'appellation, hochant la tête. S’il ne pouvait pas réellement s’appeler super héro, Phil restait un gars avec un garage à son nom, où il passe des heures à travailler sur une voiture qui un jour sera la sienne. En réalité, il l’avait retapé presque entièrement, utilisant son salaire dans cela. Évidemment, il avait dû faire des concessions par moment, parce qu’ils sont deux à vivre dans leur appartement, et aux dernières nouvelles, ils partagent tout. Phil aimait bien se retrouver seul ici, pour discuter tout seul, se plaquer sous le capot pour la rafistoler, sa caisse. Et que Jian la touche, cela ne lui faisait pas grand chose. Pour lui, une voiture, s’est rouler, pour être regarder, toucher, utile en somme. Et même si celles qu’ils ont actuellement est passage et qu’elle assumait bien, il lui tardait de faire sortir celle-là sur le bitume pour l’entendre rouler dans les rues de la capitale. Il en est fière oui, et quand Jian la complimente, il se grandit, relevant les épaules, satisfait, l’air de dire : “ouais, je sais”.

Le problème, c’est qu’il ressent de la tristesse et surtout… la fatigue et la solitude que Jian porte actuellement sur les épaules. Il le vois dans la manière dont il se tient, dans la courbe de ses yeux, dans la forme de ses lèvres, l’intonation de savoir. Autant de chose qui évoque clairement qu’il est à bout et qu’il a besoin de se poser. Mais évidemment, il retourne la situation. Phil s’en moque que les autres sachent qu’il a une planque comme celle-là, tant qu’ils ont pas la superbe idée d’y venir sans son accord ou sans lui. Ses yeux observent les traits du plus jeune, voulant voir un peu plus ce qu’il ressent, pour savoir, pour réellement comprendre et ne pas faire de faux pas dans sa démarche. Délicatement, il lui touche les mains, celles-là même qui sont recouvertes pour une raison qui lui échappe. Il les détache de lui, les portant toutes les deux à sa bouche pour délicatement embrasser ses phalanges couvertes, le regardant toujours dans les yeux. Puis il passa un bras autour de lui, l’attirant contre son torse dans un puissant câlin. Sans lui demander plus d’avis, également, il le soulève, le prenant en mode princesse pour l’emmener vers son espace de repos.


En s’asseyant sur le fauteuil, il câle Jian contre lui, tout sourire et tout content de l’avoir ainsi, mais continuant de prendre soin du plus jeune tout de même. Il lui remet ses mèches rebelles un peu en place, remonte son pull, le met dans une position pour qu’il n’est pas les jambes tordus, pour qu’il est mal au dos. De cette fouture boite, de cette terrible conversation ou encore de juste cette soirée toute pourrie, ils en auront une discussion quand Jian le voudra ou quand la situation se sera tout simplement apaiser. Leurs coeurs n’y sont pas. Normal… Mais tout comme Phil ne rependra pas ce qu’ils ont abandonné tout à l’heure. A la place, il laisse sa tête tomber sur le dossier du fauteuil, regardant Jian avec un sourire en coin, le sourcil levé. Puis avec les mains, il lui demande ce qu’il en pense, de son terre-terre, de sa batcave, de sa tanière. Et il lui fait également comprendre - en tout cas, essaye - que si Jian veut venir ici, il le peut. Tant qu’il lui pique pas la caisse…


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Tu aimes bien quand il fait le fier, avec son sourire qui te fait flancher sans que tu veuilles ne l'avouer. Il y a beaucoup de choses de lui qui te font de l'effet, encore plus depuis que tu as osé "t'occuper" de lui. Ce soir-là ne te quitte pas. Dès que tu le vois, t'y penses, c'est horrible, enfin horrible non mais tu as la concentration d'un bulot maintenant. Déjà que c'était pas formidable avant! Tu te revois en train de… ah! Le visage contre lui, c'est pas plus mal. Il ne voit pas tes pensées corrompues, tes pupilles qui sont réparties pour un tour, à tel point que tu vas finir par t'y habituer, comme avant. Ça ne fait pas mal, tu vois juste encore plus de détails et dans l'obscurité. Tu sens son regard sur toi, alors tu relèves un peu la tête, avec ce regard curieux que tu fais toujours quand tu questionnes en silence. Oui? Qu'est ce qui se passe? Il a l'air inquiet. Tu le vois embrasser tes mains à travers le pull sans te forcer à les sortir. Ça te flanque une claque en plein cœur… il se drogue peut-être mais il est si gentil, si câlin… si chaud… comment tu pourrais lui en vouloir ou lui crier dessus, alors que même sous l'emprise de quelque chose… il est… comme ça? Tu es hypnotisé par ce qu'il fait. Personne ne s'est jamais occupé de toi comme lui, avec cette patience, et cette douceur… dès le premier jour… il ne t'a jamais rien refusé…

Pourtant il savait ce que tu étais maintenant…. D'où tu venais … ce que tu avais fait et subi en prison et même avalé la puce… et malgré tout ça, il était encore là, et il te faisait passer avant lui, la tout de suite alors qu'il n'était pas dans la meilleure des conditions avant ça ? C'est un concept tellement incroyable pour toi que tu restes là, jusqu'à être attiré contre lui, te prenant une vague de chaleur en pleine poire qui te tire direct un smile de bien être quand il te serre. Tu te blottis, serrant ses fringues dans tes mains comme pour l'empêcher de partir.

Tes joues chauffent et tu quittes le sol dans un hoquet de surprise, tu t'accroches à son épaule, restant bien contre, en silence. Vous atterrissez en douceur sur le fauteuil, te retenant un peu au dossier d'un bras pour ne pas l'écraser, puis tu relâches ton poids pour rester sur lui, en travers du fauteuil les jambes dans le vide. Cherchant un peu le contact quand même, le remerciant en silence de ne pas l'obliger à rester debout. Même si tu fais genre , comme d'hab, d'aller bien, tes muscles, ton estomac, ta tête, c'est précaire. Ta migraine est bien là et pourtant son sourire heureux et sa manière de te regarder, ça te fait buguer encore une fois. Il te remet tes mèches et ton pull qui se barre encore de ton épaule, s'assure même que tu es bien installé. Toi, tu es comme un phalanger dans les mains de son propriétaire qui vérifie que tout va bien, curieux à suivre du regard tout ce qu'il fait avec ses grandes mains, reposant tes orbes a chaque fois que lui.

Chaque fois qu'il te frôle, tu frissonnes un peu. Tu ne loupes aucun détail, soudainement fasciné par le loup qui essaie de te demander certaines choses et de t'en expliquer d'autres. Tes yeux s'allument un peu de cette focalisation bienheureuse que tu fais et tu vas te faire griller c'est sûr, à le mater comme ça avec ce petit sourire. Tu te racles la lèvre inférieure des dents, porté par une attirance que tu ne comprends pas. Tu aimes ce qu'il vient de montrer, ce qu'il montre. Tu aimes ce qu'il est. Certains le qualifieraient de je m'entouiste, d'autres d'irresponsable, de nonchalant, d'immature, peu importe, pour toi, il a juste un monde douloureux qu'il essaie d'apprécier comme il peut. Ce soir tu le vois un peu heureux ici, c'est son monde. Sauvage, gentil et libre. Et t'aimes ça… parce que pour la première fois , vous cochez les mêmes cases. Ce sur quoi tu n'arrivais pas à mettre le doigt dessus, est là. Sauvage, gentil et libre… avec toi. Comme toi avec lui. Avec les autres on s'en fout.

Tu te fous du monde extérieur ce soir. C'est égoïste mais tu es mortel… et puisqu'ils ne savent pas t'épargner alors tu fais le choix seul. Tu en a presque oublié cette trace sur ton cou, et tu te demandes comment personne n'a fait pour la voir à l'hôpital. Elle t'a juste fait un rappel, que tu ignores effrontément, trop occupé dans ta fascination pour le loup.

Tu en oublies que tes mains sont froides, et tu en avances une sur sa gorge, pour l'effleurer, tu lui tournes le visage vers toi sans lui faire quitter le dossier contre lequel sa tête repose.
- J'aime tellement ce que tu es…. , que tu murmures près de ses lèvres en caressant doucement le bas de sa joue, un sourire discret. Tu me fascines… pourtant je sais… que….

Tu t'arrêtes un peu… pour venir lui coller un smack lent, ça te démangeait… tes doigts continuent de le caresser alors que tu poses ta tête sur son épaule, dans le creux de son cou, un peu fatigué…

- Si tu as encaissé tout ce que je viens de vivre sans… péter un plomb…sans bouffer ma mère ou mon beau pere…ou sans … me rejeter… ça n'veut dire qu'une chose… tu as vu… vécu… ...ou fait pire… c'est ça…

Ce serait logique. Ça irait de paire avec ses cicatrices. Tu y as pensé sur le trajet, tu l'as souvent regardé en coin , te posant mille questions de pourquoi il était encore là avec toi a te subir. La déduction avait été la même pour tout. Tu te loges encore plus dans son cou, ta main quitte sa joue, pour chercher sa main à lui. Tu la montes à ton visage pour embrasser l'intérieur de la paume, échappant :
- J't'ai entendu grogner à l'hôpital… que tu dis doucement avec un sourire en coin sans le regarder.

La tenant toujours,, tu la guides vers ton abdomen. Tu soulèves ton pull et la poses sur ton ventre frais. C'est indéniable, l'absence affective, le rejet, les tensions, tout ce qui s'était passé ce soir, c'est comme si ça te rendait malade… sous l'effet de sa chaleur immédiate, tu échappes un souffle court et fermes les yeux.

- Si je pouvais hiberner… ce serait ici… y'a ton odeur… ça me rassure… , juste chuchoté….


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”J'aime tellement ce que tu es…” Cela le stoppe immédiatement, alors qu’il regarde Jian, l’observant depuis sa position, nuque contre le dossier du fauteuil. Plusieurs choses se produisent en même temps dans son esprit. Tout d’abord, et sans doute le plus important, il se rend compte que Jian l’aime. Réellement. Qu’il y a donc bien quelque chose de plus qu’une attirance des corps. Ses mains sont froides, ses lèvres proches des siennes, il y a dix milles choses qui se tournent dans son esprit et le visage de Jian qui est à seulement quelques centimètres. Il pense au fait que lui aussi l’aime, sans doute que c’est peu dire. Il se souvient de leur nuit ensemble, de ce qu’ils ont fait, d’à quel point il a adoré, mais ce n’est pas si grave s’ils ont été interrompu tout à l’heure. Parce qu’en fin de compte, Jian est quand même sur ses cuisses, même s’ils ne vont rien faire. La soirée a déjà été assez tumultueuse pour qu’il en rajoute une couche. Et puis il l’embrasse, et toutes ses pensées s’effondrent quelques secondes.

Avant de revenir aux galops quand il mentionne le fait qu’il a sans doute vécu pire, ou équivalent à cette situation. Si seulement… Si seulement c’était aussi simple qu’une histoire de famille, ce qu’il avait eu. Il y avait de cela bien sûr, mais peut-être qu’il n’avait jamais été réellement honnête avec eux non plus. Parce qu’il n’était pas tout simplement parti de sa vie d’avant. Il en avait été chassé. Il le sent se loger dans son cou, embrasser sa main aussi, prendre soin de lui, comme si ce n’était pas lui qui avait passé une soirée cauchemardesque avec une mère folle et un beau-père à la révélation facile. Il l’a entendu grogner… A-t-il compris pourquoi ? On ne touche pas à un membre de sa meute. Et encore moins en sa présence… Ses bras se resserrent très doucement autour de Jian, le rapprochant juste un peu plus. Juste un peu. Les yeux du plus jeune se ferment, Phil inspire doucement.

-Je te raconterais mon histoire un autre jour… répondit-il, tout aussi doucement, l’observant discrétement. Viens hiberner ici… Je te ferais un endroit plus confortable pour dormir…
Une douce promesse, un tendre aveu également. Il était prêt à léguer un petit bout de son espace privé, de son repair, pour lui. Et en plus de cela, il lui offrait la clé qui allait avec le jardin secret. Un jour, oui un jour, il lui parlera de son père, de ses frères et soeurs, de leurs courses effrenées dans les bois, de leur entraînement et de la discipline qui va avec leur nom de famille. Le nom de la meute.

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Tu te laisses serrer un peu plus contre lui, le visage dans son cou, ton corps reposant contre lui. Les quelques centimètres qu'il te manque et cette différence de carrure suffisent à rendre agréable et compatible une telle position et pour la première fois, tu es satisfait de faire ta taille et ton poids. Il y a encore deux semaines, tu méprisais tout homme qui pouvait t'approcher de trop , excepté Bao et Wyatt que tu n'avaispas revu. Puis Bar t'a approché , alors que tu étais vulnérable. Il aurait pu te faire n'importe quoi que tu aurais pu à peine riposter et pourtant il n'avait pas abusé, il t'avait aidé à chaque fois, puis ... Phil. Qui de base était celui dont tu avais un peu d'appréhension, et ... sans comprendre , chaque interaction avait été comme une évidence, d'une facilité que tu ne comprends pas. Il parait qu'il y a des gens avec qui tout semble une évidence, qu'on pense les connaitre depuis longtemps, voir d'avant. Des gens avec qui on n'a pas besoin de parler pour savoir ce qui se passe. Des gens qui vous font vous sentir bien, et grace à qui vous acceptez ce que vous êtes. Quand tu es avec lui... tu acceptes ces défauts qui t'énervent chez toi, tu acceptes de ne pas être aussi viril que tu l'aurais voulu, tu acceptes d'être celui qui n'a pas le dessus, sans ressentir de pression ou de crainte. C'est juste ... bien. Comme sur mesure.

Sa voix te revient aux oreilles et tu pourrais t'endormir en l'écoutant. C'est vrai que c'est un chien fou... tu le sais, mais... dans ces moments là, il est terriblement apaisant. ça te donne des envies étranges, comme d'avoir encore plus de contact peau à peau avec lui. Cette bestialité naissante à chaque fois que les sensations vous dépassent tu ne l'expliques pas vraiment. La compatibilité doit jouer un role, mais il y a autre chose.

Le fait que vous soyez deux canins? Aucune idée, mais t'es bien loin d'être le plus impressionnant en tout ça, un croisement entre deux machins avec zéro charisme. Ton esprit visualise une envie de passer ta main sous son haut pour toucher ce que tu aimes beaucoup mais tu ne vas pas plus loin que ta pensée.
- ... mais c'est chez toi ici..... j'veux pas déranger, tu lui dis d'une voix presque endormie. Si tu as envie d'être seul ...

Tu fourres son nez et ta joue, comme un réflexe d'enfouissement de bien être, dans son vêtement, ton visage disparaissant à moitié sous ta tignasse désespérément bordélique ce soir. Un bras replié entre vous deux, l'autre main caresse lentement son ventre à travers son vêtement.

- Pour ton histoire.... ça me fait envie c'est vrai. Pour comprendre d'où tu viens... ce que tu es... mais que quand tu auras envie ok. Je veux pas que tu penses que c'est... obligé. Avec ou sans... je te laisserai pas...
Les derniers mots sont dit assez bas. Pour tout avouer, être ici, avec lui, et son odeur qui embaume tout , dans un lieu qui te donne l'impression que rien ne peut t'atteindre, ça te fait du bien. Tant de bien que ton corps commence à relacher la violence de ce que tu as vécu ce soir... Et la fatigue, lourde, pesante, commence à apparaitre.


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-Chuuut… Chuuut… chuchote-t-il doucement pour faire taire la réponse négative.
Alors que Phil a accepté que Jian vienne ici pour se sentir en sécurité, il refuse ? Oh non… Dès qu’il en aurait besoin, Phil lui cédera l’entrée. Il en savait assez sur lui pour qu’il puisse le faire en toute confiance. Il sentait le sommeil planer au-dessus de son amant, serrer dans ses bras, au chaud, avec un toit sur la tête, à manger dans le ventre, un travail pour le lendemain matin. Si on oubliait la terrifiante violence de l’extérieure qui n’attendait que leur retour dehors pour les attaquer, la soirée pouvait presque être un rêve de bonne soirée. Une qui donne envie à des gars comme eux, par moment. Une petite vie un peu plus simple. Ou alors, c’est que lui ? La fatigue lui arrive aussi. Beaucoup d’émotions, beaucoup d'activités, beaucoup de choses se sont passées ce soir. Il sait qu’il a un devoir d’au moins prévenir Bar, pour lui dire où ils sont, pour le rassurer. Mais ce serait bouger, potentiellement déranger Jian et ça, il ne le voulait pas.
-Je sais. répondit-il calmement, fermant également les yeux en sentant les muscles de son corps se détendre. Tout en temps et en heure…
Ça y est, il commence à bien parler, à avoir un vocabulaire construit, c’est que la fatigue l’a rattrapé, l’a saisit. Phil se repose un peu plus contre le dossier, aimant bien l’idée de dormir ici, pour ce soir. Un endroit tranquille où personne ne viendra les déranger. Ils sont en sécurité ici. Il oublie tout, se concentrant sur la respiration régulière de Jian, qui le berce. Il y a peut-être un remède à ses addictions, en fin de comptes…


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Tu entends ses derniers mots, très bas , loin au fond de ton crâne. Tout en temps et en heure. Le temps va trop vite pour toi. Les heures sont parfois si longues dans les pires moments et si courtes pour ce que tu aimes comme si tu n’avais pas le droit de profiter, de te sentir bien et en sécurité. Ici, tu veux que le temps s’arrête. Rien de tout ça ne s’est passé n’est-ce pas… ta maman est une femme aimante qui t’a désiré, ton père était un enfoiré, tout a été ce que tu as toujours cru n’est-ce pas…? Tu t’enfonces dans ton sommeil, t’emmitouflant plus ou moins dans les vêtements de Phil. D’abord ton esprit quitte ce monde pour du flou, pour des ombres, et des images viennent doucement, sans que tu n’en comprennes les formes. Du clair, du plus sombre et comme un brouillard qui enrobe tout , le mélange. Parfois des silhouettes courtes, quadrpèdes, des arbres, des odeurs légères. Ce rêve tu l’as déjà fait, surtout en prison, surtout quand tu es au bout, surtout quand ton stress est si haut que tu veux t’évader loin, loin d’eux, de ton corps, ou personne ne peut t’atteindre, te souiller, te tabasser. Pas de la lacheté, mais un besoin intense de liberté, un besoin de ne plus appartenir aux normes humaines, de ne plus avoir comme règles les tiennes, simples, pures et sauvages, entre vent et pluie, entre soleil du matin et mousse fraîche dans les sous bois. Combien de fois tes parents t’ont retrouvé dans les bois, petit parce que tu étais faché et qu’il n’y avait que là bas que ça allait, sauf qu’une fois que tu y étais, tu ne voulais plus revenir, surtout dans les bois qui courraient derrière la vieille baraque de ta grande mère.


Des souvenirs qui ne semblent pas t’appartenir, et qui pourtant te paraissent si vrai et tu t’y perds en même temps que ton sommeil qui s’approfondit encore plus. Et la première partie de ton sommeil sera calme et inanimée, comme un besoin vital. Puis à un moment inconsciemment, tu enfouis un peu plus ton visage dans le cou du loup dans un gémissement grave à peine audible et ta main plonge à tâtons vers du chaud et tu trouves un chemin, par dessous son haut. Ta paume entre en contact avec sa peau et sans comprendre ton souffle se relâche, la chaleur passe à travers toi comme une contagion. Même endormi les traits se font sur ton visage. Dans ton rêve, une ombre lourde apparaît alors au fond des bois. En contre jour d’une lumière que tu ne comprends pas. Lourde, tu le sens. Ton rythme cardiaque ralentit, tu es figée, pieds nus dans l’humus, tu as vieilli d’un coup. Tu n’es qu’en pantalon. Tu te regardes, pourquoi tu es à moitié déssapé? pourquoi tu ne sens pas le froid de cet endroit? Est-ce réel? Tes yeux reviennent sur la silhouette toujours immobile, les pires moments dans les films quand on s’attend à les voir bondir d’un coup. Alors toi non plus tu ne bouges pas, de peur que ta fuite génère sa poursuite et ton trépas. Pourquoi cette peur qui grandit dans ton ventre. Des bras de l’ombre commencent à sortir des appendices souples, comme des lianes végétales, puis quelques feuilles, des épines énormes et ton rythme cardiaque s’accélère d’un coup.

C’est lui. Hyperventilation. Ton corps réel commence dans son sommeil à en être perturbé, ton rythme cardiaque réel suit alors que vous dormez déjà depuis longtemps. Ton rythme respiratoire en est perturbé, toujours allongé contre Phil, ne bougeant pas plus que ça.

La silhouette penche la tête, comme rouillé, dans un bruit de branches écrasées, puis comme des perles de bois qui s’entrechoquent tout autour de toi, et des murmures en japonais. Tu regardes la cime des feuillus, comme si tu étais dans la forêt d’Iwojima en pleine nuit, cherchant la provenance. Il y a-t-il des gens là-haut qui t’observent? Quand tu rebaisses les yeux, la silhouette à avancer de plusieurs mètres, les lianes se sont allongées et les branches qui craquent doublent en nombre. Tu sursautes réellement, échappant un souffle loupé. Et c’est là que tu commences à reculer, puis pris d’une peur violente et soudaine, tu prends la fuite. Quand on en a envie de pleurer, cette sensation horrible qui monte à la gorge, on la connaît tous. Toi tu la sens mais tu la retiens, tu cours, plus vite, plus vite, le sol passant sous tes yeux avec une analyse que tu ne comprends pas mais tes membres arrivent à gérer. Tu passes dans des endroits que tu ne pensais pas possible pour un humain et derrière toi, même si tu ne le vois pas, tu le sens, tes oreilles l'identifient, l’ombre court au sol comme un parasite et t’appelle.

C’est un rêve mais tu le vis pour de vrai, ton stress s’éclatant avec brio dans ce rêve qui a chaque fois, se termine avant la fin… mais là , un chapitre se rajoute … encore, tout revivre comme si c’était la première. Ton corps est légèrement agité, perturbé, la respiration fait le grand 8 dans ta course folle, ton ventre se contracte sous des mouvements que tu fais dans ton cauchemar. Et ce que Bao est le seul à avoir vu…. revient. Un point noir apparait sur ton front sous tes mèches qui commencent à être humides de sueur froide, puis le doux filet s’étend sur tes yeux et sur la moitié de hauteur de tes joues, comme de l’encre tombée dans un verre d’eau. Les bandes obscures s’étalent jusqu’à tes tempes comme celles d’un raton laveur, et du milieu de tes mèches sur les côtés haut de ta tête, des bosses duveteuses se frayent lentement un chemins, poussant comme des champignons, jusqu’à devenir deux oreilles brunes et noires, arrondies et courtes , frémissant, couchées sur ta tête, effrayées… Quelque chose se glisse dans le vide du fauteuil, entre vos deux corps contre le flanc chaud du loup, sous le tissu à même sa peau, de quoi surprendre. Douce, tremblante, rayée comme les oreilles… Ayant trouvée son chemin par dessus la limite du baggy et le tee shirt long de ton corps.

Tu continues de courir , les bruits se rapprochent, et le sol devient plus mou. Une pluie de petits papiers carrés tombent des cimes comme ceux qu’on te donnait sous la porte quand tu étais puni des heures, et des nuits…. et un rire de femme, puis les murmures d’un homme. Et tu sens ton corps s’écraser, les lianes t’entourer le cou, la taille et un corps se presser contre toi, t’arrachant souffle tremblant court, ton corps se contractant contre le loup. La sensation est immédiate, tes yeux s'ouvrent... le fond de l'oeil noir... les iris dorés, la pupille noire, comme jamais personne ne les a vu sauf Bao... ton somnambulisme est de retour... et pourtant tu ne te lèves pas pour l'instant.


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Phil ne sait jamais vraiment s’il rêve ou non. Parfois, il est perdu dans un brouillard, munis de sons et de sensations. Il entrevoit une image, un souffle sur son front, une odeur familière qui ravive des souvenirs. Et puis, parfois, il ne rêve tout simplement pas, endormis sur une oreille, sensible à son environnement, jusqu’au moindre bruit qui pourrait s’avérer suspect. Il s’est réveillé quand Bar est rentré la dernière fois, il est le premier à avoir perçu le mouvement de Jian avant leur sortie cambriolage. Phil ressent un tressautement dans sa perception de l’espace, un soubresaut qui lui indique que quelque chose autour de lui ne va pas. Comme une ligne qui se tend entre sa conscience et l’extérieur de son esprit, il n’ouvre pas les yeux pour percevoir que cette chose qui semble perturber l’énergie est en réalité Jian lui-même. Dans ses bras, le plus jeune semble embourbé dans ce qui ressemble à un cauchemar. Et chose que Phil comprend également : il y a une oreille qui lui chatouille le nez. Une… oreille… poilue, comme celle de Bar, mais pas du même poils exactement. Celui de Bar est lisse, doux, bien organisé. Celui-là est légèrement plus rugueux. En ouvrant les yeux, Phil aperçoit tout et cela le bloque un instant. Est-ce qu’il a enfin commencé à réellement rêver et là il imagine une transformation de Jian, en plein milieu de la nuit, avec le reste de beuh qu’il a ingéré dans l’estomac ? C’est quoi ce bordel ?!

Un court instant, il songe que Jian se transforme en opossum, n’ayant pas encore totalement compris le fait que non, Jian est à moitié tanuki, ce qui fait de cette transformation, un tanuki. Mais laissons-lui le temps de comprendre, okay ? Aller… 3… 2… 1… Et voilà ! Phil percute et se retrouve à devoir calmer presque immédiatement les battements de son cœur. C’est… C’est à cela qu’il ressemble ? Okay, il est adorable… Et si ce n’était pas pour la sueur qu’il perçoit, les tressautements et l’anxiété qu’il dégage, oh.. Phil l’aurait mangé. Enfin, non, pas “mangé” mangé. Plutôt… Bref !

Mais bien sûr, il ne le fait pas. A la place, il se redresse, entourant de ses bras le jeune endormie, souhaitant le rassurer. Délicatement, il lui écarte les cheveux qui tombent sur son front, soufflant sur son nez. Puis, tout aussi doucement, il lui frotte le bras, du pouce, sa voix s’élevant contre lui, sans paniquer. Un cauchemar ne nécessite pas de panique. Mais une douce présence. Des doigts froids sur une joue fiévreuse. Un sourire dès que l’autre ouvre les yeux. Pour le moment, Phil lui apporte sa voix, tentant de la laisser s’infiltrer.
-Jian… appelle-t-il, effleurant sa joue de ses phalanges. Ce n’est rien Jian….
Il ne sait si ce qu’il fait sert à quelque chose ou même si cela est la bonne méthode à suivre, mais au moins, il fait quelque chose. En même temps, il est le seul dans la pièce avec lui. S’il ne faisait rien, pour quoi passerait-il ?


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Dans ton rêve, tu sais du vent. Une ombre est apparu devant toi alors que l’autre créature aux appendices végétaux t’a attrapé. Tu vois un pelage sortir de l’ombre, un bras, des griffes, une affabulation de plus? Tu étouffes sous l’enserrement, même si … dans le monde de Phil, tu es contre lui, dans ses bras et qu’il ne fait que te rassurer, te réchauffer. Dans ton rêve, tu as un peu plus chaud, mais le bois se met à fumer autour de toi. La forêt prend feu? Le pelage pousse les lianes, pour t’attraper le bras, les griffes lacérant lentement l’intrus qui essaie de trouver une autre manière d’enserrer sa proie. Est-ce que quelqu’un voit ce que tu vois? Peut t’expliquer ? tu as toujours fait des rêves étranges. Parfois tu te souviens quand ils ne sont pas problématique ou que tu as été dans un état second juste avant, sous alcool ou autre, comme avec Lobster qui te forçait à ingurgiter certaines substances, là, la mémoire restait mais les autres non, tu oubliais. Certains paieraient pour faire tes rêves tant ils étaient réalistes et puissants, comme chamanique. Toi tu veux juste en sortir, c’est une épreuve à chaque fois. Une voix lointaine, et grave… allant avec cette ombre de pelage, dont étrangement tu ne comprends pas la couleur, comme “non identifiée”. Elle t’appelle. Tu t’accroches à ce bras comme si ta vie en dépendait. Tu veux que ce monstre te tire de là, loin de cette ombre meurtrière qui veut souffles et coeurs. Tes yeux sont ouverts, mais ce que tu vois n’est pas réel, c’est ce que tu vois dans ton rêve. Tu ne vois pas Phil, tu vois l’ombre, et le pelage, et des crocs… immenses… comme dans cette histoire que te racontait cet homme dans ton enfance, des tanuki dansant autour d’un feu géant, capables de voir la nature profonde de ceux en face d’eux, ce qui dort, ce qui n’a pas de visage ou ce qui devrait exister mais qu’on muselle. La clairvoyance de vie.

Ces petits êtres qui se déguisaient en humains, pour trouver une âme soeur de l’ombre. Tu ne vois pas Phil. Tu ne sais pas que c’est lui … mais tu prends quand même ce bras et quand tes mains peuvent attraper plus , tu te rapproches du monstre qui te tient à lui , repoussant l’être qui veut t’aspirer et t’étouffer.

Concrêtement, ses mains, son contact , le fait qu’il est pris l’initiative de te protéger durant ton cauchemar pourtant si réel, parce qu’une crise cardiaque en a emmené plus d’un de ton espèce, mais tu ne le sais pas encore. Toutes ses décisions t’ont fait resserrer tes mains sur son haut et contre son ventre, oui parce que ta main y est toujours sous son haut. Tes yeux se perdent sur son visage, n’y voyant en rêve des yeux terrifiants dans le noir et des crocs et tu y vas, inconscients, curieux, priant pour ne pas être tuer par l’un qui t’a sauvé de l’autre.

- Sauve-moi… , qu’un murmure t’échappe en enfouissant ton visage dans son cou et son col, correspondant à sa fourrure dans ton rêve, dans laquelle tu as l’impression d’être avalé, et de t’enfoncer.


Tes oreilles frémissent entre tes meches, tu es en âge, ton souffle et long et chaud. Sa main fraîche te fait du bien. Et bientot , sa chaleur entière t’envahit encore plus, s’accordant à ton rêve, la fourrure t’entourant comme un manteau vivant, alors que la créature végétal, tente tant bien que mal de trouver un subterfuge pour te chopper. Tu te laisses emmener. Ca bouge, en mouvements lents et cadencés, tu te laisses faire. Ce cauchemar ne se finit jamais comme ça, cette chose en a rajouté un morceau. Pour la première fois… ce cauchemar n’en est plus un, là tout de suite. L’odeur, la sensation, tout te porte. Tu fais confiance à ces crocs à ces griffes sans comprendre, mais qu’il y a-t-il a comprendre à un rêve de ton crâne de détraqué? Peut être plus que tu ne voudrais le croire parce que … ce n’est peut être pas une hallucination… peut être as-tu vu ce qu’il y avait justement à voir.

Dans tout ça, tu t’es totalement lové dans la corpulence du loup, ta main sur la peau de son ventre caressant très légèrement comme un patounage. Ton souffle se calme, et bientôt tes yeux inhabituels se referment. Cette fois-ci tu ne te lèveras pas. Tu n’écoutes personne d’habitude, sauf quand le gros alien te grogne dessus en rêve , mais tu ne l’as pas revu depuis longtemps… Instinct ou pas, ton nez frôle son cou, avant que tes yeux ne se referment…
- Ton pelage… je l’aime… , si bas, avant de finir dans les méandres d’un nouveau sommeil, juste bercé dans un course , puis un endroit sombre, ou le monstre se couche, toi contre, et plus rien, …

Longue minute. Pauvre Phil qui n’a peut être pas tout compris. Tes oreilles et ta queue resteront encore quelques longues minutes, avant de lentement disparaître, ne laissant plus qu’un visage pâlot, et des lèvres sèches contre la peau du loup. Tu as vécu trop de choses aujourd’hui, il fallait que ça sorte d’une manière ou d’une autre.


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Quoi qu’il se passe dans son inconscient actuellement, Phil aurait tant aimé qu’il n’est pas à le vivre. Ses yeux l’observent, les bras l’entourant, câlant son corps contre le sien, le laissant se lover dans son cou, sa main qui glisse sur son ventre, tout. Il lui accorde tout. Sa voix est calme, elle tente de l’être, alors qu’il lui rappelle doucement qu’il est en sécurité, que ce n’est qu’un rêve, qu’il n’a pas à avoir peur. Il ne sait même pas ce que voit Jian. Jusqu’à ce que, petit à petit, le plus jeune ne commence à se calmer. Il respire plus doucement, ses muscles tremblent par légers coups. Phil l’écoute, percevant jusqu’au plus petit bruit pour être sûr qu’il commence à s’en remettre. Il lui demande de le sauver. Mais comment ? Comment peut-il le faire alors qu’il n’est pas dans son rêve, qu’il ne sait pas ce qu’il vit ? Sa première réaction est d’alors resserrer ses bras, l'entraînant contre lui, pour être sûr qu’il ne s’échappe pas, ou encore, pour simplement le sauver justement. Le prendre ses bras pour le protéger de l’extérieur, de cette porte, de cette image, de tout ce qui le terrifie. Et Phil peut en montrer les crocs s’il le faut, voir bien plus.

Les minutes s’écoulent. Les yeux se referment, Phil sent son coeur battre fort. Il n’a pas compris pourquoi il lui a parlé de pelage, parce qu’il est, visiblement, encore humain et ne lui a, pour le moment, pas montrer d’autres formes de sa personne. Mais peut-être, qu’au vu de son hybridation, Jian l’a aperçu en loup dans son rêve. Mais quelle version du loup ? Celle qui gambade, heureux, dans les forêts, se roule dans la boue fraîche et l’herbe tendre, hurle à la lune pour un rien ? Ou celle tout droit sortie des enfers, à l’ombre aussi féroce que ses yeux sont noirs d’obsidienne, que les dieux en frémissent car ils ont crée des monstres pour protéger leur intérêt sans savoir qu’ils allaient devenir les mains d’autre chose ? Phil ignore si Jian voit le loup, l’humain ou l’aberration, mais il continue de le tenir contre lui. Ses sens sont en alertes ; il veut qu’il retombe dans un sommeil sain et simple. (modifié)

Et sa nuit fut longue, car il ne put fermer les yeux de toutes les heures, voyant les ombres qui se dessinaient sur les murs, entendant chaque cliquetis. Il était sur le qui-vive, prêt à sauter. Mais ce qu’il voyait surtout, c’était cette forme, dans un coin de la pièce, miroir de la sienne. Un loup qui n’avait rien d’un loup, un homme qui n’avait rien d’un homme, qui le regardait avec ses pupilles amenant cauchemar et colère. La pleine lune approche, rapelle-t-elle. Ils se fixent, lui et son pendant, car son reflet dans le miroir en glace, celui qui tient Jian dans ses bras, est ce qu’un cerveau pourrait faire de plus terrifiant. Alors que le petit homme est en repos dans ses bras, le démon sourit comme s’il savait quelque chose, tandis que Phil serre la mâchoire, ignorant de quoi il pouvait s’agir. Bientôt, il ne pourra même plus passer devant une surface reflétante sans qu’il le suive. Jusqu’à ce qu’il sorte au grand jour, tout le mois, pour défier les dieux. Mais pour le moment, Jian dort. Et c’est tout ce qui compte.



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13C. TANUKI & dérapage
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